Le Kirghizstan a appelé ses citoyens à ne pas diffuser d’informations négatives pouvant nuire à l’image de cette république montagneuse d’Asie centrale qui tente tant bien que mal de développer son industrie touristique, pour ne pas inquiéter les potentiels visiteurs.
« À l’approche de la saison touristique, nous ne devons pas effrayer les touristes en diffusant des informations négatives », a écrit lundi sur sa page Facebook Daïyrbek Orounbekov, en charge de la politique informationnelle auprès du président, dans sa « demande très importante au peuple du Kirghizstan ».
Cette ex-république soviétique aux sublimes paysages a récemment supprimé les visas pour de nombreux pays et investit dans ses infrastructures pour développer un secteur encore sous-développé, qui comptait avant la pandémie pour 5% du PIB.
Relatif pluralisme médiatique et politique
« Dans la mesure du possible, il serait bon que nous diffusions des informations positives en langues étrangères pour attirer les touristes », a poursuivi M. Orounbekov, appelant ses concitoyens à « s’unir sur la question de l’image du pays ». S’ « il est vraiment nécessaire de couvrir les crimes ou les tragédies, alors faites-le en kirghiz, en petits caractères, tout en bas. Et si nous n’en parlons pas du tout, et bien cela ne fait pas de mal », a-t-il souligné.
Parmi les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, où la liberté d’expression reste encadrée, le Kirghizstan jouit d’un relatif pluralisme médiatique et politique. Mais des ONG dénoncent les pressions croissantes contre les médias.
Les autorités ont notamment fermé fin avril le principal média kirghiz non-étatique, Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financé par les États-Unis, pour « diffusion d’informations inexactes contraires aux intérêts nationaux de la République kirghize » dans un reportage sur les affrontements meurtriers de septembre 2022 avec le Tadjikistan.
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