Nestlé, le géant suisse de l’agroalimentaire qui commercialise notamment les marques Nestea, KitKat, Buitoni ou Nesquik, va adopter l’étiquetage nutritionnel simplifié Nutri-Score pour tous ses produits vendus en Europe, après s’être d’abord montré réticent à propos de cette méthode, a-t-il annoncé mercredi.
« Le groupe Nestlé à l’échelle européenne souhaite annoncer son soutien et son passage progressif à la mise en place du Nutri-Score », a indiqué à l’AFP le directeur général de Nestlé France Pierre-Alexandre Teulié. Le groupe détaillera à la rentrée l’agenda du déploiement, qui devrait durer deux ans, et débutera dans les pays qui soutiennent d’ores et déjà le Nutri-Score.
Déjà en place en France depuis l’automne 2017, mais de façon facultative en raison de la réglementation européenne actuelle, ainsi qu’en Belgique et en Suisse, ce système d’étiquetage est basé sur cinq lettres (A,B,C,D et E) et un code couleurs, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l’aliment.
« On va être très clair, ce n’est pas possible », d’avoir des A partout, « par contre être le meilleur dans chaque catégorie, c’est l’objectif qu’on peut raisonnablement viser », indique M. Teulié. « L’enjeu ce n’est pas de la poudre chocolatée contre une pomme, c’est de trouver parmi les poudres chocolatées celle qui a la meilleure qualité nutritionnelle », explique-t-il.
Nestlé a fait parti en 2017 d’un groupe de six multinationales (avec Coca-Cola, PepsiCo, Mars, Mondelez et Unilever) qui refusaient le Nutri-Score et appelaient à utiliser un autre système baptisé Evolved Nutrition Label (ENL), basé sur une approche par portions. Il avait ensuite quitté cette alliance.
Pour M. Teulié, il est « important qu’il n’y ait qu’un seul système au niveau européen. Effectivement le Nutri-Score semble émerger et c’est difficile à un acteur de notre taille de n’être qu’attentiste, d’attendre que les autres prennent une décision pour nous ».
De plus, « en tant que leader mondial et européen de l’agroalimentaire, on sait que notre position risque de faire bouger quelques lignes et avoir un effet domino », ajoute-t-il.
Plusieurs associations de consommateurs européens ont lancé il y a un mois une pétition pour demander à la Commission européenne de rendre obligatoire le Nutri-Score qui « peine à se développer dans les rayons » en raison de son caractère facultatif, selon l’association française UFC-Que Choisir, à l’origine de la pétition avec six autres associations de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne, de Pologne et de Grèce.
E.T avec AFP
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