Ce jeudi, deux surveillants pénitentiaires ont été blessés par un détenu islamiste muni d’un pied de table en fer et d’un morceau de verre. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « tentative d’assassinats terroristes ».
Les faits se sont déroulés le 20 juin vers 7 heures du matin, à la maison d’arrêt du Havre, en Normandie. Condamné à sept ans de prison en juillet 2017 pour « participation et association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste », Mohammed Taha EL Hannouni s’est rué sur les deux surveillants qui venaient d’ouvrir sa cellule avant de leur asséner plusieurs coups avec une barre de fer et un morceau de verre.
Selon BFMTV, le détenu de 25 ans aurait utilisé un des pieds de la table de sa cellule pour s’en prendre aux gardiens de la prison. Touchées au niveau des bras et des jambes, les deux victimes – un homme et une femme – ont fait constater leurs blessures aux urgences avant de sortir de l’hôpital à la mi-journée avec un jour d’ITT. Elles ont ensuite pu être entendues par les policiers, tandis que l’assaillant a immédiatement été placé à l’isolement. Selon plusieurs témoins cités par BFMTV, il aurait crié « Allahou Akbar » avant de frapper les deux surveillants.
Parti en Syrie avant de revenir en France et d’être incarcéré en 2017, ce détenu islamiste « n’avait jamais fait parler de lui » depuis son arrivée au pénitencier du Havre, affirme France Bleu. « Très isolé au sein de la prison, il ne reçoit aucune visite et ne pratique aucune activité hormis du sport. »
« Une intention homicide et une préméditation »
Saisie des faits le 20 juin à la mi-journée, la section antiterroriste du parquet de Paris a d’abord ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme et sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours », avant de requalifier les faits en « tentative d’assassinats terroristes » vendredi, estimant que les premiers témoignages laissaient supposer « une intention homicide et une préméditation ».
« Ce qu’il a fait, il l’avait préparé. Dès que la collègue a ouvert la porte, il a commencé à asséner des coups. Pour moi, c’est une tentative d’attentat », expliquait Billy Dorilas – délégué du syndicat Ufap-Unsa au centre pénitentiaire du Havre – quelques heures après l’agression.
Les syndicats exigent désormais que le suspect soit transféré dans un établissement adapté aux profils radicalisés et appellent leurs collègues à manifester leur soutien aux deux gardiens ayant été blessés. D’après Le Parisien, l’assaillant était libérable en 2021.
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