Leiji Matsumoto, légende du manga et de l’animation japonaise et père du pirate de l’espace Albator, est décédé la semaine dernière à l’âge de 85 ans d’une insuffisance cardiaque, a annoncé lundi la maison de production Toei.
Au cours d’une carrière de plusieurs décennies, le mangaka s’était en particulier fait connaître par des œuvres de science-fiction comme « Yamato, le cuirassé de l’espace » (1974) ou « Galaxy Express 999 » (1977).
Mais c’est surtout la série « Capitaine Albator » (« Harlock » en version originale et en anglais), racontant les aventures du pirate de l’espace au visage barré d’une cicatrice et à la longue cape noire siglée d’une tête de mort, qui l’a rendu incontournable dans le monde entier.
Parue au Japon entre 1977 et 1979 puis adaptée en dessin animé, cette œuvre a connu un succès mondial, notamment diffusée à la télévision française à partir de 1980.
« Albator est mon plus fidèle et plus ancien ami. Il est mon alter ego dans sa détermination », assurait Leiji Matsumoto en 2011 au Festival du film d’animation d’Annecy, où il était venu présenter la bande-annonce du film « Albator, corsaire de l’espace ».
L’Ambassade a appris avec tristesse le décès de Leiji Matsumoto. Père d’Albator, il fut l’un des premiers mangakas à se faire un nom en France. Son œuvre immense, célébrée en 2013 au Festival d’Angoulême, lui valut d’être fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2012. pic.twitter.com/lbogzHIuog
— La France au Japon???? (@ambafrancejp) February 20, 2023
Né en 1938 sur l’île de Kyushu (sud-ouest du Japon), ce génie précoce, admirateur du grand mangaka Osamu Tezuka, avait publié son premier manga à 15 ans, « Les aventures d’une abeille », après avoir remporté un concours de création.
« L’expérience personnelle est essentielle pour un créateur »
L’artiste avait également raconté avoir été inspiré dans son œuvre par la bombe atomique larguée par les États-Unis à Hiroshima le 6 août 1945, alors qu’il avait 7 ans et résidait à Fukuoka, à 300 km de là.
« Cela m’a traumatisé mais a été une source d’inspiration, comme toutes mes expériences de jeunesse. Quand je faisais les 400 coups, de l’escalade, nageais dans des eaux dangereuses. L’expérience personnelle est essentielle pour un créateur, même de science-fiction », avait-il déclaré.
Se remémorant son tout premier voyage en France ou son vol jusqu’à Rio de Janeiro à bord de l’avion Concorde lors d’un entretien à l’AFP en 2013, il avait déclaré avoir « déjà dessiné tout cela dans ses mangas, avant de l’avoir vécu. Une sorte de prémonition ».
Décoré de l’Ordre des Arts et des Lettres
Cette icône de la pop culture avait aussi signé au début des années 2000 un moyen métrage d’animation dont l’album Discovery du groupe français Daft Punk fournissait la bande-son.
Décoré en 2012 par la France de la médaille de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Matsumoto avait fêté en 2013 ses 60 ans de carrière au Festival de la bande dessinée d’Angoulême, dont il était l’invité d’honneur.
Il avait plus récemment participé à la Japan expo, grand salon dédié à la pop culture japonaise, à Paris en 2019 avec une autre légende du manga, son compatriote Go Nagai (Goldorak).
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.