La CGT serait-elle passée en mode Titanic ? Selon nos confrères du Canard enchaîné, le deuxième syndicat de France est en train de couler, notamment en raison d’une mauvaise gestion financière.
Un plan social à la CGT ? Le déficit a atteint 5,3 millions d’euros en 2022. Le syndicat paie l’explosion de sa masse salariale… « Il va falloir réduire la voilure » ose un camarade administrateur. Manquerait plus que les salariés se mettent en grève !
➡️ https://t.co/Tpwe6OBCXa — Le Canard enchaîné (@canardenchaine) December 14, 2023
C’est à la suite des réunions de la commission exécutive confédérale et de la commission financière de contrôle, le 5 décembre dernier, au siège syndical de Montreuil, que tout aurait été révélé en interne. Malgré sa discrétion historique sur tout ce qui la touche, le déficit financier de la CGT est désormais de notoriété publique: c’est une crevasse de 5,3 millions d’euros qui leur cause bien des sueurs nocturnes. Dévoilé par Laurent Brun, ex-secrétaire général de la CGT-Cheminots et actuel numéro deux de la Confédération générale du travail, ce trou dans leurs finances annonce des temps très difficiles. Plusieurs déclarations rapportées par Le Canard mettent en exergue de graves défaillances dans la gestion des fonds de l’organisation syndicale car « la grande majorité des dérapages sont structurels ». Si rien n’est fait, la Confédération « pourrait être mise en péril », relèvent encore nos confrères.
Si encline à conspuer le terrible patronat et à faire semblant de défendre les intérêts des petites gens, la CGT a finalement été rattrapée par le monde réel. Les droits des travailleurs qu’elle invoque si souvent vont-ils être protégés dans les tout prochains mois au sein d’un des plus gros syndicats français ? Si l’on s’en réfère aux révélations du Canard, le sujet inquiète fortement les salariés du siège. Lors des réunions du 5 décembre, Laurent Brun aurait mentionné « un tract du syndicat du personnel, repris par plusieurs organisations à l’intérieur du CCN (comité confédéral national) » fustigeant « le non-remplacement de quelques départs ». Pas le temps de larmoyer, pour Laurent Brun, « il va falloir réduire la voilure ».
Des départs « plus ou moins volontaires » envisagés
Alors, pour réduire la voilure, une solution semble évidente. Dépendante à hauteur de 95 % des cotisations syndicales, la masse salariale pèse son poids sur le budget du syndicat, avec des dépenses dépassant les 12 millions d’euros. En cause, l’énième mauvaise gestion entourant les frais de personnel, qui ont augmenté de 1,5 million d’euros, en 2022, par rapport à 2021. Une situation qui « traduit, hélas, de manière on ne peut plus concrète ce mal du « panier percé » qui […] ronge depuis des années [la CGT] », constate Sabine Alexis, présidente de la commission financière de contrôle. Clin d’œil moqueur du destin, des « départs plus ou moins volontaires sont sérieusement envisagés », confie à nos confrères un proche de la nouvelle présidente Sophie Binet. L’héritière va donc devoir affronter une situation que de nombreux patrons craignent: licencier. Alors, à quand les grandes manifestations et les brasiers de palettes devant le siège social de la CGT ?
Dans son dernier rapport du 53e congrès, la commission financière de contrôle réclame une meilleure appréciation de son rôle et « un renforcement dans l’optimisation des dépenses » syndicales, preuve de l’état désastreux de l’organisation. En vérité, la situation ne semble pas si étonnante au regard de prises de position passées. Daté de 2012, le rapport Perruchot sur le financement des syndicats pointait déjà tous les soucis liés à la gestion (opaque) des finances de certains d’entre eux. Interrogé en commission d’enquête parlementaire, Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail et actuel bras droit d’Élisabeth Borne, lançait: « Les objectifs d’autonomie politique des syndicats et de bonne utilisation des fonds publics sont parfois difficiles à concilier. » Et les choses n’ont manifestement pas beaucoup évolué. Le fonctionnement douteux de ce syndicat laisse la place à quelques questions concernant son déficit. De l’argent public a-t-il été utilisé ? Et, plus largement, d’où viennent les fonds de ce syndicat qui ne représente déjà presque plus que lui-même et dont les bastions historiques s’écroulent l’un après l’autre ?
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