Le départ annoncé de Gérard Collomb, nouveau casse-tête pour Emmanuel Macron

20 septembre 2018 13:09 Mis à jour: 20 septembre 2018 13:09

Le départ programmé de Gérard Collomb du gouvernement après les européennes de mai 2019 représente un nouveau casse-tête pour Emmanuel Macron et risque d’ajouter encore à la confusion d’une rentrée bien agitée pour l’exécutif.

Dans un entretien à L’Express, le ministre de l’Intérieur a annoncé mardi qu’il serait candidat à Lyon en 2020 et qu’il envisageait de quitter son poste gouvernemental après les européennes de 2019 pour faire campagne.

« C’est loin, les municipales. Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave [rires], je serai candidat à Lyon », a-t-il dit, mettant fin aux spéculations sur son implication dans les futures batailles municipales lyonnaises.

L’Élysée, qui était au courant depuis « plusieurs jours » selon une source gouvernementale, a qualifié de « bonne nouvelle » que M. Collomb souhaite à 71 ans « consacrer du temps et de l’énergie » à la métropole lyonnaise.

Du côté de Matignon, on a évoqué un « secret de Polichinelle » en rappelant combien M. Collomb était attaché à sa ville dont il fut le maire pendant 16 ans avant d’être nommé en mai 2017 ministre de l’Intérieur.

Emmanuel Macron remaniera « lorsqu’il le jugera nécessaire », a précisé l’Élysée. Plusieurs autres ministres pourraient se lancer dans la course aux municipales, comme Benjamin Griveaux à Paris ou Christophe Castaner à Marseille.

Le président a déjà été contraint début septembre de reconfigurer le gouvernement après les départs soudains de Nicolas Hulot et Laura Flessel en plein milieu d’une rentrée compliquée avec les suites de l’affaire Benalla et la valse hésitation sur l’impôt à la source.

Habituel relais discipliné de la parole élyséenne, M. Collomb disait cultiver une relation « quasi filiale » avec M. Macron à l’investiture duquel il était apparu particulièrement ému.

Il avait dès lors créé la surprise en pointant du doigt le « manque d’humilité » de l’exécutif, le 6 septembre. Une sortie qualifiée de « maladroite » et de « limite limite » mardi par une source gouvernementale, « car elle a donné le sentiment qu’elle visait le président ».

« Je ne serai pas ministre de l’Intérieur jusqu’à l’avant-dernier jour. À partir d’une certaine période, il vaut mieux être totalement disponible pour la campagne », a expliqué M. Collomb dans L’Express.

Moqué pour son verbe parfois brouillon, critiqué pour ne pas avoir su couper le cordon avec sa ville de cœur, Gérard Collomb a maintenu son crédit auprès de l’opinion publique en dépit de réformes contestées : la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT), qui a intégré dans le droit commun des dispositions de l’état d’urgence, ou la loi asile immigration, critiquée au sein même de la majorité parlementaire.

Mais cet été, le ministre de l’Intérieur a été pris dans la tourmente de l’affaire Benalla pour accuser une baisse sensible de 11 points de satisfaction sur son action en tant que ministre de l’Intérieur par rapport à septembre 2017, selon un récent sondage BVA-Mag2Lyon.

D. S avec AFP

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