Cette étude dirigée par Andrea Dutton, de l’université de Floride à Gainesville, précise que la réduction des températures à moins de 2 °C, d’ici à la fin du siècle, n’est pas suffisante. L’impact sur le niveau des mers dépasserait toutes les prévisions émises à ce jour.
Données géologiques
L’étude est basée sur des données géologiques, les chercheurs ont étudié trois épisodes de montée des eaux survenues au cours de l’histoire, analysant les trois derniers millions d’années. La montée des eaux la plus récente a eu lieu il y a 125 000 ans, la mer a grimpé de 6 et 9 m avec seulement 1 °C de plus qu’aujourd’hui. Il y a 400 000 ans, la température n’avait qu’1,2 °C de plus qu’aujourd’hui et le niveau des eaux s’est élevé de 6 à 13 mètres.
Pour ces deux évènements, le taux atmosphérique de CO2 était bien plus faible que maintenant, un peu au-dessus de 280 parties par million (ppm). Dans le cas d’une période encore plus ancienne, il y a trois millions d’années, le taux de CO2 atteignait celui observé actuellement, 400 ppm. À cette époque, le niveau des mers s’était élevé au minimum de 6 m, les températures se situaient entre 2 °C et 3 °C.
Atténuer les émissions de CO2
Depuis l’ère préindustrielle, la température s’est élevée de 0,9 °C. Le but actuel serait de maintenir cette hausse à moins de 2 °C d’ici à 2100. Au rythme actuel des émissions, elle serait plutôt de 4 °C, si rien n’est fait pour atténuer les émissions avant la fin du siècle, rappellent les chercheurs. La scientifique Andrea Dutton, de l’université de Floride, déclare que cela pourrait prendre un certain temps, peut-être des siècles pour une élévation de six mètres. Mais en dépit de certains éléments de preuve, ce raz-de-marée pourrait être plus rapide.
L’impact sur le niveau des mers dépasserait toutes les prévisions émises à ce jour.
Quand surviendra cette montée des eaux ?
Les chercheurs ignorent à quelle vitesse la montée des eaux s’est produite lors des trois évènements passés.
Pour Peter Clark, paléo-climatologue à l’université d’État de l’Oregon (Corvallis) et co-auteur de l’étude, « si le taux de CO2 continue à augmenter, nous entrons en terre inconnue. Nous ignorons notamment le temps qu’il faudra pour parvenir à une telle hausse du niveau de la mer. Cela pourrait prendre plusieurs siècles à quelques millénaires avant que nous voyions l’impact total de la fonte de la calotte glaciaire ».
La fonte de l a calotte glacière
L’année dernière, certaines études scientifiques ont indiqué que des parties de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest avaient déjà passé un « point de basculement », et la fonte a été enfermée dans un dégel imparable à long terme.
Qu’en est-il du rôle du CO2 dans la déglaciation ? Une étude publiée par Peter Clark, en 2012 en collaboration avec Jeremy Shakun, aujourd’hui professeur assistant au Boston College, montre que le CO2 a activement participé à la fin de l’ère glaciaire. Par cette étude, on sait que les niveaux ont commencé à monter dès que les températures se sont progressivement élevées sur l’ensemble du globe.
Les glaciers du Mont-Blanc et de l’Himalaya
Les glaciers du massif du Mont-Blanc ont perdu en moyenne dix mètres d’épaisseur entre 2003 et 2012. Un rythme beaucoup plus élevé que durant la période précédente, entre 1979 et 2003.
Selon l’analyse des glaciologues, les glaciers demeurent stables au-dessus de 3 800 mètres, mais se rétractent fortement en dessous, certains plus que d’autres. Celui de la Brenva, sur le versant italien, perd 12 mètres d’épaisseur de glace par an et la célèbre mer de Glace, au-dessus de Chamonix, s’amincit au rythme de quatre à cinq mètres par an.
D’après les scientifiques, la perte de glace n’est due qu’à l’élévation des températures de l’atmosphère durant l’été, provoquant une fonte accélérée, car la quantité de neige accumulée durant l’hiver n’a pas vraiment varié sur l’ensemble de la période, depuis 40 ans.
Les glaciers népalais de l’Himalaya de la région de l’Everest sont aussi menacés d’une forte réduction, voire d’une presque disparition d’ici à la fin du siècle. C’est ce qu’affirme une équipe de glaciologues dans un article publié par la revue scientifique The Cryosphere, fin mai 2015.
Ban Ki-moon en visite sur un glacier de l’Arctique norvégien
En visite sur le site d’un glacier de l’Arctique norvégien dont la fonte est attribuée au réchauffement planétaire, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souligné mercredi la nécessité pour la communauté internationale d’agir dès maintenant pour tenter de lutter contre le changement climatique.
« Je suis à environ 250 m à peine du glacier. Il a l’air magnifique ! Mais parallèlement, je m’inquiète des nombreuses fissures qui vont bientôt se briser. Elles sont en train de fondre très rapidement et je suis entièrement d’accord avec les projections des scientifiques. Si nous ne prenons pas des mesures dès maintenant, nous le regretterons. Nous devons maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de deux degrés dès que possible », a-t-il déclaré.
« Notre avenir commun face au changement climatique »
Plus de 2 000 scientifiques venus de près de 100 pays ont participé à la conférence du 7 au 10 juillet à l’UNESCO, à Paris. « La conférence a démontré l’engagement de la communauté des chercheurs sur le climat à contribuer à une vision à long terme pour un avenir durable », a expliqué Hervé Le Treut, président du comité d’organisation et directeur de l’institut Pierre-Simon Laplace. « La science du climat est entrée dans une nouvelle phase et l’agenda de la science est en train de basculer – elle ne vise plus exclusivement à nous alerter sur les risques, mais contribue de plus en plus à trouver des solutions. » Il s’agit de travailler avec l’ensemble de la société, afin de pouvoir proposer un éventail d’options adaptées.
L’année 2015 est cruciale pour opérer ces changements, avec la définition de nouveaux objectifs de développement durable et les négociations sur le climat à la Conférence sur le climat de Paris (COP21) d’ici quelques mois. Afin d’être atteints, les engagements pris au niveau international doivent être reflétés aux niveaux national et local, en prenant en considération l’équité et le bien-être de tous les peuples.
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