Les coûts sociaux et environnementaux ont longtemps été relégués au second plan par la volonté des dirigeants chinois d’assurer le développement économique et technologique national. Et pourtant, aujourd’hui, le chef du Parti cherche à obtenir un troisième mandat. L’a‑t‑il mérité ?
Il faut évaluer la situation. Un bref rappel du contexte est utile.
Le « modèle de Pékin »
Il y a dix ans à peine, le monde était en ébullition face au « miracle chinois ». Il était certain que le « modèle de Pékin » de développement national allait remplacer le modèle libéral de libre‑échange de l’Occident. Pendant un certain temps, il semblait vraiment qu’il en serait ainsi. Au grand dam de la planète, aujourd’hui encore cela semble bien possible.
De fait, l’économie chinoise a connu une croissance à deux chiffres pendant la majeure partie de ces trente dernières années, avec une croissance étonnante dans les secteurs de la fabrication et des technologies de pointe. La plupart des capacités technologiques, biomédicales et robotiques de la Chine rivalisent désormais avec celles de l’Europe, du Japon et des États‑Unis.
L’Initiative ceinture et route stratégique
L’ambitieuse Initiative ceinture et route (ICR ou Nouvelle route de la soie) a exporté les promesses du modèle de Pékin dans une grande partie du monde. Mais une fois que Pékin a conclu des accords avec des nations en développement plus faibles, ces nations se sont retrouvées piégées dans des dettes sans fond. De ce fait, elles ont perdu leur souveraineté sur leurs richesses nationales au profit de Pékin.
C’est tout à l’avantage de Pékin qui possède désormais des ports, des chemins de fer, des usines et des exploitations agricoles sur tous les continents, souvent à des endroits stratégiques. On peut désormais sentir sa puissance et son influence sur l’ensemble du monde.
Pénétration de l’Occident
De plus, le Parti communiste chinois (PCC) a passé des décennies à pénétrer avec diligence les institutions politiques, culturelles, médiatiques, universitaires et financières de l’Occident. Ses efforts ont porté leurs fruits. L’influence chinoise est présente dans nos universités les plus prestigieuses, nos agences de presse, nos médias de divertissement et nos centres d’innovation technologique.
En conséquence, les secteurs industriels chinois continuent aujourd’hui de récolter ces bénéfices, en étant à la tête du monde en matière d’intelligence artificielle, de robotique, de bio‑ingénierie et pléthore d’autres secteurs de la technologie de pointe.
Enfin, la puissance militaire de la Chine est aujourd’hui, dans des zones clés, une force de combat de premier ordre. Sa marine de haute mer rivalise désormais avec la marine américaine. Elle est capable de projeter sa puissance dans toute la région Asie‑Pacifique et au‑delà. De plus, la technologie des missiles hypersoniques de Pékin est apparemment la meilleure au monde, et les États‑Unis ne disposent d’aucune défense efficace contre elle.
À la lumière de ces multiples succès, il est légitime de s’interroger sur les points faibles du régime.
Destruction de l’économie
Et il y en a beaucoup, en réalité. Les succès technologiques et géopolitiques sont importants, certes, mais ils sont transitoires. L’état réel de la société chinoise, des terres et des ressources du pays pèsent bien plus lourd dans la balance.
La Chine est confrontée à un certain nombre de crises environnementales et humaines profondes et généralisées qui sont en train de déstabiliser rapidement le pays.
En tant qu’autorité absolue sur tous les aspects de la vie chinoise, les dirigeants du Parti portent l’entière responsabilité des échecs politiques du pays, et les exemples ne manquent pas.
La politique zéro Covid a peut‑être étranglé de manière irréversible l’activité des fabricants. En confinant les principaux centres financiers et manufacturiers tels que Shanghai et Shenzen, des dizaines de millions de personnes se sont soudain retrouvées sans travail pendant des mois. Cela a non seulement eu un impact sur la productivité de la Chine, mais a également perturbé les chaînes d’approvisionnement, incitant les entreprises étrangères à transférer leurs activités hors de Chine.
Les confinements prolongés ont également renforcé le contrôle du Parti sur la population. Apparemment, c’est une victoire pour le PCC, mais en réalité, c’est redoutable pour les Chinois privés du droit d’avoir un esprit et un comportement humain. Les conséquences démographiques et économiques à long terme sont déjà perceptibles.
Destruction de la population
La politique myope de l’enfant unique du Parti, qui a finalement été modifiée en 2016, a créé d’énormes crises sociales. Celles‑ci commencent tout juste à se manifester. La Chine est désormais confrontée à une pénurie inquiétante de nouveau‑nés. Les naissances sont au plus bas, les jeunes Chinois n’étant pas pressés de se marier ou d’avoir des enfants. Bien que Pékin ait récemment instauré une politique des trois enfants, la chute rapide du taux de fécondité et le déclin de la population en âge de travailler ont tendance à rester inchangés.
À l’autre extrémité du spectre des âges, pour la génération qui approche de la soixantaine, il n’y a pas assez d’argent pour financer les retraites. Le système fait face à un manque à gagner pouvant atteindre 1400 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. En conséquence, dans les trois ans à venir, le Parti repoussera graduellement l’âge de la retraite. Mais cela crée un autre problème pour les jeunes travailleurs. Le report du départ à la retraite réduit les possibilités qui s’offrent à eux pour entrer dans le monde du travail.
En résumé, la Chine est confrontée à une crise démographique caractérisée par la baisse du taux de natalité, le vieillissement de la population et des déficits de plusieurs milliers de milliards de dollars dans les fonds de pension. Elle a trop peu de travailleurs pour soutenir une économie au maximum de ses capacités de production sous le régime actuel.
Le tableau économique s’assombrit au fil des nouvelles inquiétantes, comme l’effondrement du secteur immobilier, et il en va de même pour les perspectives d’avenir.
Le cynisme est ressenti et exprimé différemment par les jeunes ou les anciennes générations. Les premières expriment leur cynisme à travers les médias et la culture, tandis que les secondes travaillent plus dur, vivent frugalement, économisent davantage et se préparent à un avenir moins optimiste.
Destruction des terres et des eaux
À un niveau encore plus fondamental, la toxicité environnementale de la Chine constitue une crise distincte mais connexe, avec des implications à grande échelle. Sous la direction du PCC, jusqu’à 90% des eaux souterraines du pays sont polluées par des déchets industriels, agricoles et humains. En conséquence, 70% des rivières chinoises sont toxiques pour les êtres humains. Le coût économique de cette seule crise de l’eau est estimé à 1,15 milliard de dollars par an.
Qui plus est, les terres agricoles chinoises ont été ravagées par la pollution industrielle. Les rendements ont chuté de manière spectaculaire et ne feront qu’empirer avec la dépendance croissante du pays à l’égard du charbon et des combustibles fossiles. Cela ne fera qu’accroître la dépendance de Pékin aux sources de nourriture étrangères tout en spoliant le territoire national sur lequel vivent 1,4 milliard de personnes.
À l’instar de sa politique draconienne de confinement, le PCC s’est empressé d’utiliser la crise de la pollution comme prétexte pour contrôler et harceler la population davantage. Une nouvelle page, triste et destructrice, écrite sous la poigne de fer du PCC.
Bien sûr, il ne s’agit là que d’un inventaire superficiel des coûts moins connus des ravages causés par le PCC sur la Chine et son peuple. Cependant, les répercussions sociales qui commencent déjà à se faire sentir semblent loin d’être surestimées.
Vu d’une perspective historique, une nation est composée de trois éléments fondamentaux : le peuple, la culture et la terre. C’est en bas de l’échelle, quelque part, que se trouve son activité économique. Dans leur quête de suprématie mondiale, les dirigeants actuels détruisent systématiquement ces trois éléments, ce qui se traduit par un peuple désespéré, une culture cynique, des terres et des eaux empoisonnées et désolées.
À priori, les dirigeants actuels seront réélus et continueront sur cette voie.
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