Encore du rouge, mais moins vif que l’an dernier : le déficit commercial français pour les échanges de biens s’est nettement réduit au cours des six premiers mois de l’année grâce à une baisse des prix de l’énergie, mais demeure à des niveaux historiquement élevés.
Le déficit a baissé à 54 milliards d’euros au premier semestre, contre 89 milliards d’euros au second semestre de 2022, a annoncé le ministère du Commerce extérieur mardi. « La route est encore longue pour un retour à l’équilibre de la balance commerciale mais nous sommes sur la bonne voie » a commenté le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, en présentant ces chiffres au cours d’une conférence téléphonique.
La France revient de loin : les statistiques s’étaient enflammées en 2022 sur fond de crise énergétique mondiale après l’invasion russe en Ukraine, et l’explosion des prix du pétrole et du gaz avait creusé le déficit, à 164 milliards d’euros sur l’année, près du double du record historique de 2021.
La France est en déficit chronique depuis vingt ans pour ses échanges de biens avec le reste du monde, le dernier excédent commercial remontant à 2002. Une bonne partie de l’accalmie est venue logiquement au premier semestre d’un recul des prix de l’énergie : la facture énergétique sur la France est cette fois de 36 milliards d’euros, ce qui « reste important », a reconnu le ministre français, là où elle évolue en règle général sous les 30 milliards.
Hors énergie et matériel militaire, le solde commercial est déficitaire de 30 milliards d’euros, a précisé le ministère. Le ministre se dit toutefois « vigilant » sur l’évolution des cours du pétrole, actuellement près de leurs plus hauts en trois mois dans un contexte de baisse de la production en Arabie saoudite et en Russie.
Recul marqué des importations
Au premier semestre, l’économie française a pu compter sur un recul marqué des importations en valeur, de 9,4% par rapport au semestre précédent, alors que les exportations baissaient très légèrement, ce qui a permis de redresser les mauvaises performances de l’an dernier.
Outre l’effet de l’énergie sur la balance commerciale, les champions français ont joué leur rôle. L’aéronautique a ainsi vu ses exportations croître de 12%, et présente un excédent de 16 milliards d’euros, tandis que les parfums et cosmétiques ont crû de 7% pour dégager un excédent de 8 milliards d’euros.
Les exportations du secteur automobile ont augmenté de 8%, portées par l’électrique, et le secteur textile a avancé de 3%. Tout n’est donc pas lié à l’énergie, a souligné M. Becht : le solde commercial français s’est amélioré de 7,3 milliards d’euros hors énergie et matériel militaire. De plus, le nombre d’entreprises exportatrices a augmenté à 147.900 au premier trimestre de cette année, a poursuivi le ministère qui table sur 200.000 entreprises exportatrices à horizon 2030.
Parmi les mauvaises nouvelles en revanche, les exportations du secteur agricole et agroalimentaire ont reculé de 5% en raison d’un retour à la normale pour les prix des matières premières agricoles.
Retrouvez ici le communiqué de presse : https://t.co/jS0DWxaLCp
— Olivier Becht (@becht_olivier) August 8, 2023
Stabilisation de la balance des services
La balance des services s’est de son côté stabilisée après avoir dégagé des excédents records l’an dernier, en raison notamment d’une accalmie des coûts du fret qui avaient propulsé les chiffres français en 2022.
La balance des services est en excédent de 20 milliards d’euros, un niveau « largement supérieur aux niveaux d’avant-crise », s’est réjoui le ministère, grâce surtout au tourisme qui affiche un solde positif de l’ordre de 11 milliards d’euros. La balance des revenus enfin, qui comprend les services financiers, a dégagé un excédent de 14 milliards d’euros, porté par hausse des revenus des investissements directs à l’étranger (IDE). Le solde courant, qui agrège les balances des biens, des services et des revenus, est déficitaire de 10 milliards d’euros.
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