EUROPE

Le ministre portugais des finances Centeno favori pour la présidence de l’Eurogroupe

novembre 30, 2017 16:15, Last Updated: avril 30, 2021 15:15
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Le ministre portugais des Finances, Mario Centeno, semble favori pour succéder lundi prochain au Néerlandais Jeroen Dijsselbloem à la tête de l’Eurogroupe, un poste stratégique des institutions européennes.

Le Portugais, sans étiquette mais qui appartient à un gouvernement socialiste, fait partie des quatre ministres à s’être portés candidats avant la date limite jeudi midi, aux côtés de la Lettonne de centre-droit Dana Reizniece-Ozola, du social-démocrate slovaque Peter Kazimir et du libéral luxembourgeois Pierre Gramegna.

Élu pour deux ans et demi, le chef de l’Eurogroupe préside les réunions mensuelles des ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique, dont l’objectif principal est d’assurer la coordination des politiques économiques nationales.

Il fait partie de ceux dont la voix compte à Bruxelles, aux côtés des présidents de trois grandes institutions de l’UE – Jean-Claude Juncker pour la Commission, Donald Tusk pour le Conseil, Antonio Tajani pour le Parlement – ou de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Le prochain occupant du fauteuil devra notamment conduire les travaux pour la réforme de la zone euro, sur laquelle les États membres se penchent depuis quelques mois.

Soutien de la France et de l’Espagne

L’expérience de M. Centeno et le soutien dont il bénéficie de la part de pays comme la France et l’Espagne, le placent en bonne position avant l’élection de lundi.

« Il est clairement l’un des candidats qui satisfait aux trois critères que nous avons définis (…) : compétence, expérience et une vision pour une zone euro plus intégrée », a-t-on commenté dans l’entourage du ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

« Si Mario Centeno se présente, il aura bien entendu le soutien de l’Espagne », avait pour sa part affirmé début novembre l’Espagnol Luis de Guindos, invoquant une « affinité ibérique ».

Novice en politique lors de son entrée au gouvernement socialiste portugais en novembre 2015, ce professeur d’économie de 50 ans est vite devenu un des poids-lourds de l’exécutif du Premier ministre Antonio Costa, arrivé au pouvoir grâce à une alliance avec la gauche radicale fondée sur la volonté de « tourner la page » de la politique d’austérité du précédent gouvernement de droite.

« L’expérience que le Portugal a vécu dans le passé récent montre qu’il est possible en Europe de concilier des objectifs de redressement budgétaire et de croissance », a affirmé M. Centeno jeudi.

Sans filiation partisane, il était jusqu’alors un inconnu des Portugais. Dans les cercles économiques, il était décrit comme un centriste ou un libéral en raison de ses prises de position en faveur d’une plus grande souplesse du marché du travail.

La couleur politique de son gouvernement constitue un avantage pour lui : les socialistes ont clairement revendiqué la présidence de l’Eurogroupe afin de maintenir un équilibre entre la gauche et la droite à la tête des principales institutions européennes.

Le PPE, qui regroupe les partis européen de droite, a d’ailleurs renoncé à présenter une candidature.

Un poste convoité

Âgée de 36 ans, la Lettonne Dana Reizniece-Ozola, qui a également postulé selon une source européenne, est ministre des Finances depuis février 2016. Peu connue à Bruxelles, cette joueuse d’échec de haut niveau appartient à un petit parti de centre-droit.

Le Slovaque Peter Kazimir, 49 ans, a annoncé en début d’après-midi sur Twitter qu’il briguait aussi le poste. Selon certaines sources, sa méconnaissance de l’anglais et « l’impression mitigée » qu’il a laissé lorsque son pays a présidé l’UE au deuxième semestre 2016 pourrait jouer en sa défaveur.

Enfin, le Luxembourg a officialisé dans l’après-midi la candidature de son ministre Pierre Gramegna, qui pourrait pâtir de ses positions en matière de fiscalité.

La présidence de l’Eurogroupe, un poste à responsabilité, suscite les convoitises de toute l’Europe et de nombreux noms ont été évoqués ces dernières semaines pour succéder au président actuel, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, contraint de céder la place après deux mandats, à cause de la débâcle de son parti aux dernières élections législatives aux Pays-Bas.

Lundi, jour de l’élection, les candidats devront « présenter leurs priorités » face à leurs pairs. Le premier qui remportera 10 voix parmi celles des 19 ministres des Finances des pays ayant adopté la monnaie unique l’emportera.

I.M. avec AFP

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