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Le Maroc a permis la libération de quatre Français, détenus au Burkina Faso

décembre 19, 2024 11:58, Last Updated: décembre 19, 2024 11:58
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Quatre fonctionnaires français accusés d’espionnage et détenus depuis un an au Burkina Faso ont été libérés, avec l’aide du Maroc qui a joué le rôle de médiateur, alors que Paris et Rabat ont récemment scellé leur réconciliation, ont annoncé jeudi les autorités françaises et marocaines.

La libération des quatre hommes a été confirmée à l’AFP par la Direction générale du renseignement extérieur français (DGSE). La France a rendu un hommage appuyé au roi du Maroc pour son intervention dans ce dossier très sensible et resté longtemps au point mort, sur fond de relations très dégradées entre Paris et Ouagadougou.

Le président français Emmanuel Macron « s’est entretenu hier (…) au téléphone avec Sa Majesté le roi Mohammed VI, roi du Maroc, afin de le remercier chaleureusement de la réussite de la médiation qui a rendu possible la libération de nos quatre compatriotes retenus depuis un an au Burkina Faso », a indiqué l’Elysée.

« Cet acte humanitaire a été rendu possible grâce à l’excellence des relations qui lient Sa Majesté le roi au président (Ibrahim) Traoré et aux bonnes relations unissant de longue date le royaume du Maroc et la république du Burkina Faso », a commenté le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.

Soupçonnés d’espionnage

Les quatre hommes, présentés par les autorités burkinabè comme des agents de la DGSE, avaient été interpellés à Ouagadougou le 1er décembre 2023.

Une source diplomatique française avait alors indiqué qu’il s’agissait de quatre fonctionnaires, détenteurs de passeports diplomatiques et de visas, et avait rejeté « les accusations selon lesquelles ces techniciens auraient été envoyés au Burkina Faso pour d’autres motifs que leur travail de maintenance informatique ».

Depuis, les autorités françaises étaient restées discrètes sur le sort de ces quatre Français. Les relations entre la France et le Burkina sont devenues rapidement exécrables après l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, à la faveur d’un coup d’État.

L’ambassade française n’est plus dirigée que par un chargé d’affaires depuis que les autorités burkinabè ont obtenu le départ de l’ambassadeur Luc Hallade. En avril, deux conseillers politiques de l’ambassade ont été déclarés « persona non grata » pour « activités subversives » et priés de quitter le pays.

L’Alliance des États du Sahel

Ouagadougou a dénoncé en mars 2023 un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. Le Burkina a depuis formé avec le Mali et le Niger, qui ont également chassé l’armée française de leur sol, l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils coopèrent notamment pour tenter de contenir les attaques récurrentes des groupes jihadistes, en même temps qu’ils se rapprochent d’autres puissances comme la Russie.

Ce succès de la médiation du roi du Maroc intervient alors que Paris et Rabat ont récemment scellé leur réconciliation, incarnée par une visite d’Etat du président français fin octobre au Maroc, après trois ans de crise aiguë.

Le 30 juillet, la France avait ouvert la voie à un réchauffement bilatéral en apportant son soutien renforcé à un plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental, considérant qu’il s’agissait de « la seule base » permettant de résoudre le conflit de près de cinquante ans qui oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.

Lors de sa visite, Emmanuel Macron a proposé à Mohammed VI de signer un nouveau partenariat stratégique en 2025 à Paris à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration qui scella l’indépendance du Maroc de la France.

Avec ce rapprochement entre Paris et Rabat, la France est désormais exposée à une brouille diplomatique potentiellement durable avec l’Algérie. Dernier épisode de cette glaciation des rapports franco-algériens, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué début décembre l’ambassadeur de France à Alger pour adresser « une sévère mise en garde » à Paris, accusée d’avoir mené « des opérations et manoeuvres agressives » pour « déstabiliser » le pays.

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