CHINE

Le directeur du laboratoire de virologie de Wuhan avait des préoccupations en matière de sécurité avant la pandémie

juillet 27, 2021 16:03, Last Updated: juillet 28, 2021 8:03
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Le directeur du laboratoire P-4 de Wuhan, au centre d’intenses spéculations sur son rôle dans l’apparition de la pandémie, s’était déjà inquiété de la sécurité des laboratoires biologiques chinois de haut niveau.

Quelques mois avant l’épidémie, Yuan Zhiming, directeur du laboratoire national de biosécurité de Wuhan, a publié un article sur les lacunes en matière de sécurité dans les laboratoires biologiques chinois. Il y a plusieurs années, il avait également envoyé des courriels à un homologue américain pour s’enquérir des méthodes de désinfection.

Le directeur, lors d’une conférence de presse tenue le 22 juillet à Pékin, a dit que le laboratoire était exploité conformément aux normes internationales. Ses remarques sont intervenues alors que le Parti communiste chinois (PCC) a rejeté le plan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoyant une deuxième phase d’enquête sur l’origine de la pandémie.

L’enquête supplémentaire prévue sur les origines de la pandémie intervient dans un contexte où l’on s’interroge de plus en plus sérieusement sur le fait que la pandémie pourrait provenir d’une fuite du laboratoire de Wuhan.

Les inquiétudes de Yuan Zhiming

Dans des courriels récemment obtenus par Judicial Watch en vertu de la loi sur la liberté d’information, Yuan Zhiming a contacté Jens Kuhn, un virologue des National Institutes of Health, pour lui demander de l’aide afin de trouver un désinfectant pour stériliser les équipements de laboratoire en 2016, peu de temps après l’ouverture du laboratoire P4 et alors qu’il n’avait pas encore commencé à travailler avec des virus.

« Nous en avons essayé plusieurs pour déterminer leur efficacité antivirale et leur corrosion sur les canalisations et les équipements de traitement des eaux usées », a écrit Yuan. « Malheureusement, nous n’avons pas trouvé [sic] de bons candidats. »

Dans le courriel, M. Yuan a dit que le laboratoire fonctionnait sans agents pathogènes. Il a demandé des suggestions sur les désinfectants pour les vêtements de protection étanches, les surfaces solides, l’air, les matières infectieuses, et sur les procédures d’approbation pour le choix des désinfectants.

Le courriel entre Yuan Zhiming et Jens Kuhn n’est qu’un exemple parmi les 301 pages de courriels et autres documents récemment publiés. La correspondance a été échangée entre l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) et l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).

Les documents révèlent que le NIAID a accordé 9 subventions à la Chine par l’intermédiaire de l’EcoHealth Alliance, une organisation basée à New York, pour mener des recherches sur les coronavirus chez les chauves-souris.

M. Yuan a également admis des préoccupations concernant la sécurité dans les laboratoires du niveau de sécurité le plus élevé du pays dans un essai de mai 2019, plusieurs mois avant que le régime chinois ne signale pour la première fois une épidémie du virus PCC à Wuhan.

« Actuellement, la plupart des laboratoires manquent de responsables et d’ingénieurs spécialisés en biosécurité », a-t-il dit dans cet essai.

Yuan avoue qu’« une partie du personnel qualifié est composée de chercheurs à temps partiel » dans les laboratoires chinois de haut niveau de biosécurité (BSL).

« Il est donc difficile d’identifier et d’atténuer suffisamment tôt les risques potentiels pour la sécurité dans le fonctionnement des installations et des équipements », a-t-il ajouté.

« La sensibilisation à la biosécurité, les connaissances professionnelles et la formation aux compétences opérationnelles doivent encore être améliorées parmi le personnel de laboratoire », a-t-il dit.

Il souligne également que « plusieurs laboratoires chinois de haut niveau de biosécurité (BSL) disposent de fonds opérationnels insuffisants pour les processus de routine mais vitaux » dans un article intitulé « État actuel et défis futurs des laboratoires de biosécurité de haut niveau en Chine ».

L’article a été publié en septembre 2019 dans le Journal of Biosafety and Biosecurity, dont M. Yuan est le rédacteur en chef.

L’essai a été remarqué pour la première fois par Ian Birrell le 3 mai 2020.

Le laboratoire national de biosécurité de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) est l’un des deux laboratoires chinois de niveau BSL-4, ou pathogène 4 (P-4), et nécessite les mesures de sécurité les plus élevées pour étudier les agents pathogènes à l’origine de maladies comme l’Ebola. Le laboratoire P-4 de Wuhan a été achevé à la fin de 2014 et a été opérationnel en janvier 2018. L’installation conserverait plus de 1 500 souches de virus, dont le coronavirus à l’origine de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère en 2003.

Depuis lors, beaucoup ont émis l’hypothèse que l’Institut de virologie de Wuhan soit la source de l’épidémie de virus du PCC ; mais la Chine n’autorise aucune enquête indépendante.

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