Cinq mineures ont été reconnues coupables mardi soir de la violente agression d’une lycéenne au Havre, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux le 9 janvier dernier, mais le tribunal pour enfants ne prononcera leur peine qu’au mois de septembre.
Les cinq adolescentes, âgées de 15 à 16 ans, étaient poursuivies pour violence en réunion, menaces de mort, captation et diffusion d’images à caractère pornographique de mineur en utilisant un réseau de communication électronique. La justice leur reprochait en outre d’avoir diffusé ces images de l’agression, au cours de laquelle la victime avait été partiellement dénudée, estimant qu’elles visaient à porter volontairement « atteinte à l’intégrité de la personne », ce qui avait été qualifié à l’époque par le parquet de « happy slapping » (agression filmée).
À l’issue d’une audience à huis clos qui aura duré près de dix heures, toutes les mineures ont été reconnues coupables par le tribunal pour enfants du Havre. Celui-ci a toutefois partiellement requalifié les faits, considérant notamment que les images diffusées n’avaient pas de caractère pornographique mais portaient bien atteinte à l’intégrité physique de la victime.
Respect d’un couvre-feu jusqu’au prononcé de la peine en septembre
La peine sera prononcée lors d’audiences de sanction, prévues entre le 5 et le 17 septembre. « L’effet de groupe a ‘extrêmisé’ la violence et a été le moteur de cette agression », a réagi auprès de l’AFP Me Élisa Haussetête, avocate d’une des prévenues. « Elles ont toutes les cinq exprimé des regrets sincères », a dit l’avocate, qui ne fera pas appel.
Jusqu’à ce que leur sanction soit connue, quatre mineures restent soumises aux mesures judiciaires prononcées en janvier par le parquet : un contrôle judiciaire avec placement éducatif, respect d’un couvre-feu, interdiction d’entrer en contact avec la victime ou les coauteurs et de quitter la Seine-Maritime.
La cinquième reste placée dans un centre éducatif fermé. Parmi les cinq jeunes, certaines avaient déjà frappé la veille de cette agression, le 8 janvier, une autre adolescente de 14 ans, qui avait déposé plainte. L’affaire sera jugée ultérieurement.
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