Caravane en feu, blocage des voies SNCF, échauffourées : de vives tensions ont opposé forces de l’ordre aux forains lundi au Mans, ces derniers réclamant de pouvoir continuer à travailler dans le centre-ville et accusant la municipalité de « discrimination ».
Dès 9H00, pour la 4e journée de mobilisation, de violents affrontements ont éclaté près de la mairie obligeant les forces de l’ordre à faire usage de tirs de lacrymogènes, a constaté un photographe de l’AFP.
Entre 300 et 500 forains se sont rendus dans le centre-ville avant d’être repoussés par les gendarmes mobiles positionnés autour de la mairie.
Casqués, masqués, cagoulés, les manifestants sont venus munis de battes de baseball, de barres de fer, de frondes et de masques à gaz.
La situation a rapidement dégénéré en échauffourées : des manifestants ont enflammé une caravane qu’ils ont jetée en direction des forces de l’ordre qui ont tiré des grenades de désencerclement pour les disperser.
Au terme d’une demi-heure de bataille rangée avec les gendarmes, la place de la mairie baignait dans une épaisse fumée noire et un nuage de lacrymogène. Un manifestant a été blessé dans les affrontements à la jambe, a constaté l’agence France Presse (AFP).
La mairie du Mans, « directement visée par les forains qui veulent tout détruire », a de nouveau dû être évacuée, a indiqué le maire socialiste Stéphane Le Foll dans un communiqué.
Un manifestant a été placé en garde à vue et devait être remis en liberté dans la soirée de lundi, selon le procureur du Mans Fabrice Bélargent, qui a précisé qu’il serait jugé « en juillet pour des faits de rébellion en réunion ».
Les forains protestent contre une nouvelle implantation de leurs manèges à la périphérie du Mans. Refusant une proposition du maire qui prévoyait d’organiser une « fête foraine hors du périmètre du centre-ville », ils avaient annoncé leur intention de paralyser lundi la ville du Mans.
« C’est un mouvement national, on nous refuse les centres-villes et on ne veut pas travailler à l’extérieur. On ne veut pas que ça devienne une généralité », a déclaré Nicolas Badin, forain depuis 25 ans.
« Ça fait 100 ans qu’il y a cette fête foraine ici. Les forains resteront un mois s’il le faut », a-t-il ajouté.
« On ne demande pas de subventions, on ne demande pas un euro, on demande le droit à travailler et à donner du plaisir à vos enfants », a déclaré Norman Bruch, du syndicat des forains Cidunati. « La question est de nourrir les 65 familles de forains pendant trois week-ends. Si on enlève votre salaire du jour au lendemain, vous ne seriez pas content », a souligné M. Bruch, assurant qu’il tentait « de calmer la troupe ».
« On veut régler l’avenir de la fête foraine pour signer un compromis, on est prêt à renégocier », a assuré ce forain.
Les forains proposent à la municipalité un accord comme à Pau où une convention forains-mairie en octobre, leur a permis de revenir en centre-ville, avec une charte stricte concernant la bonne occupation des lieux.
Selon M. Le Foll, les forains « ont basculé dans une violence insurrectionnelle inacceptable ».
« Les syndicalistes du Cidunati ont perdu la raison. Il n’y a plus aucun respect ni des institutions, ni des personnes. L’État de droit est directement mis en cause par les syndicalistes », a réagi le maire. « Nous ne pouvons pas tolérer de telles violences », a souligné M. Le Foll.
Comme ils l’avaient déjà fait vendredi soir, une centaine de manifestants ont envahi la gare du Mans à deux reprises.
Ils se sont assis sur les voies, bloquant la circulation des trains, en agitant un drapeau tricolore. Des panneaux clamaient « c’est la fête » avec la photo d’un manège ou « je ne veux pas perdre ma vie à la gagner ».
D. S avec AFP
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