Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé mercredi un « maximum de Français » à reprendre le travail à partir du 11 mai, date prévue pour le déconfinement, et à se mobiliser pour soutenir une économie asphyxiée par la crise du coronavirus.
« Mon message est très simple: il faut que nous nous retroussions les manches tous ensemble », a affirmé sur LCI M. Le Maire, au lendemain de la présentation du plan de déconfinement par le Premier ministre Édouard Philippe. « Il faut reprendre le travail et il faut qu’un maximum de Français reprennent le travail », a-t-il insisté.
Dans son discours mardi, M. Philippe a mis en garde contre « le risque de l’écroulement » de l’économie française si le déconfinement n’était pas mis en œuvre. Mais il a aussi demandé un déconfinement réalisé « progressivement, prudemment », au point que des représentants du monde des entreprises sont restés sur leur faim.
J’invite tous les chefs d’entreprise à continuer à préparer le retour à l’activité le #11mai pour qu’il se fasse dans les meilleures conditions possibles. Nous ne réussirons cette reprise économique que si nous la préparons collectivement. #LaMatinaleLCI pic.twitter.com/End7ywDeXw
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 29, 2020
Mercredi matin, M. Le Maire a certes appelé, comme M. Philippe mardi, à « poursuivre le télétravail » dans « les entreprises où il y a beaucoup de salariés et où il est encore possible ». Mais il s’est montré aussi très désireux de voir un redémarrage au plus vite de l’économie française, martelant que la « nation » devait se mobiliser.
Pour cette année, le gouvernement table sur une forte récession avec une chute du PIB de 8%, la dégringolade la plus brutale depuis 1945. Il a mis en place un plan de 110 milliards d’euros de soutien à destination des entreprises et des salariés pour atténuer l’impact.
Mais malgré ces dispositifs, « il faut être lucide sur le fait qu’une fois que le choc a été absorbé » il y a un risque de « multiplication des faillites » d’entreprises, d’impact « sévère » sur l’emploi, et de perte de marchés à l’export de la France, a prévenu M. Le Maire, auditionné dans l’après-midi à l’Assemblée nationale.
Notre pays va se relever de cette crise. Nous avons pu absorber le choc parce que l’État était là : le chômage partiel, les prêts garantis par l’État, le Fonds de solidarité fonctionnent. Maintenant, nous engageons la seconde période : le retour au travail. #11mai #LaMatinaleLCI pic.twitter.com/OLv2euf5IZ
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 29, 2020
Les inscriptions à Pôle emploi ont déjà connu une hausse historique en mars, avec 246.000 demandeurs d’emplois supplémentaires inscrits en catégorie A, soit un retour à un niveau proche de celui de septembre 2017.
Le ministre de l’Économie a souhaité transmettre « un message d’optimisme et de volontarisme » aux entrepreneurs et aux salariés: « Nous allons préparer ça bien et nous allons réussir cela ensemble. »
Un plan de relance de l’économie à la rentrée
Concernant les mesures pour relancer l’économie française, M. Le Maire a estimé que le gouvernement ne présenterait « certainement pas » avant la rentrée son plan de relance, assurant qu’il fallait avancer étape par étape.
Devant les députés, il a rappelé que ce plan de relance reposerait sur le soutien à l’investissement des entreprises, la relance de la consommation des ménages dont l’épargne a explosé depuis le début de la crise, et des soutiens « spécifiques » aux secteurs les plus à la peine, comme l’aéronautique, l’automobile ou le tourisme.
Nous devons nous battre pour engager la relocalisation d’un certain nombre d’activités stratégiques en France. Deux conditions pour y parvenir : rester compétitif avec une politique fiscale attractive et investir massivement dans les nouvelles technologies. #TransitionEcologique pic.twitter.com/dcooQxiPaR
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 30, 2020
Le ministre a insisté en outre sur le besoin d’un plan de relance européen: « Rien ne serait pire que d’avoir la France qui prend certaines dispositions pour son plan de relance et l’Allemagne qui ne prendrait pas des dispositions similaires ».
Dans cette période de crise, M. Le Maire a également annoncé le renforcement des mesures de contrôle des investissements étrangers. Le seuil de déclenchement du contrôle des investisseurs non européens prenant des parts dans une grande entreprise française sera abaissé de 25% à 10% jusqu’à la fin de l’année et le contrôle sera élargi au secteur des biotechnologies.
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