Le lait maternel modifie sa composition en fonction des besoins de l’enfant, se pourvoyant en différentes bactéries au cours des mois d’allaitement.
« Le lait maternel humain contient une communauté diversifiée de bactéries, mais comme les études sur le microbiome du lait maternel se sont largement concentrées sur les mères des pays à revenu élevé où peu de femmes allaitent jusqu’à 6 mois, les changements temporels du microbiome du lait maternel qui se produisent au cours des dernières étapes de la lactation n’ont pas été explorés. »
C’est ainsi que débute l’article scientifique d’Emmanuel Gonzalez, bio informaticien à l’université de McGill (Canada), publié dans Frontiers of Microbiology.
Le lait maternel encore meilleur qu’on l’imaginait grâce à des bactéries spécifiques évolutives https://t.co/Wbb6CZYmkB pic.twitter.com/YGinp2SVah
— France Inter (@franceinter) March 19, 2021
Il a pu analyser les micro-organismes présents dans le lait maternel de mères guatémaltèques de la tribu Mam, qui allaitent longtemps leurs enfants.
Des bactéries qui arrivent et disparaissent
À l’aide d’une technique d’imagerie haute résolution, il a effectué des analyses à un mois d’allaitement (entre le 6e et 46e jour), puis à six mois (du 109e au 184e jour).
« Il y a des bactéries qui arrivent et qui disparaissent. Le premier mois, ce sont des bactéries commensales qui vont, par exemple, coloniser le système digestif de l’enfant », décrit le scientifique. « Et après, quand on passe à six mois, on voit qu’il y a un changement et de nouvelles bactéries arrivent, plus agressives sur l’environnement. Et ce sont des bactéries qui sont connues pour protéger, par exemple, contre des radicaux libres. Ce sont des bactéries dites de défense et elles vont aider le système immunitaire, par exemple. »
Cette découverte permet de mieux comprendre pourquoi les enfants nourris au sein sont plus résistants à certaines pathologies, telles que les otites, les allergies ou les diarrhées…
Ces résultats vont aussi aider à enrichir les laits maternels destinés aux bébés prématurés et qui sont préparés dans les lactariums, ces centres de collecte, de traitement et de distribution du lait maternel.
« Pour l’instant les lactariums fournissent un lait qui est pasteurisé donc qui ne contient pas ou très très peu de bactéries », explique Rachel Buffin, responsable du lactarium Auvergne-Rhône-Alpes sur France inter. « Si on arrive à découvrir que certaines de ces bactéries sont efficaces sur la santé de l’enfant, on pourrait envisager de réintroduire des bactéries après la pasteurisation et de les choisir spécifiquement. »
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