MOYEN-ORIENT

Le Hamas libère deux Américaines, une «première lueur d’espoir» pour les otages

octobre 21, 2023 11:10, Last Updated: octobre 21, 2023 11:13
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Deux Américaines enlevées le 7 octobre ont été libérées vendredi par le Hamas après une médiation du Qatar, une première « lueur d’espoir » pour les quelque 200 otages toujours retenus à Gaza, au 14e jour de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. 

Les deux femmes, une mère et sa fille, ont été remises par le Hamas à la frontière et sont bien arrivées en Israël, a annoncé vendredi soir dans un communiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le Hamas a pour sa part publié une vidéo dans laquelle on peut voir les deux otages relâchées et prises en charge par du personnel du Comité international de la Croix Rouge (CICR).

Le Hamas avait plus tôt annoncé leur libération pour des « raisons humanitaires », après « une médiation du Qatar », pays dont il est réputé proche. Il a affirmé dans un communiqué « travailler avec tous les médiateurs impliqués pour mettre en œuvre la décision du mouvement de clore le dossier des (otages) civils quand les circonstances sécuritaires le permettent ».

« Au comble de la joie »

Le Président américain Joe Biden s’est dit « au comble de la joie », remerciant le Qatar et Israël pour leur « partenariat » dans l’opération, son secrétaire d’État, Antony Blinken, soulignant que tous les otages « doivent être libérés immédiatement et sans conditions » lors d’une conférence de presse.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a salué ces premières libérations comme une « lueur d’espoir ». « Nous sommes extrêmement soulagés qu’elles puissent retrouver leur famille après deux semaines d’angoisse », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le Hamas a enlevé 203 otages dont des ressortissants de plus d’une vingtaine de pays, selon l’armée israélienne, qui a estimé vendredi que « la majorité » d’entre eux étaient « vivants ».

« Nous poursuivrons notre dialogue avec les Israéliens et le Hamas », pour « la libération de tous les otages civils (…) dans le but ultime de désamorcer la crise actuelle et rétablir la paix », a commenté de Doha le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majid Al-Ansari.

Première cargaison samedi

Pas de déblocage par contre vendredi pour l’entrée des premiers convois d’aide internationale attendue par les Gazaouis assiégés et bombardés, une question pour eux « de vie ou de mort », selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est rendu vendredi du côté égyptien du terminal de Rafah.

La première cargaison est censée arriver samedi « au plus tôt », a estimé Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d’urgence à l’ONU. À Washington, Joe Biden a lui estimé vendredi que « les 20 premiers camions » d’aide entreraient « dans les prochaines 24 à 48 heures ».

Israël, qui a imposé un strict siège au territoire palestinien, a autorisé, à la demande des États-Unis, l’entrée d’aide via le poste frontière de Rafah, seule issue de Gaza sur le monde qu’il ne contrôle pas. À condition qu’elle n’arrive qu’aux « civils ».

Mais la première livraison attendue n’est qu’une « goutte d’eau dans l’océan des besoins », a dit à Genève le directeur des urgences de l’Organisation mondiale de la Santé. Des dizaines de Palestiniens binationaux attendent aussi en vain à Rafah de pouvoir fuir Gaza.

Scénarios possibles pour Gaza

Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas, se prépare toujours à une offensive terrestre à Gaza après l’attaque la plus meurtrière de son histoire. Après la « campagne militaire » de frappes aériennes et « plus tard des manœuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas », il y aura des « opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance », a déroulé vendredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, lors d’une réunion au ministère.

À terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de « remettre les clés » de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l’Égypte, sans aucune garantie que Le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israélien à l’AFP.

« J’ai peur que les destructions actuelles suivent un plan clair, que les gens ne trouvent pas d’endroit où vivre et que cela provoque une deuxième Nakba », s’inquiète à Gaza Omar Ashour, général à la retraite, en référence à l’expulsion d’environ 760.000 Palestiniens à la création d’Israël.

Pour tenter de trouver une issue, Le Caire accueillera samedi un « sommet pour la paix », auquel participeront plusieurs chefs d’État, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel. Les États-Unis ont de leur côté déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale, pour dissuader l’Iran ou le Hezbollah libanais, deux alliés du Hamas, de s’impliquer dans le conflit.

Dans le nord d’Israël, qui se vide de ses habitants, les soldats israéliens sont déployés en masse près de la frontière avec le Liban, dans l’éventualité d’un second front contre le Hezbollah. Si le mouvement pro-iranien « décide de bouger ou de faire quoi que ce soit, on est prêts », lance à l’AFP un réserviste, alors que les échanges de tirs se sont multipliés vendredi dans la zone frontalière entre Israël et le Liban.

Colère dans le monde musulman

Le Président français Emmanuel Macron a révélé que son gouvernement avait « passé très directement » des messages au Hezbollah pour éviter une escalade du conflit.

La colère gronde toujours aussi dans les pays arabes et musulmans. Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté du Caire à Bagdad en passant par Tunis, Beyrouth ou Téhéran pour soutenir les Palestiniens et dénoncer un soutien occidental à Israël. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie, ont condamné une « punition collective » infligée aux Gazaouis.

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