ÉTATS-UNIS

Le Marathon de New York et la santé

novembre 3, 2017 11:11, Last Updated: novembre 3, 2017 11:12
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« La course à pied pourrait avoir un effet substantiel en termes de santé publique sur la prévention des maladies et la longévité », assure une étude américaine publiée en mars dans la revue Progress in cardiovascular diseases.

Les coureurs ont 30% de risque de décès prématuré en moins et 45% de risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire en moins que les personnes inactives, estiment ses auteurs. Selon eux, l’espérance de vie d’un coureur est supérieure de trois ans à celle d’une personne qui ne court pas. Des bénéfices qui semblent surpasser ceux de toutes les autres activités physiques.

Cette étude approfondit des travaux publiés en 2014 dans le Journal of the american college of cardiology (Jacc), portant sur 55.000 adultes.

« Les bénéfices de la course à pied sont multiples. Elle fait mieux travailler l’ensemble du système cardio-vasculaire, coeur et vaisseaux », assure à l’AFP Stéphane Cade, cardiologue du sport.

Courir, c’est également bon pour… la tête. « Ça joue sur le mental via la production d’hormones, les endorphines, qui donnent un sentiment de bien-être », explique à l’AFP Julien Schipman, spécialiste sport/santé à l’Irmes, laboratoire d’épidémiologie de l’Insep (Institut français du sport, de l’expertise et de la performance).

Si la course à pied peut faire du bien, il ne faut pas non plus se lancer à l’aveuglette.

« Quelqu’un qui n’en a jamais fait doit voir le médecin pour un bilan de santé », souligne Julien Schipman.

L’âge, le mode de vie (tabac, alcool, surpoids…) et les antécédents comptent.

« Après 30/35 ans, le risque essentiel c’est l’infarctus du myocarde et la mort subite. Avant, ce sont des morts subites liées à des maladies cardiaques passées inaperçues et qui se déclenchent pendant la course », détaille Stéphane Cade.

Début octobre, le ministre tunisien de la Santé est mort à 56 ans d’un arrêt cardiaque après avoir symboliquement couru 500 mètres d’un marathon caritatif.

Au-delà des risques cardiaques, les coureurs doivent écouter leur corps pour éviter les abus, sources de blessures essentiellement aux jambes et dans la région lombaire. À surveiller en priorité : le genou.

« Les tissus peu irrigués comme les ligaments, les tendons et le cartilage sont particulièrement à risques », notait une étude néerlandaise en 2015.

Mieux vaut privilégier les sentiers au macadam, car les chocs sont davantage amortis.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande aux adultes 150 minutes d’activité physique modérée (comme marcher d’un pas vif) ou 75 minutes d’activité physique soutenue (comme courir) par semaine.

Selon l’étude publiée en 2014, courir cinq à dix minutes chaque jour pourrait être aussi bénéfique qu’un long jogging dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

L’étude n’a pas constaté de différences importantes entre ceux qui courent peu (50 minutes par semaine) ou beaucoup (180), vite ou lentement (moins de 10 km/h).

« Le bénéfice est plus important si on varie l’allure quand on court: on fait mieux travailler le cœur », conseille Stéphane Cade.

Tous les voyants médicaux sont au vert et vous êtes prêt à avaler les kilomètres? Il y a encore quelques règles à respecter.

« Évitez de courir en cas de fortes chaleurs ou de pics de pollution », recommande Julien Schipman.

Autre paramètre important, l’équipement: « On conseille de changer de baskets tous les 1.000 kilomètres ou tous les ans ».

Outre les chaussures conventionnelles, qui amortissent les chocs, les chaussures minimalistes sont à la mode: leur fine semelle vise à se rapprocher des sensations de la course pieds nus.

Pieds nus, le coureur a tendance à poser la pointe du pied au sol en premier, et non le talon comme avec des chaussures conventionnelles. De ces deux techniques, les études n’ont pas déterminé avec certitude laquelle est la meilleure contre les blessures.

 

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