Les dirigeants du groupe des démocraties les plus riches et puissantes se sont réunis en Italie du 13 au 15 juin, dans une station balnéaire pittoresque des Pouilles, au bord de la mer Adriatique. Il s’agissait du 50e anniversaire du Groupe des Sept (G7). Mais le soleil, le sable et les sourires n’étaient pas au rendez-vous.
Les dirigeants du G7 ont concentré leur attention sur les menaces que représentent la Russie et la Chine. Ils se sont montrés plus inquiets que jamais quant à l’orientation prise par la Chine communiste, notamment ses menaces à l’encontre des infrastructures américaines et son soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Le président Joe Biden et d’autres dirigeants se sont montrés particulièrement préoccupés par le lien qui unit Pékin et Moscou, au cœur d’une instabilité croissante sur la scène internationale.
Le G7 a laissé entendre que si Pékin continuait à exporter des composants de matériel militaire vers la Russie, la Chine serait frappée par de nouvelles sanctions, notamment à l’encontre des institutions chinoises qui financent ce commerce illicite. Dans une déclaration commune publiée à l’issue du sommet, les dirigeants du G7 ont indiqué : « Nous continuerons à prendre des mesures contre les acteurs qui, en Chine et dans les pays tiers, soutiennent matériellement la machine de guerre russe, notamment les institutions financières, conformément à nos systèmes juridiques, et toute autre entité chinoise qui contribue à l’acquisition par la Russie d’articles destinés à sa base industrielle de défense ».
Jusqu’à présent, la plupart des « mesures » prises contre la Chine pour son soutien à la Russie correspondaient à des sanctions provenant des États-Unis vis-à-vis de ressortissants et d’entreprises chinoises apportant un soutien matériel à la guerre menée par la Russie. Les pays européens n’ont généralement pas cédé aux pressions américaines pour se joindre à ces sanctions, de sorte que le nouveau langage du G7 marque une évolution importante malgré son imprécision.
Selon une source confidentielle citée par le New York Times, la formulation « prendre des mesures » aurait été préconisée par les États-Unis. Si les autres dirigeants du G7 joignent le geste à la parole, de nouvelles sanctions indirectes à l’encontre de la Chine pourraient être adoptées par le Japon, le Canada ou l’Europe dans les mois à venir.
Dans le passé, le G7 s’est plié aux exigences du Parti communiste chinois (PCC) pour tenter d’obtenir son soutien sur des questions comme le climat, la pandémie de Covid-19, et maintenant la Russie. Pékin aurait dissuadé le président russe Vladimir Poutine de mettre à exécution ses menaces nucléaires contre l’Ukraine. Aujourd’hui, des responsables américains et ukrainiens affirment que Pékin a, d’un autre côté, dissuadé certains pays d’assister à la conférence de paix sur l’Ukraine, qui s’est ouverte en Suisse le 15 juin.
À un moment donné, le PCC pourrait utiliser son influence pour forcer Moscou à conclure un accord avec l’Ukraine. Cet accord serait probablement une victoire pour la Russie et servirait de précédent à Pékin si elle envahissait Taïwan. Tout accord négocié par Pékin répondrait aux principales exigences de Moscou : l’acceptation des gains territoriaux de facto de la Russie en Crimée et dans le Donbass, et la promesse de Kiev de ne pas rejoindre l’OTAN.
Les dirigeants du G7 ont également poussé Pékin à réorienter l’économie chinoise vers le service aux citoyens chinois plutôt que vers les exportations. La déclaration porte sur Taïwan, la mer de Chine méridionale et les violations des droits de l’homme dans le Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong. Toutefois, elle ne mentionne pas les abus commis contre les défenseurs chinois de la démocratie sur le continent, ni la persécution des pratiquants du Falun Gong.
Le G7 a énuméré ses propres valeurs dans la déclaration comme étant « les principes démocratiques et les sociétés libres, les droits de l’homme universels, le progrès social, […] le multilatéralisme et l’État de droit, […] l’offre d’opportunités et la poursuite d’une prospérité partagée, […] les règles et les normes internationales ». Il s’est insurgé contre les « politiques contraires au marché » au niveau international, comme les subventions chinoises à ses exportations.
Cependant, la déclaration n’a pas pris position contre le communisme et en faveur des marchés libres nationaux. L’époque du soutien inconditionnel à la « démocratie de marché » est révolue. Le nouveau mantra se résume à la « démocratie », dont la Chine se réclame à tort, et au « commerce mondial », qui profite à la Chine et aux plus grandes entreprises du monde. L’accent n’est pas mis sur un soutien significatif aux petites entreprises et aux emplois détruits par le commerce mondial.
Les médias d’État chinois sont néanmoins très critiques à l’égard du G7, qu’ils accusent d’être sous l’influence des États-Unis et de se concentrer sur les mauvaises questions, compte tenu des crises environnementales et de la guerre en cours à Gaza. Alors que le PCC voudrait à nouveau enliser les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient et tirer profit de l’exportation de véhicules électriques pour alimenter la « transition verte », le G7 est passé de la priorité aux mesures environnementales à la priorité de la stabilité internationale. Pendant ce temps, les usines chinoises provoquent une pollution considérable en fabriquant des produits environnementaux pour l’Occident.
La menace du PCC et ses hypocrisies sont enfin apparues aux yeux des dirigeants du G7, qui commencent à envisager plus sérieusement des sanctions coordonnées contre le régime chinois. Puisque les États-Unis, l’Europe et le Japon sont les plus grandes économies industrialisées du monde, la pression exercée sur Pékin et sur le peuple chinois sera importante dans les années à venir.
Malheureusement, le PCC n’a montré aucune intention de renoncer à ses politiques malveillantes, bien au contraire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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