Le Liban est englué dans sa pire crise économique et financière depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) qui s’est exacerbée avec le déclenchement en octobre d’une contestation populaire contre le pouvoir, accusé de corruption et d’incompétence.
Jeudi, le Premier ministre Hassan Diab a annoncé que le pays allait demander une aide du Fonds monétaire international (FMI), après l’adoption par le gouvernement d’un plan de relance de l’économie.
Pays aux équilibres communautaires fragiles, le Liban a été aussi malmené par des années de crises politiques et souvent victime collatérale de vives tensions régionales.
En défaut de paiement
Pour la première fois de son histoire, le Liban a annoncé en mars être en défaut de paiement.
Selon l’agence internationale Standard and Poor’s (S&P), il croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit près de 170% de son produit intérieur brut (PIB), l’un des ratios les plus élevés au monde.
Les mesures adoptées pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus ont mis à l’arrêt l’économie, avec la fermeture des commerces et des restaurants notamment.
Mouvement de contestation
Depuis octobre 2019, un mouvement de contestation agite le pays, réclamant une refonte du système politique et la démission d’une classe politique inamovible et souvent corrompue. Le Liban se classe 137e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency international.
Le pays souffre d’importantes lacunes en matière de développement, notamment en termes d’alimentation en eau, de production d’électricité et de traitement des déchets.
La communauté internationale s’est engagée en 2018 à lui apporter une aide financière de plus de 11 milliards de dollars en contrepartie de réformes, restées lettre morte. Les prêts et dons prévus n’ont donc pas été débloqués.
La pauvreté
D’après des estimations officielles, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Le Liban, qui arbore un cèdre sur son drapeau, est un des plus petits Etats du Moyen-Orient avec un territoire de quelque 10.000 kilomètres carrés, bordé à l’ouest par la Méditerranée.
Considéré comme relativement libéral dans une région plutôt conservatrice, la religion y occupe une place de premier plan. Il y a 18 communautés religieuses et l’Etat est régi par un système complexe de partage du pouvoir entre les différentes confessions.
15 ans de guerre civile
Le pays a connu 15 ans de guerre civile (1975-1990) et a été sous tutelle syrienne depuis les années 1990 jusqu’au retrait des soldats syriens en 2005. Et les institutions politiques ont été longtemps paralysées par les antagonismes entre pro et antisyriens.
En 2013, le puissant mouvement chiite Hezbollah a reconnu l’engagement de ses combattants dans la guerre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad, une implication qui a divisé davantage la scène politique au Liban.
Créé en 1982 par les Gardiens de la révolution iraniens, dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban, le Hezbollah est l’ennemi juré d’Israël auquel il a livré une guerre en 2006.
Le conflit syrien a régulièrement débordé sur le Liban. Plusieurs attentats ont ainsi frappé Beyrouth et d’autres régions du pays.
Avec une population de 4,5 millions d’habitants, le Liban dit accueillir 1,5 million de réfugiés syriens, dont un million inscrits auprès de l’ONU. Beyrouth et des organisations internationales ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme quant au poids économique et social de cet afflux massif.
Le Liban est membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
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