Une exposition présentée au Musée des Beaux-Arts d’Orléans (centre de la France) emmène le visiteur dans les pas du maître de la peinture baroque espagnole Diego Vélasquez, tout en l’initiant aux travaux d’enquête des historiens de l’art, qui ont permis la redécouverte de son œuvre.
« Dans la poussière de Séville, sur les traces du Saint Thomas de Vélasquez », qui se tient jusqu’au 14 novembre à Orléans, dévoile comment la toile du peintre sévillan (1599-1660), longtemps attribuée à un autre artiste, a été acquise au XIXe siècle par le musée orléanais.
Elle initie aussi le visiteur aux théories de l’historien de l’art italien Roberto Longhi, qui a réattribué le tableau à Diego Vélasquez en 1927, jusqu’à la possible récente découverte d’une nouvelle œuvre du peintre de Philippe IV d’Espagne détenue en France.
« C’est vraiment tout cela qu’on a voulu montrer au public, c’est-à-dire ne pas montrer nos conclusions, mais comment on a étudié l’histoire du tableau, d’où il vient, comment il arrive au musée », explique Corentin Dury, commissaire de l’exposition.
« Dans la poussière de Séville » immerge le visiteur dans le travail d’étude et de restauration lancé en 2018 sur le fameux Saint Thomas, l’un des deux seuls tableaux du maître espagnol inscrits aux collections publiques en France.
« On plonge dans la matière, avec des photographies en giga pixels et les radiographies, les infrarouges, tous ces outils scientifiques qui sont reproduits dans l’exposition », poursuit-il.
« On arrive ensuite dans le cœur de l’exposition, qui est un espace monumental, avec des arcades et des piliers, qui évoque finalement ces sacristies dans lesquelles il y avait les séries d’apôtres au XVIIe siècle », dévoile M. Dury.
« On peut comparer le tableau d’Orléans à de nombreuses toiles de collections européennes avec des prêts exceptionnels », ajoute le commissaire.
Ces œuvres, réunies pour la première fois en un même lieu, permettent aussi de comprendre comment les historiens de l’art en arrivent à de nouvelles hypothèses et se questionnent sur un Saint Philippe non signé.
Cette dernière toile, prêtée par un collectionneur anglais, offre au public et aux spécialistes cette théorie: et si ce tableau avait été « conçu par Vélasquez et exécuté avec l’aide de son atelier » ?
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