Fraîchement investi à la tête du parti Europe Écologie – Les Verts (EELV), Julien Bayou a aussitôt semé le trouble en évoquant avec fierté le passé de sa mère, soutien des terroristes du FLN pendant la guerre d’Algérie.
Le week-end dernier, Julien Bayou a officiellement succédé à David Cormand comme secrétaire national du parti Europe Écologie – Les Verts (EELV). À l’occasion de son investiture, le militant d’extrême gauche a prononcé un premier discours qui n’est pas passé inaperçu.
En guise de conclusion, l’ancien élève de Sciences Po a en effet tenu à remercier ses parents, soulignant que sa mère avait soutenu le Front de libération nationale (FLN) algérien, le tout sous les applaudissements nourris des militants écologistes réunis ce jour-là.
« Merci enfin à mes parents qui m’ont donné le goût de l’engagement et de la désobéissance, et de la fanfare. Mon père était fanfariste, ma mère était porteuse de valises pour le FLN algérien. Et évidemment, si je suis là, devant vous, c’est un bon mélange des deux, radical et festif », a déclaré Julien Bayou.
« Abject est un mot bien faible pour qualifier certains politiciens »
Des propos qui n’ont évidemment pas manqué d’entraîner bon nombre de réactions indignées sur les réseaux sociaux, et notamment celle du maire de Béziers.
« Se vanter d’avoir une mère qui soutenait les terroristes qui tuaient des familles entières… Abject est un mot bien faible pour qualifier certains politiciens », a observé Robert Ménard.
Créé au Caire au mois d’octobre 1954 pour obtenir de la France l’indépendance de l’Algérie, le FLN est responsable de nombreux assassinats perpétrés contre la population civile, l’armée française, des installations militaires, des commissariats, des entrepôts ou des bâtiments publics.
Le 1er novembre 1954, quelques jours après sa création, le FLN se signalera notamment de façon sinistre en commettant une trentaine d’attaques contre des Français, faisant sept morts. Un jour resté tristement célèbre et connu depuis sous le nom de Toussaint Rouge.
« De la douceur, de la dérision et de l’amour »
Après avoir fièrement rappelé que sa mère – qui était par ailleurs une militante maoïste – avait soutenu un groupuscule terroriste hostile à son propre pays, Julien Bayou s’est ensuite fendu d’une déclaration pour le moins singulière.
« Quand est-ce que l’on met de la bienveillance dans ce parti [EELV, ndlr] bordel ? J’aimerais insuffler dans notre combat de la bienveillance, de la détermination joyeuse, de la douceur, de la dérision et de l’amour », a ainsi expliqué le nouveau secrétaire national des Verts.
Des ambitions pourtant en totale contradiction avec les actes sanglants commis par les membres du FLN jadis soutenus par la mère de M. Bayou.
Si sa motion a obtenu 92,6 % des voix (au dernier tour) à l’issue du congrès du parti qui s’est déroulé à Saint-Denis le 30 novembre, Julien Bayou va désormais devoir composer avec l’autre figure des Verts et tête de liste aux dernières élections européennes, Yannick Jadot.
« On va devoir devenir les meilleurs amis du monde », a d’ailleurs glissé le militant de 39 ans aux journalistes de L’Obs.
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