Selon un analyste, le régime chinois a probablement sous‑estimé le taux de mortalité du Covid‑19 de 17 000 % en supprimant systématiquement des données pour maintenir son image politique.
Cela porterait le nombre de décès dus au Covid‑19 à environ 1,7 million et non à 4 636, le chiffre cumulé sur deux ans officiellement avancé par les autorités chinoises. Ce qui représente 366 fois le chiffre mis en avant.
Ces conclusions de George Calhoun, directeur du programme de finance quantitative à l’Institut de technologie Stevens, se fondent sur des données datant de janvier et générées par un modèle développé par The Economist.
Une grande majorité des décès officiellement enregistrés en Chine, environ 97 %, sont survenus à Wuhan au cours des trois premiers mois de la pandémie, et seulement quelques centaines d’autres ont été signalés dans le reste du pays.
Le régime chinois n’a mentionné que deux décès supplémentaires depuis le 1er avril 2020. La Chine serait donc le pays avec le taux de mortalité le plus bas du monde. La semaine dernière, l’épidémiologiste Zhong Nanshan, faisait d’ailleurs valoir cet argument pour louer l’efficacité des mesures prises par son gouvernement.
Mais cette donnée par trop incroyable (des centaines de fois inférieure à celle des pays occidentaux) a suscité la curiosité de M. Calhoun.
« C’est impossible. C’est médicalement impossible, c’est statistiquement impossible », a déclaré M. Calhoun à NTDTV, le média partenaire d’Epoch Times.
« Rappelez‑vous, en 2020, il n’y avait pas de vaccin, il n’y avait pas de traitement », a-t-il expliqué. « Vous aviez donc une population non protégée qui n’a enregistré aucun décès du au Covid, même s’ils ont eu des dizaines de milliers de cas. »
En examinant des documents publics et des rapports de recherche antérieurs, et en analysant la tendance du régime à étouffer les scandales par le passé, M. Calhoun est arrivé à une conclusion évidente : tout le programme « zéro Covid » n’a qu’un seul but, servir les objectifs politiques du Parti communiste chinois (PCC), pour cela celui‑ci n’a aucun scrupule à falsifier systématiquement les chiffres selon les besoins de sa rhétorique.
« Quelqu’un a envoyé un message à la fin du premier trimestre et en 2020 en disant : ‘Ok, [à partir de maintenant] nous voulons afficher zéro Covid. Voilà notre politique. Et ça s’est concrétisé par un [le programme] zéro Covid », a-t-il expliqué.
Anomalies
Selon M. Calhoun, la première « preuve tangible » est une chute soudaine des décès dus au Covid‑19 depuis avril 2020 en provenance de Chine continentale, après un taux d’infection « déchaîné ».
Du 1er avril 2020 au 8 janvier 2022, plus de 22 102 cas ont été signalés en Chine continentale, selon les données du Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. Or, en tout, seuls deux décès ont été enregistrés pendant cette période.
En comparaison, Hong Kong a signalé 213 décès, pourtant son décompte sur la même période mentionne deux fois moins d’infections.
Le taux de létalité (la proportion des personnes infectées qui sont décédées) à Wuhan au cours des trois premiers mois de la pandémie était en moyenne d’environ 7,7 %, soit quatre fois plus que la moyenne mondiale.
Deux scénarios sont possibles : soit le virus était « beaucoup plus mortel au début de 2020 à Wuhan que n’importe où ailleurs, à n’importe quel autre moment », soit les chiffres officiels de l’infection en Chine ont été revus à la baisse, d’un facteur de trois ou quatre, a estimé M. Calhoun.
Selon une enquête de l’Université de Washington, au cours des 20 mois qui ont suivi, la Chine n’a jamais fourni de données sur le Covid‑19. Par ailleurs, en septembre, c’était le seul pays au monde à ne pas partager ses chiffres complets sur la surmortalité, c’est à dire sur les décès inexpliqués au‑delà des tendances normales. Or ce type de chiffres peuvent offrir une estimation grossière des décès dus au Covid qui n’auraient pas été comptabilisés.
Le modèle de The Economist cherche à combler ce manque de données. Sur la base de ce modèle, M. Calhoun a déclaré que la surmortalité de la Chine avait été faussée d’environ 17 000 %. Cet écart, a-t-il ajouté, dépasse même ceux des pays en proie à des troubles civils de grande ampleur, comme la Libye, l’Irak, l’Afghanistan ou le Venezuela, qui ont sous‑estimé le taux de mortalité du Covid‑19 jusqu’à 1 100 %.
Un décompte à la baisse des décès dus au virus est très répandu dans tous les pays, d’après le modèle de The Economist. Mais le phénomène est extrême en Chine.
« Ils ont atteint des sommets », a affirmé M. Calhoun au sujet de l’écart entre les chiffres officiels de la Chine et le nombre réel des décès.
« Quelque chose est à l’origine de cet écart », a-t-il poursuivi.
Si le virus n’est peut‑être pas le seul responsable de cette hausse brutale, les autorités chinoises, très discrètes, ont donné peu d’indices sur ce qui aurait pu se passer autrement.
L’estimation de M. Calhoun coïncide avec les preuves anecdotiques fournies par les résidents locaux, les nombreux documents internes divulgués à Epoch Times et les études sur l’impact du virus en Chine. Tout indique que les chiffres officiels ont été très largement sous‑estimés.
Au cours des premiers mois où la pandémie s’est déclarée à Wuhan, en Chine, certains employés des pompes funèbres de la ville ont signalé à Epoch Times qu’ils avaient travailler sans relâche pour incinérer les corps. En mars, plusieurs milliers d’urnes ont été livrées à un seul des crématoriums de la ville, alors que le nombre officiel de décès dépassait tout juste les 2 000. Un mois plus tard, les autorités ont augmenté le chiffre des décès de près de 50 %, attribuant cet écart de calcul à des lacunes administratives.
Selon une étude publiée dans The Lancet en mars dernier, en avril 2020, au moins 968 800 personnes à Wuhan avaient des anticorps, or c’est seulement après avoir été infectées qu’elles auraient pu développer une telle réponse immunitaire.
Les incohérences dans les données ne se limitent pas à la seule ville de Wuhan. Pendant une période de deux semaines en février 2020, selon un document interne des autorités sanitaires du Shandong, près de 2 000 personnes auraient été testées positives au virus. Pourtant seules 755 infections ont été enregistrées officiellement.
Des documents ayant fait l’objet d’une fuite suggèrent que le régime a continué à considérer la lutte contre le virus comme une mission politique.
Dans des dossiers récemment obtenus par Epoch Times, un haut fonctionnaire chinois du Shaanxi, a ordonné la mise en place des « mesures les plus strictes » pour empêcher la propagation du virus à partir de Xi’an, la capitale de la province. À l’approche des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, un débordement est susceptible d’entraîner un « risque systémique » et « entacher l’image de la nation », peut‑on lire dans le document.
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