Le 5 février, le pape François a reconnu publiquement pour la première fois les abus sexuels de religieuses par des prêtres et des évêques, la dernière admission au milieu d’une crise qui enveloppe l’Église catholique.
Le pape François l’a admis alors qu’il s’adressait à des journalistes en route pour Rome en provenance des Émirats arabes unis, et a juré de faire davantage pour combattre les abus envers les religieuses. Sa reconnaissance survient à peine deux semaines avant qu’il ne soit l’hôte d’un rassemblement mondial d’évêques en réponse aux scandales entourant les abus pédosexuels commis par des prêtres et aux décennies de dissimulation de cette pratique par l’Église.
« Ce n’est pas que tout le monde le fasse, mais il y a eu des prêtres et des évêques qui l’ont fait », a dit le pape aux journalistes. « Et je pense que ça continue parce que ce n’est pas comme si une fois qu’on s’en rend compte, ça s’arrête. Cela continue. Et depuis quelque temps, on y travaille. »
Le pape répondait à une question sur les membres du clergé qui ciblent les religieuses adultes et sur l’approche que le Saint-Siège envisage d’adopter pour l’éradiquer. Il a dit qu’ils ont déjà essayé de faire face à la crise.
« Devrions-nous faire quelque chose de plus ? Oui. Y a-t-il la volonté ? Oui. Mais c’est une voie que nous avons déjà entamée », a dit le pape.
La maltraitance des religieuses adultes – comme les scandales de maltraitance d’enfants qui secouent l’église – a également été une affaire mondiale. Au cours de l’année écoulée, l’Associated Press et d’autres médias ont rapporté des cas de religieuses maltraitées dans un certain nombre de pays à travers le monde, notamment en Inde, en Afrique, en Europe et en Amérique du Sud.
Le pape François a également fait référence au pape Benoît XVI et à la façon dont il a pris des mesures contre un ordre basé en France qui admettait que leur prêtre fondateur avait violé ses recrues féminines. Il a dit que les sœurs avaient été réduites en « esclaves sexuelles » par la fondatrice, la révérende Marie-Dominique Philippe, et d’autres prêtres. La révérende Phillipe est décédée en 2006.
Cela survient au moment où les États-Unis font face à une prise en compte de plus en plus importante de leur propre situation, alors que près d’une vingtaine d’enquêtes locales, étatiques ou fédérales, criminelles ou civiles, ont été lancées contre l’Église catholique romaine au sujet d’allégations d’abus pédosexuels. Plus de la moitié des 187 diocèses catholiques romains du pays ont également commencé à enquêter sur ces allégations ou ont annoncé leur intention de le faire.
Lors de la conférence de presse du 5 février, le pape François a laissé entendre que les mauvais traitements infligés aux religieuses par les membres du clergé étaient traités au cas par cas.
« Il y a des cas, généralement dans de nouvelles congrégations et dans certaines régions plus que dans d’autres », dit-il. « On y travaille. »
« Priez pour que cela aille de l’avant », a-t-il dit au sujet des efforts du Vatican pour le combattre. « Je veux que ça aille de l’avant. »
Dans une déclaration faite en novembre, l’Union internationale des Supérieures générales (UISG) – une organisation qui représente les ordres religieux catholiques féminins du monde entier – a déclaré qu’elle soutenait les femmes et les hommes qui ont signalé leurs abus.
« Nous condamnons ceux qui soutiennent la culture du silence et du secret, souvent sous prétexte de ‘protéger’ la réputation d’une institution (…) », dit la déclaration.
L’UISG a demandé à toute femme ayant subi des violences de les signaler au chef de sa congrégation. Ils ont dit que s’ils recevaient un rapport d’abus, ils aideraient la personne à porter plainte « aux organisations appropriées ».
Une religieuse a dit l’année dernière qu’un prêtre italien l’avait forcée à le faire quand elle lui racontait ses péchés dans une classe universitaire il y a environ 20 ans. Elle a dit qu’elle n’avait parlé de l’incident qu’à deux personnes à l’époque, son supérieur provincial et son directeur spirituel, parce qu’elle se sentait réduite au silence par la culture du secret de l’Église catholique.
« Ça a ouvert une grande plaie en moi », a-t-elle dit à AP. « Je faisais comme si rien ne s’était passé. »
En raison de cette culture du silence, il n’est pas clair à quel point les mauvais traitements infligés aux religieuses sont répandus. Dans un cas, une demi-douzaine de religieuses d’une petite congrégation chilienne ont révélé publiquement à la télévision nationale leurs récits d’abus commis par des prêtres et d’autres religieuses. Ils ont insisté sur le fait que leurs supérieurs ecclésiastiques n’ont rien fait pour que cela cesse.
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