L’intelligence artificielle occupera une place prépondérante dans les stratégies cybersécuritaires de demain, explique le Pentagone à Epoch Times, satisfait par ailleurs que des évènements comme le Paris Cyber Summit permettent de créer les conditions du dialogue et de renforcer la coopération entre alliés.
Les 4 et 5 juin, la capitale française a accueilli le Paris Cyber Summit, une grand-messe qui a rassemblé des experts de la cybersécurité, aussi bien Européens qu’Américains, pour échanger autour des enjeux du numérique qui vont progressivement occuper une place prédominante dans la défense des démocraties et de leurs valeurs fondamentales au cours des prochaines années.
En matière militaire, l’intelligence artificielle, nouveau moteur d’innovation technologique dans l’histoire du XXIe siècle qui s’écrit, est destinée à changer substantiellement l’art de la guerre, et donc de la cyberdéfense. Ce sujet intéresse de près le Département américain de la défense, et a fait l’objet, lors du sommet, d’une intervention approfondie par son directeur principal de la cybersécurité, Gurpreet Bhatia.
« L’élément clé que doit retenir le public est le suivant : l’intelligence artificielle jouera un rôle important dans la cybersécurité ; il est donc nécessaire de veiller attentivement à la sécurité et la sûreté de l’IA », nous confie un porte-parole du Pentagone, contacté en marge de l’évènement.
Développer des systèmes d’IA robustes et fiables
Concrètement, que cela implique-t-il ? « Cela signifie que nous devons non seulement nous assurer de la protection des données, des modèles, de la chaîne d’approvisionnement, mais aussi prévenir les actions inappropriées pouvant être entreprises par l’IA », nous explique le Pentagone.
À cette fin, le Département de la défense juge que les systèmes d’IA devraient suivre les principes Zero Trust (confiance zéro, ndlr) et intégrer la sécurité par conception pour contrer les menaces, mettant en avant par ailleurs la nécessité de mettre en place, notamment un dispositif de gestion des risques et un solide cadre de gouvernance.
Une thématique également développée par Katherine Sutton, conseillère principale en technologie du directeur des opérations du US Cyber Command du Pentagone, au cours de sa prise de parole. Appelant à ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’au moment de l’avènement d’Internet, à savoir « la priorisation de la fonctionnalité à la sécurité », elle estime que « l’intelligence artificielle va devenir indispensable pour toutes les missions liées à la cyberdéfense, mais qu’il faut continuer à œuvrer à sa sécurisation en amont ».
« Au sein du Département de la défense, nous nous assurons que les professionnels de la cybersécurité soient intégrés le plus tôt possible au processus de développement de l’IA, de sorte que les risques cybersécuritaires et les mesures d’atténuation soient adéquatement pris en compte à chaque étape du cycle de vie », développe son représentant. Un moyen d’assurer au système la meilleure posture, intégrant tests et évaluations.
Protection des réseaux
« Ne pas intégrer de manière appropriée les bonnes pratiques en matière de cybersécurité mettra en péril la capacité des systèmes d’IA à atténuer les risques cybersécuritaires et pourrait impacter leur utilisation opérationnelle », met-il en garde.
Au Pentagone, une des priorités se porte sur la sécurisation des réseaux informatiques contre les acteurs étatiques comme non étatiques. C’est pourquoi « nous devons investir et intégrer de nouvelles méthodes visant à assurer la résilience de nos réseaux, ainsi que la protection de nos données et de notre personnel. »
En ce sens, le Département de la défense des États-Unis estime qu’un « dialogue doit se poursuivre avec leurs gouvernements alliés » et que « des évènements comme le Paris Cyber Summit constituent une avancée positive vers le partage d’expériences et des bonnes pratiques, et servent à renforcer nos alliances ».
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