Dans les moments flous qui séparent les rêves de la réalité, près de 60% d’entre nous succombent à la tentation de la touche « snooze », (alarme matinale intermittente). Mais ce rituel quotidien cache un mystère : nous aide-t-il réellement à nous reposer davantage, comme nous le souhaitons, ou nous laisse t-il groggy dans un brouillard mental ?
Une étude en deux parties publiée dans le Journal of Sleep Research apporte quelques éclaircissements. Ces moments supplémentaires peuvent être bénéfiques pour certaines personnes, mais la raison pour laquelle on appuie sur ce bouton et l’intermittence de temps passé sont importants.
Conclusion : les petits intervalles de sommeil n’ont que peu d’inconvénients
La première étude est une enquête portant sur les habitudes de sommeil de plus de 1 700 adultes. Près de 70% d’entre eux ont déclaré utiliser au moins parfois la fonction « snooze » ou des alarmes multiples, passant en moyenne 22 minutes supplémentaires au lit après l’heure d’alarme programmée. Ces adeptes du « snooze » étaient généralement plus jeunes et plus susceptibles d’être des noctambules. Ils ont également fait état d’une plus grande somnolence matinale et d’un temps de sommeil plus court que les autres.
La seconde étude a testé 31 personnes ayant l’habitude de somnoler sur des tâches cognitives juste après s’être réveillées après une séance de 30 minutes de sieste en utilisant le « snooze », par rapport à des personnes réveillées brusquement et soumises à un test. Les résultats ont montré que le fait d’utiliser le bouton « snooze » n’avait aucun effet ni n’améliorait les performances des tests cognitifs. Le fait d’utiliser le « snooze » n’a pas non plus d’impact direct sur les niveaux d’hormones de stress, la somnolence matinale, l’humeur ou la structure du sommeil au cours de la nuit.
Cette étude montre que les personnes qui appuient sur « snooze » ne se sentent pas nécessairement mieux ou sont de meilleure humeur », a déclaré à Epoch Times le Dr Thomas Kilkenny, directeur de l’Institut de médecine du sommeil au Northwell Staten Island University Hospital de New York, qui n’a pas participé à l’étude. « Cependant, ils sont plus rapidement capables de reprendre leur journée. »
Les chercheurs ont conclu que le fait d’utiliser le « snooze » n’est pas problématique tant qu’on n’en abuse pas.
« Les résultats indiquent qu’il n’y a aucune raison d’arrêter de siester en utilisant le « snooze » le matin si vous aimez cela, du moins pas pour des durées d’environ 30 minutes », a déclaré dans un communiqué de presse Tina Sundelin, co-auteur de l’étude, titulaire d’un doctorat en psychologie et chercheur principal à l’université de Stockholm, où l’étude a eu lieu. « En fait, cela pourrait même aider les personnes souffrant de somnolence matinale à être légèrement plus éveillées lorsqu’elles se lèvent.
La raison pour laquelle vous appuyez sur « Snooze » est importante
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles il est difficile de se réveiller à l’heure prévue, comme le fait de s’être couché tard ou d’avoir passé une bonne partie de la nuit avec un enfant malade. Ce déficit de sommeil nous incite à appuyer sur « snooze » pour retarder le réveil.
Un mauvais sommeil est associé à de de nombreux problèmes de santé , notamment l’hypertension artérielle, les troubles de la mémoire et la prise de poids. Cependant, pour certains, le fait d’utiliser le « snooze » est devenu systématique, ce qui signale un sommeil insuffisant ou un trouble.
Selon le Dr Kilkenny, la question de savoir si le fait d’utiliser le « snooze » est révélateur d’un problème dépend de la raison pour laquelle les gens le font. Les personnes qui manquent de sommeil se sentent fatiguées au réveil parce qu’elles ne bénéficient pas d’un sommeil de qualité.
« Des troubles tels que l’insomnie, l’apnée du sommeil, les mouvements périodiques des membres ou même la narcolepsie sont des conditions qui affectent la qualité du sommeil », ajoute le Dr Kilkenny, en précisant que les personnes qui ont des difficultés à se réveiller devraient être évaluées pour ces troubles.
Cependant, les intervalles de sommeil dus à l’utilisation du « snooze » ne sont pas toujours le signe d’un problème. Certaines personnes se sentent mal à l’aise malgré une qualité de sommeil suffisante. Elles ressentent simplement le besoin de continuer à dormir.
« C’est ce qu’on appelle l’inertie du sommeil », explique le Dr Kilkenny. « Les jeunes, en particulier, peuvent se sentir groggy au réveil.
Ce groupe appuie sur la touche « snooze » pour se donner plus de temps pour se réveiller, a ajouté le Dr Kilkenny. « Des études ont montré qu’ils ne se sentent pas nécessairement plus éveillés ou même plus heureux, mais qu’ils sont plus susceptibles de commencer la journée en pensant plus clairement après avoir fait un petit somme.
D’autres études montrent qu’abuser du « snooze » est mauvais pour la santé
Si une étude a montré que le fait d’utiliser le « snooze » peut être utile, une autre a révélé que son utilisation excessive peut avoir des effets contraires à ceux escomptés.
Des recherches récentes ont montré que l’utilisation répétée de la fonction « snooze » peut renforcer l’effet de l’inertie du sommeil si vous êtes réveillé pendant la phase de sommeil profond appelée sommeil paradoxal (rêve). En réactivant plusieurs fois le bouton « snooze », vous augmentez le risque d’être réveillé au cours de cette phase, ce qui pourrait vous donner l’impression d’être encore plus groggys que d’habitude.
« Il semble que certaines personnes, quelle que soit la durée de leur sommeil, se sentent encore groggy au réveil », explique le Dr Kilkenny, qui précise que ce phénomène est plus fréquent chez les personnes qui se considèrent comme des « oiseaux de nuit », avec une tendance innée à vouloir se coucher plus tard et à faire la grasse matinée.
Tandis qu’aux Etats unis on estime entre 50 et 70 millions la part de la population atteinte de troubles du sommeil , le manque chronique de sommeil est devenu également un problème important en France où l’on estime que 36% de la population souffre d’un trouble du sommeil et de l’éveil qui entrave leur fonctionnement quotidien et nuit à leur santé, 73% de personnes déclarant se réveiller au moins une fois par nuit. Parmi ces troubles, l’insomnie, très présente, représente 15 à 20% de la population.
« Alors que nous essayons de suivre la routine du 5-9 et de combler le reste de la journée entre la famille et la vie sociale, nous oublions de consacrer suffisamment de temps à notre sommeil quotidien », a déclaré le Dr Kilkenny. Les jeunes adultes, en particulier, sacrifient leur sommeil à leur vie sociale, ce qui aggrave le problème, ajoute-t-il.
Remédier au manque de sommeil
Selon le Houston Methodist Hospital les mesures que nous pouvons prendre pour réduire notre dépendance à l’égard de la fonction « snooze » sont les suivantes :
• Veiller à dormir sept à neuf heures par nuit.
• Éviter l’alcool et les écrans avant le coucher.
• Éviter de boire de grandes quantités de liquide juste avant de se coucher.
• Faire de l’exercice régulièrement.
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