Des indépendants des travaux publics et entrepreneurs agricoles, rejoints par des « gilets jaunes », bloquaient mercredi les accès au dépôt pétrolier de Lorient (Morbihan), pour protester contre « la suppression du gazole non routier », (GNR) prévue au 1er janvier.
Une « vingtaine d’engins de chantier, camions-bennes et pelles mécaniques bloquent depuis mardi soir, 20H00, les entrées et sorties du dépôt pétrolier, empêchant les camions-citernes de passer », a expliqué à l’Agence France Presse (AFP) Marc Lhonoré, directeur général du dépôt pétrolier de Lorient.
Les manifestants, « majoritairement des entreprises de travaux publics (…) laissent passer les véhicules légers, mais aucun des camions-citernes qui devaient quitter le dépôt ou y entrer depuis ce matin n’a pu circuler », a-t-il ajouté.
Contactée par l’AFP, la préfecture du Morbihan a confirmé que le blocage du dépôt pétrolier était toujours en cours.
Dans le cadre de son budget pour 2019, le gouvernement va supprimer pour certains acteurs une réduction jusqu’alors appliquée sur la taxe intérieure de consommation (TICPE) sur le gazole non routier (GNR), alourdissant la facture pour les entreprises concernées.
« Nous avons commencé à bloquer hier soir avec une quinzaine d’entreprises et sommes une trentaine d’entreprises représentées aujourd’hui, contre la suppression du GNR », a indiqué à l’AFP Norbert Guillou, gérant des entreprises TPSL et Aspi TP, « en grève depuis 11 jours ».
« Jusqu’à présent, on travaillait avec du GNR, un carburant coloré rouge, qui nous coûtait un euro le litre. À partir du 1er janvier, le GNR sera interdit pour les entreprises de travaux publics, et la loi nous obligera à utiliser du gazole blanc, à 1,50 euro de litre. Cela représente une dépense supplémentaire de 600 000 euros, soit 10% de mon chiffre d’affaires », a-t-il expliqué.
De plus, le passage au gazole blanc risque d’entrainer une « forte hausse » des vols de carburant : « nous subissons déjà des vols de fioul la nuit sur les parkings, mais si le gazole n’est plus coloré, n’importe qui pourra le voler pour l’utiliser dans sa voiture », a-t-il dénoncé.
« Notre demande est simple : nous voulons garder le GNR, et ce, même si le prix augmente un peu », et « nous resterons aussi longtemps qu’il faudra, jusqu’à ce qu’on soit entendus par le ministère », a-t-il ajouté.
D. S avec AFP
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