OPINION

Le grand jeu du «Faire semblant»

septembre 6, 2023 16:08, Last Updated: septembre 6, 2023 16:08
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Mercredi 23 août dernier, la soirée devait être celle du bilan et de la vérité. L’intrépide journaliste indépendant Tucker Carlson allait passer au crible Donald Trump, qui n’a pas voulu participer aux débats du Parti républicain (GOP : Grand Old Party) en raison de son statut de favori et du fait qu’il ne tient pas à s’impliquer dans la politique conventionnelle.

Tucker a passé les trois dernières années sur Fox à dénoncer avec justesse les confinements, la censure, les obligations vaccinales et la ségrégation médicale, sans oublier les atteintes à la liberté. Il sait certainement ce qu’il en est. Les questions qui ont ébranlé la présidence de Trump ainsi que la quasi-totalité de la société américaine et des libertés auraient pu être au centre des débats. C’était le moment !

Curieusement, rien de tout cela n’a été évoqué lors de l’entretien avec Trump. L’interview n’a répondu à aucune de nos questions sur les raisons qui ont poussé Trump à agir comme il l’a fait, ce qui a non seulement ruiné l’économie américaine, mais lui a également fait perdre l’élection. Même si vous pensez que l’élection a été volée, ce n’est qu’avec les bulletins de vote par correspondance que les contrôles Covid ont été mis en place. Tucker n’a rien approfondi de tout cela. C’est comme si 2020 n’avait pas existé du tout.

Le débat simultané du GOP s’est révélé bien pire encore. Ron DeSantis a commencé en fanfare et a parlé des confinements, mais le sujet s’est rapidement évanoui. Après une avalanche de publicités pharmaceutiques – en fait, l’événement était entièrement financé par les ventes de médicaments approuvés par la FDA – les modérateurs ont brièvement demandé à l’ancien vice-président Mike Pence s’il pensait que son administration était responsable d’une quelconque dégradation du système éducatif puisque l’administration Trump avait préconisé la fermeture des écoles.

Pence, qui a passé l’année 2020 à couvrir Anthony Fauci et Deborah Birx, a totalement ignoré la question et a répondu autre chose. Le sujet n’a plus jamais été abordé.

Pas un mot n’a été dit sur la censure technologique, les millions de personnes déplacées et lésées par les vaccins obligatoires, la portée dictatoriale de l’État administratif, la multitude de litiges contre tout et tout le monde, la perte de confiance massive envers le gouvernement et les médias, l’attaque fondamentale contre la déclaration des droits, ou la menace très réelle que cela puisse se produire à nouveau.

Le jour même du débat, nous avons assisté à la remise en place des obligations relatives au port du masque. Mais personne n’en a parlé.

Vous voyez certainement ce qui se passe ici. Les plus grandes questions de la vie américaine, que tout le monde a connues dans la tragédie et la mort, et que tout le monde connaît, sont soudain trop délicates pour être évoquées. Des multitudes de gens en sont conscients, mais puisque toutes les institutions officielles ont été impliquées, toutes les institutions officielles restent silencieuses à ce sujet. Par conséquent, le grand bilan dont nous avons besoin pour le renouveau tarde plus que jamais à venir.

Pendant ce temps, Robert F. Kennedy Jr, dans d’innombrables interviews publiques, en tant que candidat à la présidence, dit des choses remarquables comme 1) la CIA a tué en 1963 son oncle qui était président, 2) la communauté du renseignement travaille avec Big Pharma sur la recherche de gain de fonction pour créer et traiter de nouveaux virus tueurs, 3) ils ont manipulé les confinements depuis 2001, 4) les confinements de mars 2020 ont été un coup d’État contre la démocratie représentative, 5) à l’heure actuelle, nous avons des agences de l’État profond qui dirigent l’Amérique et qui n’ont aucun respect pour la Constitution américaine ou l’idée de liberté.

Il explique tout ça sans la moindre timidité avec un grand nombre de connaissances et de détails. Il fournit les justificatifs. Il a d’ailleurs écrit plusieurs livres sur ces thèmes. Les gens l’écoutent et pensent « Oh, c’est très intéressant » et vont l’écouter, sans présumer de ses chances d’être président malgré sa grande popularité, car, en fait, tout est joué.

Biden a déjà été choisi pour obtenir l’investiture, ce qui démontre plutôt l’argument de RFK. Entre-temps, je n’ai jamais entendu un journaliste ou lu un article qui le remette en question sur l’un ou l’autre des faits. C’est comme si tout le monde savait qu’il disait vrai, mais que nous ne pouvions rien y faire de toute façon. Il est donc toléré à titre d’excentrique d’une noble lignée, mais mieux vaut l’ignorer si nous savons ce qui est bon pour nous.

C’est une période très étrange de l’histoire politique américaine, sans aucun doute. Nous avons une ligne de pensée qui balaie la population – basée sur l’incrédulité et la fureur de masse – et une autre qui repose sur un vernis de normalité appliqué sur notre colère par toutes les institutions officielles, qui s’efforcent de maintenir tous ces sujets en dehors des conversations respectables. Pendant ce temps, l’ensemble des universitaires, les médias sociaux grand public, les principaux médias grand public et l’ensemble du gouvernement semblent s’accorder sur le fait que tous ces sujets évidents sont trop incendiaires pour être abordés en bonne compagnie.

Ainsi, tous ceux qui se trouvent au sommet de ce consentement fabriqué sont heureux de participer à ce grand jeu de faux-semblants. Entre-temps, les gens savent parfaitement que la communauté du renseignement est profondément impliquée dans des domaines de la vie que nous pensions auparavant indépendants. Et nous soupçonnons qu’il en va de même pour les organisations et les publications que nous jugions plus ou moins dignes de confiance. Comment expliquer autrement leur silence et/ou leurs mensonges sur toutes les questions fondamentales de notre époque ?

En ce qui concerne toutes les institutions qui cadenassaient la population il y a encore quelques années, rien n’a changé. Certes, quelques décisions de justice ont été rendues pour dire qu’elles allaient trop loin, mais elles sont toutes contestées et attendent d’être portées en appel devant la Cour suprême. Pendant que ces procédures épuisantes se déroulent, Google, YouTube, Facebook, LinkedIn et toutes les autres plateformes de médias sociaux autrefois libres sont plus que jamais brutalement censurées. YouTube a même annoncé qu’il ne tolérerait aucun contenu contredisant l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui, il y a trois ans à peine, recommandait au monde entier les mesures de confinement mises en place par le Parti communiste chinois (PCC) à Wuhan.

Ces derniers jours, mon propre téléphone a été saturé par des personnes terrifiées à l’idée d’un nouveau confinement. Ils craignent de quitter le pays par peur que de nouvelles restrictions ne soient imposées aux voyageurs. Ils s’inquiètent des nouvelles obligations de vaccination pour leurs enfants scolarisés. Ils envisagent de déménager en Floride et de s’éloigner des grandes villes côtières où la criminalité s’aggrave de jour en jour et où les gratte-ciels sont encore vides pour la plupart parce que les actifs ne reviendront pas. Et la chanson la plus populaire au monde dénonce la cruauté de ce nouveau monde et la façon dont il envoie les gens à une mort prématurée.

Qui aurait pu imaginer qu’un effondrement de cette ampleur se produirait au vu et au su de tout le monde et que, pourtant, l’ensemble des planificateurs culturels imposeraient une fatwa à quiconque en parlerait ?

Je n’avais certainement jamais imaginé ce scénario. Toute notre vie, nous avons chanté « le pays de la liberté et la patrie des braves, » mais ici, nous ne sommes ni libres ni braves. La technologie de reconnaissance faciale nous empêche même de sortir dans la rue. Tel était le véritable objectif de la répression qui a suivi le 6 janvier : si nous résistons en personne, nous sommes reconnus et sévèrement punis, voilà la leçon que nous devons en tirer.

Le silence sur la vérité est totalement assourdissant. Ce n’est pas seulement que nous n’obtenons pas de réponses à nos questions ; nous n’avons même pas accès à un ensemble de questions en dehors d’une poignée d’endroits, dont celui-ci.

Pendant ce temps, les plus grands espoirs de sauver le pays de la ruine sont placés entre les mains du chef de l’exécutif qui est à l’origine de tout cela. Et pourquoi ? Parce que les gens croient qu’il a été piégé et trahi pour donner le feu vert à ce naufrage, même s’il n’a jamais rien dit de tel. C’est le seul espoir que les gens ont. Et cet espoir est bien mince.

Lorsque j’ai lu pour la première fois « 1984 » d’Orwell, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’une fantaisie et d’un avertissement sombres et invraisemblables. Je n’avais jamais imaginé que cette œuvre reflétait en fait une réduction par l’absurde d’une réalité qu’il voyait se dérouler devant lui, à savoir la montée du totalitarisme de son époque. Il s’est avéré qu’il était le prophète qui montrait à quel point une société hautement politisée, dotée d’une bureaucratie démesurée, peut être corrompue au quotidien, lorsque le carriérisme l’emporte sur le courage et que le lien financier propage une mentalité coercitive à travers tous les sommets de l’ordre social.

Nous sommes en train de le découvrir. La bande son de la fin des temps n’est ni de Mahler ni de Wagner. C’est de la musique de jeu et des numéros de danse sur TikTok, des échos sombres et lointains d’un simple chanteur de country de Virginie qui dénonce les hommes riches au nord de Richmond.

De l’Institut Brownstone

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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