Le coq Médaniel au cœur de la discorde à Chevigny-Saint-Sauveur

Par Suzanne Durand
19 février 2020 12:43 Mis à jour: 19 février 2020 12:43

Il y a eu le procès du coq Maurice sur l’île d’Oléron, puis du coq Coco de la commune de Margny-lès-Compègne et maintenant… voilà le coq Médaniel.

Ménadiel est au cœur d’une querelle de voisinage à Chevigny-Saint-Sauveur, près de Dijon. Ce coq ne vit pas à la campagne, il vit dans une zone résidentielle avec des voisins très, très proches, alors le « cocorico » tous les matins… ça commence à bien faire pour certains voisins.

D’après le journal Bien public, Stéphanie Chevalier l’a récupéré et sauvé alors qu’il n’était qu’un poussin. Depuis, il partage un poulailler dans un jardinet avec une dizaine de poules et une cane. « Il est sympa Ménadiel, il chante 5 à 6 fois par jour, ou quand il sent un danger », raconte Mme Chevalier.

Une situation injuste

Il y a quelques mois, les riverains agacés par le chant du coq sont allés se plaindre en mairie et Mme Chevalier a été conviée à trouver une solution, mais depuis le mois d’octobre dernier la situation n’a toujours pas évolué. Cette dame a donc reçu récemment la visite de deux policiers qui sont venus l’avertir que si les nuisances ne cessaient pas, elle serait dans l’obligation de payer des amendes.

La propriétaire du coq qui dirige l’association « le Chat libre dijonnais » trouve la situation injuste. « Les maisons sont proches, et alors ? Il y a  des gens qui ont des chiens. Est ce que quand les chiens jappent, ça ne fait pas autant de bruit qu’un coq qui va chanter quatre fois par jour ? » « Le mec qui tond son jardin sans respecter les horaires (…) ça aussi ça fait du bruit. Ce sont des nuisances sonores au même titre qu’un coq », explique-t-elle à nos confrères du Bien Public.

« On est dans une ère ou personne ne supporte plus rien »

Guillaume Ruet, le maire de Chevigny-Saint-Sauveur souhaite un retour au calme. « On essaye de faire que Chevigny soit une ville calme. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Avoir des animaux c’est bien, mais il ne faut pas qu’il y ait de nuisances sonores, c’est valable pour les coqs, les chiens ou tout autre animal », souligne l’élu à Bien Public.

Stéphanie Chevalier proteste car le 30 janvier dernier, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant à protéger « le patrimoine sensoriel des campagnes » dont le chant du coq fait aussi partie. « On ne peut pas à la fois dire que Chevigny est une petite ville à la campagne, vouloir garder ce côté campagnard et ne pas accepter un coq qui chante. On est dans une ère ou personne ne supporte plus rien. Là c’est le coq, après ça sera quoi ? »,  « le bruit d’un coq, ce ne sont quand même pas des décibels à vous péter les oreilles », s’insurge-t-elle.

Du côté de la mairie, on fait valoir que le poulailler est quand même situé en plein cœur d’une zone résidentielle, qu’il n’est pas isolé au milieu des champs. « On n’a rien contre les animaux, bien au contraire, mais on n’est pas dans une basse-cour, on n’est pas en pleine une campagne, on est dans une ville », précise M.Ruet qui se défend de toute « vendetta » contre ce coq, expliquant que c’est n’est pas l’espèce qui est en cause mais bien le bruit.

Le coq Médaniel cherche un nouveau poulailler

« On ne va pas pouvoir le garder », concède Stéphanie Chevalier, « surtout avec le printemps qui arrive, les jours qui rallongent et donc le coq qui va chanter de plus en plus tôt ». Par contre elle ne veut pas se précipiter pour le donner et veut s’assurer qu’il aille dans un endroit où il vivra paisiblement. « On cherche à la placer. Mais je n’ai pas fait ce sauvetage de poussin pour qu’on le découpe en morceau », confie-t-elle à Bien Public.

Pour le moment, elle lui a posé un collier, selon elle indolore, qui restreint le coq dans ses envies de chanter. « C’est un bon début, reconnaît le maire de Chevigny-Saint-Sauveur. « Je souhaite vraiment que le coq trouve un nouveau propriétaire. Il faut qu’elle trouve le bon moyen pour que son coq ne pose pas problème aux voisins », conclu-t-il.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.