La poétesse américaine Louise Glück a remporté jeudi le très convoité prix Nobel de littérature, un choix pointu et inattendu couronnant son œuvre « à la beauté austère », entamée à la fin des années 60.
A 77 ans, elle est récompensée « pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l’existence individuelle universelle », a – poétiquement -annoncé l’Académie suédoise en décernant le prix.
L’enfance et la vie de famille de cette native de New York, la relation étroite entre les parents et les frères et sœurs, constituent une thématique centrale de son œuvre.
Louise Glück cherche l’universel
Louise Glück est « une poétesse du changement radical et de la renaissance », a salué le président du comité, Anders Olsson. « Elle cherche l’universel, en s’inspirant des mythes et des personnages antiques » comme Didon, Eurydice et Perséphone, « présents dans la plupart de ses œuvres », a-t-il expliqué.
Deux ans après la Polonaise Olga Tokarczuk, Louise Glück est la 16ème femme à se voir décerner le prix de littérature, dans un millésime 2020 des Nobel très féminin.
les Nobel pourraient voir un record de femmes lauréates
Avec trois lauréates pour des Nobel scientifiques, cette saison pourrait égaler, voire battre le record de femmes lauréates en une édition (cinq en 2009), alors que la paix vendredi et l’économie lundi restent à décerner.
Ce prix renvoie aussi le Nobel de littérature hors d’Europe, d’où émanaient cinq des six derniers lauréats.
Averno (2006) est considéré comme le recueil magistral de la poétesse américaine, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone, captive de Hadès, le dieu de la mort. Une autre réalisation spectaculaire est son dernier recueil, « Nuit fidèle et vertueuse » (2014).
Enseignante à l’université de Yale, a remporté un Pulitzer en 1993 …
Enseignante à l’université de Yale, elle est connue aux Etats-Unis, où elle a notamment remporté un Pulitzer en 1993 et le titre convoité de « US Poet Laureate », mais peu hors de son pays.
Elle devient la 12e lauréate américaine en littérature, après notamment Hemingway (1954), Steinbeck (1962), Toni Morrison (1993) et dernièrement Bob Dylan (2016).
Si les talents poétiques de Dylan avaient été salués par l’Académie il y a quatre ans, le dernier prix à un poète remontait à 2011, avec le Suédois Tomas Tranströmer.
Discrète médiatiquement
En français, la traduction de cette poétesse est restée jusqu’ici pour le moins confidentielle, et se limite à des revues spécialisées. Elle a consacré un de ses poèmes à Jeanne d’Arc en 1976.
Très discrète médiatiquement, il n’est pas certain qu’elle accorde une interview après son prix, a fait savoir à l’AFP son agent.
Après une série de scandales ou de controverses qui a terni depuis trois ans le plus célèbre prix littéraire au monde, la direction qu’allait prendre le Nobel était jugée imprévisible.
L’an passé, le prix 2019 avait été attribué à l’écrivain autrichien Peter Handke, aux sulfureuses positions pro-Milosevic, provoquant une très vive controverse. Celle-ci s’ajoutait à un scandale sexuel qui avait déchiré l’Académie il y a trois ans, provoquant le report historique du prix 2018.
Les sites de paris étaient loin des prédictions
Cette année, les sites de paris plaçaient la Française Maryse Condé, la Russe Lioudmila Oulitskaïa, la Canadienne Margaret Atwood ou le Japonais Haruki Murakami comme favoris. Les critiques littéraires sondés par l’AFP penchaient plus pour l’Américano-caribéenne Jamaica Kincaid, le Kényan Ngugi wa Thiong’o, la poétesse canadienne Anne Carson, ou le Français Michel Houellebecq.
L’Académie a traditionnellement préféré les candidats de l’ombre aux célébrités déjà établies, même si de nombreux géants de la littérature mondiale ont bien été primés depuis bientôt 120 ans.
Si la plupart des grands pays occidentaux ont plusieurs prix à leur actif, l’Asie et l’Afrique sont souvent jugées mal loties. Des grands pays comme la Chine (Mo Yan en 2012) et l’Inde (Rabindranath Tagore en 1913) n’ont qu’un seul prix.
L’édition Nobel 2020 est privée pour la première fois depuis 1944 de remise des prix avec les lauréats le 10 décembre à Stockholm – pour cause de coronavirus.
Vendredi à Oslo, la saison des Nobel connaîtra son autre temps fort, avec le prix de la paix. La liberté de la presse (Reporters sans frontières, Comité de protection des journalistes) ou le climat (Greta Thunberg) sont les plus évoqués. Ou alors une institution onusienne, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en pleine pandémie.
Focus sur la Chine – Les membres du Parti communiste chinois interdits d’immigrer aux USA
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.