Le gouvernement va abaisser dès 2024 à 17 ans, au lieu de 18 ans actuellement, l’âge permettant de conduire seul, a annoncé Élisabeth Borne mardi sur le media en ligne Brut.
« À partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire à partir de 17 ans et conduire à partir de 17 ans », au lieu de 18 ans, a affirmé la Première ministre, en soulignant que cette mesure serait « un vrai plus » notamment pour les jeunes en apprentissage. Actuellement, un jeune en conduite accompagnée peut déjà passer le permis B à 17 ans, mais n’a le droit de prendre le volant par lui-même que le jour de ses 18 ans.
Conduite à 17 ans dans les pays voisins
Ce seuil sera donc abaissé d’un an. L’aide de 500 euros versée aux apprentis pour financer leur permis sera en outre élargie aux élèves des lycées professionnels, a ajouté la cheffe du gouvernement. Alors que les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, Élisabeth Borne a promis d’être « très attentive sur le niveau demandé » pour obtenir le permis. Le gouvernement est aussi « en train de renforcer les attestations de sécurité routière pour en faire des sortes de pré-codes », a-t-elle ajouté, en assurant qu’il n’y avait « pas eu plus d’accidents » dans les pays voisins qui ont un permis de conduire à 17 ans.
Plusieurs associations ont fait part de leur hostilité à l’abaissement. « On est à l’inverse de ce qu’il faut faire pour baisser de moitié le nombre de morts sur la route en 2030 », a déploré Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, en rappelant que les accidents de la route sont « la première cause de mortalité chez les jeunes ». Pour Anne Lavaud, directrice générale de l’association Prévention routière « ce n’est vraiment pas une bonne idée, c’est finalement régler une problématique par un nouveau risque ».
« Nous sommes pour »
Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, soutient l’abaissement de l’âge mais préfère un scénario de permis à 17 ans après conduite accompagnée « pour la progressivité intéressante ». « Si ça peut permettre à certains jeunes, notamment en zones rurales, de se déplacer pour des activités nécessaires, des jobs ou l’accès aux soins, nous sommes pour. » Le groupe d’auto-écoles ECF a exprimé dans un communiqué son « soutien sans faille » à cet abaissement de l’âge mais souhaité que cette mesure soit « accompagnée d’une formation post-permis obligatoire ».
Les mesures dévoilées mardi font partie de la feuille de route pour la jeunesse que la Première ministre doit présenter mercredi à Matignon, en présence d’une quinzaine de ministres et de jeunes qu’elle a régulièrement réunis depuis six mois sur différents thèmes, après le Conseil national de la réfondation (CNR) sur la jeunesse de décembre.
Le Parlement a pour sa part définitivement adopté le 12 juin une proposition de loi macroniste pour mieux informer les jeunes sur le financement du permis de conduire et pour réduire les délais avant l’examen. Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, l’exécutif a dit vouloir se concentrer sur des mesures concrètes pour changer le quotidien des Français afin de relancer le quinquennat d’Emmanuel Macron après la crise des retraites.
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