Le Liban en crise s’est doté mardi soir d’un nouveau gouvernement, dirigé par Hassan Diab, près de trois mois après la démission sous la pression de la rue de Saad Hariri.
La liste des membres du gouvernement a été lue par un haut responsable au palais présidentiel à Beyrouth après que le président Michel Aoun a signé le document qui a fait l’objet de plus d’un mois de tractations sous tension.
Le Premier ministre a promis que son gouvernement ferait tout son possible pour répondre aux revendications du mouvement de contestation qui agite le pays depuis plus de trois mois et réclame une refonte du système politique.
« C’est un gouvernement qui exprime les aspirations des manifestants dans tout le pays, mobilisés depuis plus de trois mois, qui travaillera à répondre à leur revendications: indépendance de la justice, recouvrement des fonds détournés, lutte contre l’enrichissement illégal », a-t-il déclaré peu après l’annonce de la formation de son cabinet.
Un mouvement de contestation inédite
Le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d’un mouvement de contestation inédite contre une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente.
Le pays attendait un nouveau gouvernement depuis la démission du Premier ministre Saad Hariri le 29 octobre.
Après des semaines de tergiversations, Hassan Diab, professeur d’ingénierie et ancien ministre de l’Education, avait été chargé le 19 décembre de former un gouvernement.
Des technocrates indépendants
M. Diab s’était engagé à choisir des technocrates indépendants, comme le réclame la rue. Il avait également promis un gouvernement dans un délai d’un mois à six semaines, dans un pays où la formation des cabinets dure parfois plusieurs mois en raison d’interminables tractations dues à une répartition des portefeuilles assurant une représentation des différentes communautés de ce pays multiconfessionnel.
En trois mois de contestation, la colère n’a fait que grandir parmi les manifestants qui fustigent l’inertie des dirigeants: la crise économique s’aggrave avec des licenciements en masse, des restrictions bancaires drastiques et une forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar.
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