De nombreux lecteurs ont signalé avoir lu que des choses étranges se passaient en Chine. Par exemple, Twitter et Newsweek ont rapporté que la Chine avait mystérieusement annulé des milliers de vols commerciaux et de trains. Certains blogueurs ont écrit que le leader chinois Xi Jinping était assigné à résidence, et d’autres ont déclaré avoir vu des centaines de véhicules militaires se diriger vers Pékin.
D’autres ont affirmé que ces rumeurs étaient des fake news.
Que se passe‑t‑il vraiment ?
Le Parti communiste chinois (PCC) n’a ni confirmé ni démenti les rumeurs. Le PCC veut laisser tout le monde dans le doute, dans le questionnement.
Xi Jinping mène une « révolution de palais » pour débusquer ses opposants et les éliminer avant le début du XXe Congrès national, le 16 octobre.
De nombreux dictateurs et dirigeants autocratiques mènent des actions de ce type pour s’assurer de rester au pouvoir. En 2016, le président turc Erdogan a agi de la même manière et a ensuite « déclaré l’état d’urgence, emprisonnant des hommes politiques de l’opposition, arrêtant des dizaines de milliers d’opposants supposés, de journalistes et de dirigeants de la société civile, confisquant les entreprises et les comptes bancaires des opposants, et réprimant les restes de la presse libre », selon le think tank American Enterprise Institute.
The Print, un journal indien en ligne, a observé qu’au retour de Xi Jinping de la réunion des dirigeants de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le 17 septembre, les six hauts responsables du PCC ci‑après ont été « arrêtés ou condamnés à la prison pour corruption » :
‑ « Sun Lijun, ancien vice‑ministre de la Sécurité publique, qui a été accusé de diriger une ‘clique politique’, a été condamné à la peine de mort, qui pourrait être commuée en prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle après deux ans.
‑ « Fu Zhenghua, l’ancien ministre de la Justice, a été emprisonné pour avoir accepté des pots‑de‑vin.
‑ « Liu Xinyun, ancien vice‑gouverneur et chef du département de la Sécurité publique de la province du Shanxi, a été condamné à 14 ans de prison pour corruption et abus.
‑ « Gong Daoan, ancien maire adjoint de Shanghai et du bureau de la sécurité publique de la ville, a été condamné à la prison à vie pour avoir accepté des pots‑de‑vin d’une valeur de 73,43 millions de yuans (9,55 millions d’euros).
‑ « L’ancien chef de la police de Chongqing, Deng Huilin, a été condamné à 15 ans de prison.
‑ « Wang Like, ancien secrétaire de la commission des affaires politiques et juridiques de la province du Jiangsu, a également été condamné à la peine de mort, avec une possibilité de condamnation à perpétuité après deux ans. »
Les dirigeants du PCC ont pour tradition de purger ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. Voici quelques exemples antérieurs et leur point commun avec Xi Jinping.
Le mouvement de rectification de Yan’an de Mao (1942‑45)
Mao Zedong a mené de nombreuses purges pendant son règne. De 1942 à 1945, Mao a tué ceux dont la loyauté était douteuse afin « d’établir sa position incontestée de chef du Parti ». Le PCC a ordonné le meurtre d’au moins 10.000 personnes « alors que le Parti communiste chinois tentait d’attaquer et de remplacer les intellectuels par des personnes qui soutenaient l’idéologie communiste ».
Xi Jinping suit les traces de Mao en utilisant le système juridique pour assassiner ou incarcérer ses opposants.
Les purges de Mao pendant la révolution culturelle (1966‑1976)
La plupart des experts estiment que pendant la révolution culturelle, Mao a causé la mort de 1 à 8 millions de personnes et « infligé des traitements cruels et inhumains à des centaines de millions de personnes ».
Le but de la révolution culturelle était de détruire les « quatre vieilleries, les vieilles idées, la vieille culture, les vieilles coutumes et les vieilles habitudes afin d’aligner les domaines de l’éducation, de l’art et de la littérature sur l’idéologie communiste. Tout ce qui était suspecté d’être féodal ou bourgeois devait être détruit ».
Xi Jinping n’est pas étranger à ces purges. Lorsqu’il était un jeune adolescent, son père, Xi Zhongxun, a été « humilié publiquement, battu et envoyé en exil. La demi‑sœur du président Xi Jinping, Xi Heping, aurait mis fin à ses jours après avoir été persécutée », selon The Guardian.
Coup d’État d’octobre 1976
Mao est mort le 9 septembre 1976. Hua Guofeng est devenu le président du PCC le 7 octobre 1976. Hua a mené un faux coup d’État en octobre 1976 contre quatre membres du comité supérieur du PCC (la Bande des quatre), qui étaient les principaux initiateurs de la révolution culturelle de Mao et avaient été désignés par Mao pour poursuivre ce qu’il avait commencé.
Mao est mort le 9 septembre 1976, et Hua Guofeng était le numéro 2 du Politburo et le Premier ministre. Le 6 octobre 1976, pour consolider son pouvoir et pour prévenir toute destitution, Hua a ordonné l’arrestation de Jiang Qing (la dernière épouse de Mao), Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Hongwen. Il a ensuite envoyé des forces à Shanghai pour empêcher les protestations contre ces arrestations. Shanghai était le principal bastion de la Bande des Quatre.
Xi Jinping a également éliminé de nombreux partisans de l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin ; Eux aussi étaient principalement originaires de Shanghai. Xi Jinping a remplacé la plupart de ses concurrents par ses fidèles.
Après avoir éliminé ses concurrents, Hua Guofeng est devenu le premier dirigeant du PCC à détenir les titres de chef du Parti, de Premier ministre et de président de la Commission militaire centrale (CMC). Mao ne détenait pas le titre de président de la CMC. Xi Jinping est le deuxième dirigeant du PCC à porter tous ces titres.
La campagne anti‑corruption de Xi Jinping
Xi Jinping a lancé une politique zéro Covid, il a également initié une politique zéro corruption dès son entrée en fonction, grâce à laquelle il a éliminé de nombreux opposants. Entre 2013 et 2016, les trois premières années de la politique zéro corruption de Xi Jinping, le Comité central d’inspection de la discipline du PCC a indiqué que plus d’un million de personnes avaient été sanctionnées. Pendant le mandat de Xi Jinping, six hauts dirigeants du PCC ont été poursuivis et condamnés : Bo Xilai (2013), le général Xu Caihou (2014), Zhou Yongkang (2015), Guo Boxiong (2016), Ling Jihua (2016) et Sun Zhengcai (2017).
14 mars 2011 : Zhou Yongkang, ancien membre du Comité permanent du Politburo, assiste à la clôture du Congrès national du peuple à Pékin en Chine. (Feng Li/Getty Images)
Le XXe Congrès national du PCC
Une célèbre citation de l’Ecclésiaste affirme qu’« il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Comme l’a fait Mao, le faux coup d’État de Xi Jinping prépare le terrain pour son couronnement spectaculaire en tant que secrétaire général du PCC (à vie) lorsque le XXe congrès se réunira en octobre.
Tout n’est pas parfait au pays de Xi Jinping. Le PCC connaît plusieurs querelles internes. Les querelles internes du PCC portent notamment sur la manière de procéder quant aux relations de la Chine avec la Russie, sur la manière de réparer l’économie. Elles portent également sur la question de savoir si les personnes nouvellement nommées au sein du PCC, ayant remplacé les anciens partisans de Jiang Zemin, sont toujours fiables et pro‑Xi, et si le PCC doit stratégiquement concentrer ses efforts sur la prise de contrôle de Taïwan ou de la Russie.
Nous espérons recevoir des informations provenant de fuites et de sources en interne avant, pendant et après le XXe Congrès. Lors des précédents congrès nationaux, le déroulement était prédéterminé et chorégraphié, et personne n’a jamais remis en question le programme révisé du PCC une fois publié et validé pour les cinq années suivantes.
Un avenir plus radieux ?
Même si nous pouvons prier pour la disparition du PCC, les rumeurs de coup d’État sont fausses. Un faux coup d’État s’est produit en vue d’une nouvelle purge parmi les fonctionnaires du PCC opposés à Xi Jinping. De nombreuses personnes espèrent la fin du contrôle totalitaire du PCC sur la population chinoise, qui mènera à une Chine démocratique sans caractéristiques communistes ou socialistes.
Une citation de Sun Yat‑sen (1866‑1925) – connu comme le « père de la nation » dans la République de Chine (Taïwan) et le « précurseur de la révolution » en Chine – montre qu’il avait la démocratie en tête alors que la dynastie Qing venait tout juste de tomber, il y a plus de cent ans :
« Laquelle, de l’autocratie ou de la démocratie, est vraiment la mieux adaptée à la Chine moderne ? Si nous fondons notre jugement sur l’intelligence et les capacités du peuple chinois, nous arrivons à la conclusion que la souveraineté du peuple nous conviendrait bien mieux. »
(Sun Yat‑sen – « Le principe de la démocratie », première conférence, prononcée le 9 mars 1924).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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