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Le futur Premier ministre ukrainien, un jeune juriste au profil discret

août 29, 2019 16:34, Last Updated: août 29, 2019 16:43
By Epoch Times avec AFP

Oleksiï Gontcharouk, sur le point de devenir à 35 ans le plus jeune Premier ministre ukrainien, est un ancien avocat partisan de réformes économiques libérales, peu connu et avec trois mois d’expérience à peine au sein du pouvoir.

Après des semaines d’intenses consultations, le nouveau président Volodymyr Zelensky, lui-même novice en politique et plus jeune chef de l’Etat ukrainien à 41 ans, a officiellement proposé jeudi aux députés de nommer comme Premier ministre cet ancien associé dans une firme juridique.

Avec un Parlement qui est acquis à M. Zelensky après la victoire de son parti aux législatives en juillet, la nomination de M. Gontcharouk ne fait aucun doute. Samedi, le chef de l’Etat avouait encore hésiter entre deux candidats à un petit groupe de médias dont l’AFP. « Cette personne doit avoir un programme, une équipe et des échéances pour les réformes », a-t-il alors expliqué.

De nouveaux visages dans les sphères du pouvoir en Ukraine

La nomination prochaine de M. Gontcharouk s’inscrit dans le contexte de l’arrivée  massive de nouveaux visages dans les sphères du pouvoir en Ukraine, après l’élection triomphale en avril de M. Zelensky sur la promesse de « casser le système ». 

Qualifié de « bourreau de travail », M. Gontcharouk a été nommé fin mai comme chef adjoint de l’administration présidentielle en charge des questions économiques. Il accompagnait le chef de l’Etat lors des rencontres à ce sujet.

« Les changements pour le mieux vont bientôt s’accélérer considérablement,  Restez à l’écoute! », a-t-il écrit sur sa page Facebook la semaine dernière en publiant une photo de sa poignée de main avec le président de la Banque mondiale, David Malpass, alors en visite à Kiev.

Barbu et moustachu, M. Gontcharouk a dirigé pendant quatre ans le centre d’analyse BRDO à Kiev, financé par l’Union européenne et dont les activités visent à améliorer le climat des affaires en Ukraine.

Une source ukrainienne haut placée qui a collaboré avec lui à cette époque a décrit son expérience comme « modérément positive », notant son caractère « proactif » et ses efforts pour simplifier les méandres de l’administration.

Des défis titanesques dans cette ex-république soviétique

Ambitieux, M. Gontcharouk a une vision « bien structurée » et « détermine bien les priorités pouvant donner un bon résultat », a indiqué cette source à l’AFP. Il semble toutefois « se concentrer uniquement sur les victoires faciles, en évitant des problèmes plus compliqués ».

A la tête du gouvernement, M. Gontcharouk sera confronté à des défis titanesques dans cette ex-république soviétique, l’un des pays les plus pauvres d’Europe, rongé par la corruption et confronté à une guerre avec des séparatistes prorusses dans l’Est, qui a fait environ 13.000 morts.

« Son défi principal sera de ne pas trahir les attentes, ce qui ne sera pas facile », souligne auprès de l’AFP Oleksandre Parachtchiï, analyste de la banque d’investissements Concorde Capital à Kiev.

Considéré comme partisan d’une politique économique libérale, M. Gontcharouk a plaidé en faveur de la poursuite de la coopération avec le Fonds monétaire international, dont l’aide financière est cruciale et conditionnée à l’application de mesures très impopulaires, comme la hausse de la facture du gaz.

Dans une de ses rares interviews, il s’est dit favorable à l’annulation du moratoire sur la vente des terres agricoles ukrainiennes, très fertiles. Particulièrement attendue par les investisseurs et créanciers occidentaux, cette mesure est extrêmement mal vue par la population dont 68% y est opposée, selon un récent sondage.

Diplômé de droit et de l’administration publique, M. Gontcharouk, qui a fait ses études en Ukraine, dispose d’un soutien sans précédent de la majorité parlementaire et de la présidence, mais sa marge de manœuvre personnelle reste limitée.

Il « ne pourra pas être un Premier ministre indépendant, même s’il le souhaite, faute de disposer de sa propre base politique », résume l’analyste politique Volodymyr Fessenko.

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