Le général de haut rang Guo Boxiong, nouvelle cible de la lutte anti-corruption en Chine

1 août 2015 14:38 Mis à jour: 26 octobre 2015 18:04

 

Xinhua, une agence de presse sous le contrôle du gouvernement chinois, a déclaré que l’ancien général en chef chinois, Guo Boxiong, avait été exclu du Parti communiste pour faits de corruption. La décision a été prise le jeudi 30 juillet par le Politburo ( le bureau politique central du régime chinois ).

Guo Boxiong est l’ancien vice-président de la Commission militaire centrale, une instance en charge de l’armée. Il avait été mis en examen le 9 avril par l’agence anti-corruption du Parti. Xinhua rapporte la déclaration du Politburo, selon laquelle Guo avait reçu des malversations « lui et les membres de sa famille ».

« Ces faits violent gravement la discipline du Parti et laissent un vil impact », a condamné le Politburo.

Guo a été remis depuis au Conseil de discipline militaire.

La purge de Guo Boxiong n’est pas une surprise. Les médias d’actualité chinoise à l’étranger diffusaient depuis des mois des rumeurs sur son sort. Le général à la retraite semblait avait été mis en détention sous le régime du «  shuanggui  » – la procédure d’interrogatoire la plus dure du Parti – avant l’annonce officielle du mois d’avril.

Plus tôt la même année, l’entourage du général avait été interrogé. Le général Guo Zhenggang (le fils de Guo Boxiong), avait été mis en détention en mars pour corruption. Guo Boquan (le frère cadet de Guo Boxiong) avait été pris quant à lui par un bureau des Affaires civiles, au nord-ouest du pays dans la province Shaanxi, et inculpé pour détournement de fonds – destinés aux reconstructions suite aux catastrophes naturelles.

Guo Boxiong n’est pas le premier militaire de haut-rang à la retraite à avoir été éliminé.

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En mars de l’année dernière, Xu Caihou, également ancien vice-président de la Commission militaire centrale, avait été placé sous contrôle judiciaire pour faits de corruption. Les médias porte-parole du gouvernement avaient rapporté qu’une dizaine de camions avaient du être réquisitionnés pour saisir la fortune illégale de Xu Caihou, que l’enquête avait permis de mettre à jour. Un an plus tard, Xu Caihou mourait d’un cancer de la vessie, avant même sa poursuite judiciaire.

L’arrestation et l’exclusion des généraux Xu Caihou et Guo Boxiong ont fait l’objet de nombreuses spéculations. Des analystes considèrent que cela fait partie du changement insufflé par le nouveau président chinois Xi Jinping pour se défaire de l’ombre de l’ancien chef politique et dirigeant du Parti communiste Jiang Zemin.

Œuvrant toujours en coulisses, Jiang Zemin a infiltré tout le Parti et l’armée avec ses protégés, en leur accordant d’être rapidement promus à des échelons supérieurs s’ils obéissaient docilement à ses ordres.

Avec ses hommes aux plus hauts postes du régime chinois, Jiang Zemin a continué à exercer son influence sur le pouvoir en place, depuis son retrait de la direction du Parti en 2002. Il a gardé sa place à la présidence de la Commission militaire centrale pendant deux années supplémentaires, avant d’y renoncer un an plus tard.

Même après avoir quitté officiellement ses fonctions, il a maintenu son influence sur l’armée. Des médias chinois à l’étranger rapportent, sans que ça ait pu être vérifié, que Jiang Zemin avait conservé son bureau à la Commission militaire centrale.

La décision d’exclure Guo Boxiong du Parti et de le mener devant les procureurs militaires représente une étape de plus dans la campagne de Xi Jinping pour nettoyer davantage le Parti et l’armée de l’influence de Jiang.

Version orginale  : Guo Boxiong, Retired Top Chinese General, Is Purged

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