Les députés socialistes ont dénoncé mardi les pratiques de l’entreprise chinoise de « fast fashion » Shein, qu’ils accusent d’être « l’emblème de la mode qui détruit l’environnement et les droits humains », après avoir engagé une procédure à son encontre.
« Chaque fois que l’on crée des objets jetables, on crée des êtres humains jetables », a asséné en conférence de presse le député PS Dominique Potier, qui a obtenu contre Shein la saisine du « point de contact national de l’OCDE », une instance adossée à l’Organisation de coopération et de développement économiques.
La procédure questionne plusieurs aspects de la chaîne de production de l’entreprise de vente en ligne. Parmi eux, « le respect par le groupe Shein des droits de l’homme », les conditions de travail de ses employés, mais également « les possibilités d’incidences négatives sur l’environnement » ainsi que sur « la santé des consommateurs », peut-on lire dans un communiqué publié par le point de contact de l’OCDE. Cette structure doit désormais auditionner l’entreprise et les plaignants, pour tenter de mettre en place une « médiation ».
Prévenir des atteintes graves aux droits humains et à l’environnement
Une procédure dont se félicite le groupe PS et qui intervient « au moment où le gouvernement et l’Union européenne hésitent sur le niveau d’ambition de la loi vigilance que nous avons portée en 2017 », a ajouté M. Potier. Le groupe a rappelé que cette loi sur le devoir de vigilance « oblige les multinationales établies en France à prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs partout dans le monde ».
En juillet, le gouvernement avait assuré « combattre avec détermination » le modèle économique de la fast fashion « destructeur pour notre planète », pointant du doigt la « responsabilité extrêmement forte » de Shein.
Fondée en 2012 en Chine et basée à Singapour, cette entreprise ne vend qu’en ligne et cible dans le monde entier une clientèle jeune. En 2021, ses ventes ont bondi de 60%, propulsant son chiffre d’affaires à 16 milliards de dollars, selon Bloomberg, talonnant ainsi le suédois H&M.
La marque a assuré en mai, dans un entretien à l’AFP, être un fabricant « à la demande », « capable de la mesurer très finement », ce qui permet de réduire de manière « drastique » les invendus et donc la production de déchets.
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