Le Hamas pourrait persister pendant des années malgré les efforts d’ Israël pour son éradication, avertit un rapport des renseignement américains

Par Ryan Morgan
17 mars 2024 16:38 Mis à jour: 17 mars 2024 16:38

La menace du Hamas contre Israël pourrait continuer pendant des années, selon une nouvelle analyse de la menace mondiale réalisée par la communauté du renseignement des États-Unis.

Depuis que le Hamas, une faction palestinienne désignée par Israël, les États-Unis et plusieurs autres pays comme un groupe terroriste, a attaqué le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, les forces israéliennes se battent contre le groupe dans la bande de Gaza. À plusieurs reprises, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son administration ont insisté  sur le fait que la campagne militaire israélienne en cours dans la bande de Gaza éradiqueraient le Hamas. Or, un rapport récent du bureau du directeur du Renseignement national des États-Unis (U.S. Office of the Director of National Intelligence, ODNI) suggère que la faction palestinienne pourrait continuer à échapper aux forces israéliennes et persister pendant un certain temps.

« Dans les années à venir, Israël devra probablement faire face à une résistance armée persistante de la part du HAMAS, et l’armée aura du mal à neutraliser l’infrastructure souterraine du HAMAS, qui permet aux insurgés de se cacher, de reprendre des forces et de surprendre les forces israéliennes », indique le rapport de la communauté du renseignement des États-Unis.

Cette évaluation de l’ODNI a été préparée le 5 février et une version non classifiée a été publiée le 11 mars.

Avril Haines, directrice du Renseignement national, dirige l’ODNI. Le bureau coordonne et supervise les évaluations des renseignements des 18 agences de renseignement qui constituent la communauté du renseignement des États-Unis.

Considérations humanitaires et diplomatiques

Le rapport indique également que la poursuite du conflit actuel à Gaza pourrait galvaniser la pression internationale contre l’administration Netanyahou, en particulier lorsque les observateurs internationaux focalisent l’attention sur l’impact de la guerre sur la population civile dans la bande de Gaza.

« La couverture médiatique de la destruction et des pertes humaines est amplifiée par des campagnes actives sur les médias sociaux de toutes parts, provoquant des réactions publiques dans les pays voisins et dans le monde entier. Israël devra faire face à une pression internationale croissante en raison de la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza », indique le rapport.

Il est difficile de vérifier de manière indépendante le nombre exact de victimes à l’heure actuelle. Le ministère de la Santé de Gaza, opérant sous le Hamas qui contrôle politiquement la bande de Gaza, estime que plus de 31.000 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien assiégé depuis le 7 octobre 2023. En évaluant le nombre de victimes, le ministère de la Santé de Gaza ne distingue pas les combattants des non-combattants. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 72.000 autres personnes ont été blessées dans les combats.

Les Nations unies estiment que les combats en cours ont forcé le déplacement de 1,9 million d’autres habitants de Gaza à l’intérieur du territoire palestinien.

Le rapport de l’ODNI indique que les tentatives d’Israël d’éliminer complètement le Hamas avant de mettre fin à la guerre pourraient constituer un défi supplémentaire pour les pays arabes voisins, qui devront trouver un équilibre entre leur relation diplomatique avec Israël et les attitudes de plus en plus négatives de leurs populations à l’égard de l’État juif, à mesure que la guerre se poursuit.

« Le conflit de Gaza pose un défi à de nombreux partenaires arabes clés, qui sont confrontés à un sentiment public contre Israël et les États-Unis pour la mort et la destruction à Gaza, mais qui considèrent également les États-Unis comme l’intermédiaire le mieux placé pour dissuader de nouvelles agressions, et mettre fin au conflit avant qu’il ne s’étende plus profondément dans la région », peut-on lire dans le rapport de l’ODNI.

Un récent incident survenu le 29 février lors d’une livraison d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza a suscité des réactions hostiles de la part des voisins d’Israël. Une centaine de personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres déclarées blessées alors que des foules se pressaient sur l’itinéraire d’acheminement de l’aide. Les responsables militaires israéliens ont indiqué que la plupart des victimes ont été blessées par des piétinements dans la foule, mais d’autres rapports ont suggéré que des dizaines de personnes ont été touchées par des tirs, potentiellement de la part des forces israéliennes opérant à proximité de l’itinéraire de livraison. Les ministères des Affaires étrangères de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Arabie saoudite ont accusé Israël d’être à l’origine de ces décès immédiatement après les événements.

Dans les jours qui ont suivi l’incident du 29 février, le président Joe Biden a ordonné à l’armée américaine de commencer à acheminer des fournitures humanitaires par voie aérienne et a ordonné la construction d’un port le long de la côte de Gaza pour faciliter l’acheminement de l’aide par voie maritime. Des responsables de l’administration Biden ont déclaré qu’ils avaient également exhorté leurs homologues israéliens à faciliter un plus grand nombre de livraisons d’aide humanitaire par voie terrestre.

Netanyahou « pourrait être mis en difficulté »

La manière d’aborder des questions telles que l’aide humanitaire et la reconstruction d’après-guerre par les négociateurs israéliens et palestiniens « sera un élément clé des relations israélo-palestiniennes à long terme », indique le rapport de l’ODNI. Le rapport relève l’opposition de l’administration Netanyahu à traiter avec l’Autorité palestinienne après la guerre et la recherche d’un « compromis territorial ».

Il prévient que la mainmise de M. Netanyahou sur le gouvernement israélien pourrait influencer décisivement le conflit en cours. Si le rapport de l’ODNI laisse entendre que le Hamas conserve un « large soutien populaire » de la part des Palestiniens à l’égard du Hamas, et pourrait persister pendant des années, il note également un déclin potentiel de l’influence politique de M. Netanyahou.

« La possibilité de M. Netanyahou à se maintenir au poste de dirigeant, ainsi que la viabilité de sa coalition gouvernementale de partis d’extrême droite et ultraorthodoxes, qui ont mené des politiques dures sur les questions palestiniennes et de sécurité, pourraient être menacées. La remise en question de la capacité de M. Netanyahou à gouverner s’est accentuée et élargie à l’ensemble de la population, alors qu’elle était déjà importante avant la guerre. Nous nous attendons à d’importantes manifestations exigeant sa démission et la tenue de nouvelles élections », indique le rapport de l’ODNI. « Un gouvernement différent, plus modéré, est une possibilité. »

M. Netanyahou a été premier ministre d’Israël pendant cinq coalitions gouvernementales, de 2009 à 2021. Sa cinquième coalition a duré un peu plus d’un an, de mai 2020 à juin 2021, après quoi il a perdu son poste de premier ministre. M. Netanyahou a repris ses fonctions en décembre 2022.

De NTD

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