Le déficit commercial des États-Unis pour le mois de février s’est réduit d’un mois sur l’autre, les exportations augmentant et les importations enregistrant une légère baisse, selon les dernières données du Bureau du recensement des États-Unis.
« Le déficit des biens et services était de 122,7 milliards de dollars en février, en baisse de 8,0 milliards de dollars par rapport aux 130,7 milliards de dollars de janvier », a indiqué l’agence dans un communiqué daté du 3 avril.
« Les exportations de février se sont élevées à 278,5 milliards de dollars, soit 8,0 milliards de plus que les exportations de janvier. Les importations de février se sont élevées à 401,1 milliards de dollars, soit moins de 0,1 milliard de dollars de moins que les importations de janvier. »
Un rapport du cabinet d’audit KPMG publié le 3 avril indique que si le déficit de février a baissé de 6,1 % par rapport à janvier, il reste élevé. Le rapport attribue le déficit élevé aux importateurs qui ont stocké des marchandises au cours des deux premiers mois de l’année « en prévision d’éventuelles annonces de tarifs douaniers ».
Le 2 avril, le président Donald Trump a annoncé de nouveaux droits de douane sur les partenaires commerciaux des États-Unis.
Dans le cadre de cette nouvelle politique, tous les pays sont soumis à un droit de douane de base minimum de 10 %, ainsi qu’à des droits de douane réciproques adaptés à chaque pays après prise en compte de leurs barrières commerciales existantes avec les États-Unis.
Le Cambodge est confronté à l’un des droits de douane réciproques les plus élevés – 49 % -, le Vietnam, 46 %, la Chine, 34 %, l’Inde, 34 %, Taïwan, 32 %, la Corée du Sud, 25 %, le Japon, 24 % et l’Union européenne, 20 %.
Ces droits de douane réciproques s’ajoutent aux autres droits de douane déjà imposés aux pays. Ainsi, le total des droits de douane de la Chine s’élève à 54 %.
L’administration Trump a déclaré que l’Amérique a été « arnaquée pendant plus de 50 ans » et que les nouveaux droits visent à remédier aux déséquilibres commerciaux structurels afin de « rendre l’Amérique à nouveau riche ».
L’important déficit commercial américain a également été invoqué pour justifier l’instauration de ces droits de douane. L’année dernière, le déficit commercial des États-Unis s’élevait à plus de 918 milliards de dollars. Le déficit des biens s’élevait à 1210 milliards de dollars, tandis que l’excédent des services s’élevait à plus de 293 milliards de dollars.
« Les déficits commerciaux chroniques ne sont plus seulement un problème économique », a déclaré M. Trump. « Ils constituent une urgence nationale qui menace notre sécurité et notre mode de vie. »
Dans un billet publié le 4 avril, le négociant en métaux précieux SchiffGold a déclaré que l’augmentation du déficit commercial des États-Unis devrait s’inverser au cours des prochains mois.
Le déficit commercial de février est le deuxième plus important jamais enregistré, juste derrière celui de janvier, a-t-il indiqué, ajoutant que ce déficit était dû au fait que les gens ont essayé de faire entrer des marchandises aux États-Unis avant l’entrée en vigueur des droits de douane.
« Une fois que les droits de douane entreront en vigueur, nous assisterons probablement à une forte contraction du déficit commercial. Non seulement nous avons fait des achats anticipés de biens avec la récente augmentation, mais les droits de douane rendront les biens étrangers plus chers, ce qui réduira la demande », peut-on lire dans le billet.
Toutefois, la combinaison des droits de douane et de la diminution des importations comporte des risques. « Si les importations commencent à ralentir considérablement dans les mois à venir, une forte flambée des prix pourrait s’ensuivre. »
Calculs des tarifs
Certains critiques se demandent comment l’administration Trump est parvenue à fixer les taux de droits de douane réciproques.
L’Institut américain de l’entreprise (American Enterprise Institute) a expliqué dans un article publié le 4 avril que ces tarifs douaniers ont été calculés sur la base du déficit commercial des États-Unis avec d’autres pays et qu’ils ne sont pas exactement basés sur les droits de douane imposés par ces pays.
Selon l’analyse de l’institut, l’administration a institué des droits de douane réciproques pour un pays spécifique en divisant le déficit commercial américain par les importations américaines en provenance de ce pays.
Par exemple, le déficit commercial des États-Unis avec la Chine s’élevait à 295,4 milliards de dollars l’année dernière, avec des importations d’une valeur de 438,9 milliards de dollars. Si l’on divise le déficit par les importations et qu’on le multiplie par 100, on obtient un taux de droits de douane sur la Chine de 67 %, selon l’évaluation de l’administration.
En s’appuyant sur ce calcul, l’institut a établi que l’administration Trump a imposé à la Chine des droits de douane réciproques réduits de 34 %.
L’institut a indiqué que la formule conduisait à des taux tarifaires « fortement gonflés » et que les déficits commerciaux avec une nation ne sont pas « déterminés uniquement par les tarifs et les barrières commerciales non tarifaires, mais aussi par les flux de capitaux internationaux, les chaînes d’approvisionnement, l’avantage comparatif, la géographie, etc ».
Entre-temps, les tarifs réciproques ont été salués par des groupes d’entreprises et d’autres organisations.
La nouvelle mesure tarifaire annoncée « donne la priorité aux fabricants nationaux et aux travailleurs américains », a souligné Scott Paul, président de l’Alliance pour la fabrication américaine (Alliance for American Manufacturing).
« Ces hommes et ces femmes qui travaillent dur ont vu le commerce déloyal leur couper l’herbe sous le pied pendant des décennies. Ils méritent une chance de se battre. Nos travailleurs peuvent être plus compétitifs que n’importe qui dans le monde, mais ils ont besoin de conditions équitables pour y parvenir. Cette réinitialisation du commerce est un pas nécessaire dans la bonne direction. »
La Coalition pour une Amérique prospère a salué les droits de douane comme une « réinitialisation audacieuse et attendue depuis longtemps » du système commercial international.
Le groupe a déclaré qu’il s’agissait d’une étape cruciale pour « réindustrialiser l’Amérique » et garantir la sécurité et la force économique du pays.
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