L’Autorité de la concurrence a annoncé le 8 novembre avoir infligé plus de 81 millions d’euros d’amende au fabricant de verres optiques Essilor International pour des pratiques commerciales discriminatoires à l’encontre des vendeurs de lunettes en ligne.
Essilor, a, de fin avril 2009 à décembre 2020, mis en œuvre des pratiques « visant à entraver le développement » de la vente en ligne en France, canal sur lequel il n’était pas positionné, en imposant aux opérateurs de vente en ligne des restrictions en matière de livraisons, de communication et de garanties, indique l’Autorité de la concurrence.
Essilor – qui a fusionné avec l’italien Luxottica en 2018 – est en position dominante sur le marché français de la distribution en gros de verres correcteurs. L’Autorité lui reproche d’avoir abusé de cette position en mettant en œuvre une politique ayant pour objectif d’entraver le développement en France des sites de vente en ligne, au premier rang desquels ceux proposant une offre mixte ou tout en ligne, tels Sensee, Happyview ou DirectOptic.
« Un certain degré de gravité »
Ces pratiques, dans un secteur de la santé publique caractérisé par des prix élevés, présentent, selon l’Autorité, « un certain degré de gravité » : le gendarme de la concurrence estime qu’elles ont pu favoriser le maintien des prix des lunettes de vue à des niveaux élevés, alors que les sites de vente en ligne proposent quant à eux « une grande compétitivité en termes de prix ».
Pour empêcher les sites de vente en ligne de proposer des verres de marques Essilor ou Varilux (deux marques lui appartenant), Essilor a, dès 2009, non seulement refusé de leur livrer des verres de marque, mais leur a en outre interdit d’utiliser les marques et logos d’Essilor et de communiquer sur l’origine des verres, accuse l’Autorité.
Essilor a par ailleurs mis en œuvre des limitations de garantie vis-à-vis des opérateurs de vente en ligne.
Pour ces faits, Essilor s’est donc vu infliger une amende de 81 millions d’euros, dont 15 millions d’euros pour la maison mère, EssilorLuxottica. Le groupe a indiqué dans un communiqué, mardi, qu’il allait faire appel de cette décision.
« EssilorLuxottica est fermement convaincue de la légalité de ses pratiques et du bien-fondé de commercialiser certains segments de verres correcteurs dans des conditions permettant de garantir aux consommateurs la meilleure correction visuelle nécessaire pour répondre à leurs besoins personnels », affirme la société.
Ce n’est pas la première fois que le groupe est épinglé par l’Autorité de la concurrence. L’an dernier, cette dernière avait infligé à Luxottica – qui a une position dominante pour les montures – 125 millions d’euros d’amende en France pour des « pratiques anticoncurrentielles graves et de longue durée », empêchant les réseaux d’opticiens de fixer leurs prix.
En 2021, EssilorLuxottica, leader mondial de l’optique, a publié un chiffre d’affaires de quasiment 18 milliards d’euros.
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