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Le danger d’une trop grande ouverture économique avec la Chine

janvier 5, 2016 7:00, Last Updated: janvier 4, 2016 10:24
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En février, l’Union européenne doit se prononcer sur l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine. Celle-ci avait le statut d’économie non marchande depuis son entrée à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001. Les autorités européennes vont devoir établir si l’Empire du milieu a réussi à se débarrasser de ses pratiques commerciales déloyales pour accéder à un statut économique supérieur. De nombreuses voix se lèvent pour mettre en garde contre une décision trop hâtive qui serait prise sous la pression de Pékin.

Un changement de statut risqué pour l’Europe

L’étude réalisée en septembre dernier par AEGIS, qui regroupe 30 associations industrielles, a mis en garde sur l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine. Plus de 3,5 millions d’emplois seraient menacés en Europe, dont 350 000 en France.

Toujours d’après cette étude réalisée par The Economic Policy Institute, les États européens perdraient la possibilité de mettre en place des mesures anti-dumping face aux importations chinoises déloyales. Le dumping désigne l’ensemble des pratiques commerciales abusives contraires à l’esprit de concurrence.

Le porte-parole d’AEGIS, Milan Nitzschke, avait exprimé son inquiétude à la publication de l’étude : « Environ 50 mesures vitales anti-dumping de l’Union Européenne, couramment en vigueur seraient annulées par le nouveau statut d’économie du marché de la Chine. »

L’indice de liberté économique de la Chine était classé en 2004 au 137e rang mondial.Heritage Foundation

La confédération européenne des syndicats (CES) met le doigt sur la même problématique. « Reconnaître la Chine comme une économie de marché encouragerait un dumping sans limites d’importations chinoises bon marché et aurait un impact immédiat et dévastateur sur un grand nombre de secteurs manufacturiers de l’UE », a souligné Luca Visentini, Secrétaire général de la CES.

La mise en garde des États-Unis sans remous

Récemment les États-Unis ont à nouveau averti l’Europe sur les dangers potentiels de l’accès de la Chine au statut d’économie de marché. Ils maintiennent couramment de leurs côtés, 129 mesures anti-dumping à l’égard de la Chine.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lu Kang a réagi en réfutant la mise en garde des États-Unis. « Nous espérons qu’il s’agit d’une rumeur », a statué le porte-parole lors d’une conférence de presse mercredi dernier. Membre de l’OMC depuis 2001, la Chine estime remplir toutes ses obligations à l’égard de l’OMC et entend accéder au statut d’économie de marché à part entière.

Les timides réactions françaises

Le député écologiste André Gattolin a soulevé cette question épineuse au Sénat en octobre dernier. Il a entre autre rappelé qu’en 2004 l’indice de liberté économique de la Chine était classé au 137e rang mondial, d’après les calculs établis par la Heritage Foundation basée aux États-Unis.

Le secrétaire d’État Harlem Désir avait affirmé que le gouvernement allait analyser « minutieusement » tous les tenants et aboutissants. Depuis, aucune réponse officielle n’a été prononcée – à part une réaction des courants politiques populistes et extrémistes qui ont sauté sur l’occasion pour afficher un désaccord véhément. Même si la période transitoire de 15 ans à l’OMC s’achève pour la Chine, le dumping social, économique et juridique bat encore son plein.

Les symptomatiques dérives du marché chinois

Régulièrement la toile ironise sur l’ « ingéniosité » des entrepreneurs chinois dans le plagiat des produits occidentaux. Il n’est pas rare de pouvoir siroter un expresso en Chine dans un Sunbucks Coffee, tout en surfant sur une tablette Appla et en admirant le nouveau véhicule Landwind X7 qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’original européen. Mais ça ne s’arrête pas là. Certains experts estiment que la contrefaçon représente jusqu’à 10% du PIB chinois et qu’une véritable économie parallèle destinée à l’export existe sous le silence des officiels corrompus.

D’après le Centre national des ressources et d’information sur l’intelligence économique et stratégique, la Chine maintient une part mondiale de 80% de la production des produits de contrebande depuis plus d’une décennie. L’étude d’avril 2010 sur la contrefaçon réalisée par l’Unifab (Union des fabricants pour la protection internationale de la propriété intellectuelle) estime qu’une perte de 80 000 emplois par an en France est due à la contrefaçon.

Toutefois la contrefaçon n’est de loin pas l’unique problème. D’après le documentariste Michael Perlman, spécialisé sur la Chine, des centaines de milliers de citoyens chinois, prisonniers de conscience, sont les victimes d’un esclavage moderne industrialisé dans les prisons chinoises. Ceux-ci sont forcés de fabriquer des produits destinés à l’export souvent sans aucune rémunération ou pour quelques dollars par an. De plus en plus de preuves font état depuis plusieurs années de la commercialisation massive de ces produits fabriqués dans des conditions inhumaines dans des camps de travail par des prisonniers de conscience, malgré leur interdiction théorique par les conventions internationales.

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