Le pape va prêcher l’unité dans la « mosaïque » de Macédoine du Nord

7 mai 2019 04:32 Mis à jour: 9 mai 2019 12:27

Un pape François souriant sur des panneaux et des autobus en terre majoritairement orthodoxe: la Macédoine du nord accueille mardi le souverain pontife venu prêcher l’unité dans ce petit pays, mosaïque de nationalités et de confessions.

Petite communauté avec moins de 1% des 2,1 millions d’habitants du pays, les catholiques sont forts de l’héritage de mère Teresa.  Elle est née en 1910 dans une ville de Skopje alors sous tutelle de l’empire ottoman, avant de devenir ce que le pape a décrit dans un message vidéo avant sa visite, comme « une courageuse missionnaire de la charité du Christ dans le monde, donnant réconfort et dignité aux plus pauvres parmi les pauvres ».

En Macédoine du Nord, tout comme en Bulgarie, première étape balkanique dimanche et lundi, les orthodoxes sont majoritaires, avec environ deux-tiers de la population. Les musulmans pèsent pour un petit tiers, en majorité membre de la communauté albanaise.  Et des habitants de toutes les confessions se sont pressés pour recevoir un des 15.000 tickets gratuits distribués pour la messe du pape sur la place centrale, à proximité immédiate de l’endroit où a vu le jour , dont la famille appartenait à la minorité albanaise.

« Beaucoup de mes amis vont y aller… Beaucoup veulent un selfie avec le pape, vous savez », raconte sourire aux lèvres, Stefanija Veselovska, une orthodoxe de 25 ans.  « Je veux vraiment voir ce gars », renchérit Abedin Arajdini, un Albanais musulman de 26 ans, qui s’est procuré un ticket. Le pape l’inspire pour sa manière de « parler de la pauvreté », dit cet ingénieur au chômage de Skopje. La Macédoine du Nord est un des pays les plus pauvres d’Europe avec un salaire moyen d’environ 400 euros et plus d’un tiers des jeunes au chômage.

Dans son message vidéo, François a salué le mélange religieux, culturel et ethnique de la Macédoine du Nord où, a-t-il dit, il est venu « semer (les) semences » de la fraternité.  « En fait la beauté particulière de votre pays est vraiment liée à la variété des cultures et des appartenance ethniques et religieuses qui y résident », a-t-il dit.  « Certes, la cohabitation n’est pas toujours facile, nous le savons. Mais c’est une fatigue qui vaut la peine car les plus belles mosaïques sont celles qui sont les plus riches de couleurs. »

Ce message d’unité du pape intervient quelques mois après que le pays a accepté de se rebaptiser « Macédoine du Nord » en lieu et place de « Macédoine », pour enterrer un vieux litige identitaire avec la Grèce voisine.  Artisan de cette réconciliation et lui-même croyant pratiquant de rite orthodoxe, le Premier ministre Zoran Zaev juge cette visite particulièrement symbolique « dans la ville natale de sainte mère Teresa, symbole de réconciliation et de solidarité ». 

L’évêque de la Macédoine du Nord, Kiro Stojanov, a qualifié cette visite de « puissante impulsion » pour inciter à poursuivre « la démocratisation de la société » et pour promouvoir justice et égalité. Avant sa messe, le pape rencontrera les leaders politiques et religieux du petit pays enclavé. Il visitera le mémorial dédié à Mère Teresa, qui a quitté Skopje à la fin des années 1920 avant de passer l’essentiel de sa vie à Calcutta (Inde) où elle était au service des plus misérables pauvres. Elle a été canonisée en 2016.

Dans son pays natal, sa trace est profonde, avec des statues, une autoroute ou des avenues à son nom, tantôt « Majka Teresa » pour les Macédoniens, tantôt « Nënë Tereza » pour les membres de la minorité albanaise.

D.C avec AFP

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