Le Parti communiste chinois (PCC) mène une opération massive et continue pour capturer les élites des pays qu’il considère comme importants. Ces manœuvres ont beaucoup progressé à travers le monde, de manière substantielle aux États-Unis, selon d’anciens officiers du renseignement et des spécialistes.
« Le Parti communiste chinois est investi dans la ‘capture d’élite’. Il consacre une énergie considérable et un nombre incroyable de ressources pour cibler les pays qui ont de l’importance pour lui. Nous sommes en tête de liste. Et [il] soumet l’élite de ces pays à sa volonté », explique Sam Faddis, ancien officier de la CIA et principal chercheur du Center for Security Policy, dans une interview accordée à China in Focus de NTD TV, média partenaire d’Epoch Times.
Récemment, la capture d’élite chinoise a fait couler beaucoup d’encre de par le monde. D’anciens officiers de renseignement, comme Sam Faddis, et des analystes géopolitiques, en particulier, ont sonné l’alerte. Certains vont jusqu’à parler de « guerre cognitive » (une guerre mentale).
« Ce n’est pas de la science-fiction. C’est toute la journée, tous les jours, à une échelle industrielle. Ils ont fait beaucoup de progrès à ce niveau aux États-Unis. Aussi triste que cela soit, un grand nombre de personnes avec des postes à responsabilité sont maintenant disposées, d’une manière ou d’une autre, à aider Pékin contre les intérêts de Washington, D.C., et c’est une maladie », explique Sam Faddis à l’animatrice Tiffany Meier.
Dans une autre interview accordée au Discovery Institute, à Seattle, Scott S. Powell, chercheur principal à l’Institute’s Center on Wealth, Poverty and Morality, a déclaré que le PCC a réussi sa « capture d’élite ». Ses efforts pour « subvertir l’Amérique » donnent de meilleurs résultats que ceux déployés autrefois par les communistes soviétiques.
« Tandis que le PCC utilisait des sociétés écrans pour sa propagande, il a perfectionné toutes sortes de techniques, en particulier l’infiltration, pour influencer, compromettre et récupérer des élites afin de les ‘capturer’. Parmi les cibles courantes, on compte des professeurs d’université, des scientifiques, des dirigeants de médias, des journalistes, des responsables politiques et des chefs d’entreprise », a déclaré Scott Powell lors d’une interview accordée le 24 octobre.
Selon M. Powell, la capture d’élite s’est d’abord développée en Chine, où les élites rurales ont utilisé leur autorité et leur influence pour « monopoliser » la planification et la gestion des projets de développement public à des fins personnelles, au détriment de la majorité de la population.
Aujourd’hui, le PCC utilise cette stratégie pour étendre son Initiative Ceinture et Route (ICR) dans les pays en voie de développement et pour déstabiliser les pays industrialisés, notamment les États-Unis.
« La Chine, qui a enregistré un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars avec les États-Unis pendant de nombreuses années, dispose d’un énorme stock de devises américaines pour capturer les élites en leur versant des pots-de-vin, mais aussi en leur accordant des accès et des faveurs à l’intérieur de la Chine. »
Le 19 décembre, S.D. Pradhan, ancien président de l’India’s Joint Intelligence Committee, a lancé le même avertissement sur les intentions chinoises dans un article du Times of India, où il a qualifié ce domaine cognitif de « sixième domaine de la guerre » et déclaré que de telles opérations sont planifiées minutieusement une fois les données nécessaires collectées.
« Des programmes spécialisés ont été conçus pour manipuler la perception des cibles. Des narratifs sont diffusés massivement sur divers canaux de manière à influencer le domaine cognitif des cibles et susciter l’action souhaitée », a ajouté M. Pradhan, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de l’Inde.
M. Pradhan a abordé la guerre cognitive menée par la Chine à l’encontre des partis politiques indiens en affirmant que ce type de guerre était plus « nuisible » encore que les intrusions chinoises aux frontières de l’Inde, car elle permet d’affaiblir la capacité de l’État à prendre des mesures appropriées.
« Ils cherchent à influencer ou à perturber la capacité de décision d’un adversaire, à créer des doutes sur les capacités du régime en place, à fomenter des sentiments contre la classe dirigeante et à diminuer la volonté de lutter contre la Chine », a poursuivi M. Pradhan.
Selon Sam Faddis, la capture d’élite est loin d’être un concept nouveau, encore moins dans le milieu du renseignement.
« Le problème, c’est qu’ils y parviennent plutôt bien. Une grande partie de notre élite refuse de voir la vérité en face. Ils aiment se montrer du doigt les uns les autres. Ils évitent de parler du problème dans son ensemble. »
Selon M. Powell, lorsque les élites mordent à l’hameçon, elles peinent, au fil du temps, à admettre leur faute et à s’en sortir. Elles choisissent même de considérer leurs intérêts comme « interconnectés » avec ceux de la Chine, voire « identiques ».
« Un des éléments qui pourrait expliquer pourquoi les États-Unis connaissent un déclin aussi rapide, avec la banalisation de la censure, la ‘cancel culture’, la division, la justice inique et la dépravation, se trouve dans la ‘capture d’élite’. »
Tout en recommandant une solution, M. Powell a cité George Washington, et déclaré que les Américains devraient tenir compte des paroles qu’il a prononcées devant la nation lors de son discours d’adieu en 1796 : « Contre les ruses insidieuses de l’influence étrangère (je vous conjure de me croire, chers concitoyens), la jalousie d’un peuple libre doit rester constamment en éveil, car l’histoire et l’expérience prouvent que l’influence étrangère est un des plus funestes ennemis des gouvernements républicains. »
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