Le PCC renforce le contrôle de la population à faible revenu alors que de plus en plus de Chinois tombent dans la pauvreté

Par Alex Wu
11 mai 2024 11:18 Mis à jour: 11 mai 2024 20:45

Le ministère des Affaires civiles du régime communiste chinois a publié ces derniers jours un avis exigeant que toutes les autorités locales renforcent l’identification et le suivi dynamique des populations à faibles revenus.

Selon l’avis, les personnes à identifier sont les bénéficiaires du minimum vital, les personnes extrêmement pauvres, les familles en marge du minimum vital et les familles confrontées à des difficultés de dépenses de base, a rapporté la chaîne de télévision d’État chinoise CCTV le 6 mai. Tout en renforçant le suivi dynamique des populations à faibles revenus, les toutes les localités doivent s’efforcer de « prévenir les risques », précise l’avis, qui ne mentionne toutefois pas les critères relatifs aux faibles revenus.

En janvier 2022, le ministère des Affaires civiles a déclaré qu’à la fin de l’année 2021, une base de données sur la population comptait plus de 58 millions de personnes à faible revenu dans l’ensemble du pays. En octobre 2023, le ministère a indiqué que la plateforme nationale d’information sur le suivi dynamique des populations à faibles revenus avait recueilli des informations sur plus de 66 millions de personnes à faibles revenus, représentant environ 4,7% de la population totale du pays.

Selon les observateurs chinois, la population à faible revenu du régime chinois est beaucoup plus importante que le chiffre officiel, et son système de surveillance des populations à faible revenu est censé assurer la stabilité du régime, alors qu’un nombre croissant de membres de la classe moyenne sont tombés dans la pauvreté.

Wang He, observateur de la Chine basé aux États-Unis, a remis en question ces données.

« Selon les chiffres officiels établis par le parti communiste chinois, le nombre de personnes à faible revenu était de 58 millions en 2021. Après la pandémie de Covid-19, ce nombre a augmenté pour atteindre 66 millions, soit 8 millions de plus. La question est de savoir si la population chinoise à faible revenu n’est réellement que de 66 millions de personnes », a-t-il souligné à Epoch Times.

Lai Rongwei, directeur général de l’association Taiwan Inspirational, a expliqué à Epoch Times : « Lorsque le PCC (Parti communiste chinois) effectue un tel suivi de la population à faible revenu, il falsifie les données, mais le nombre augmente, ce qui confirme que l’économie chinoise est en plein déclin et que les revenus actuels des familles de la classe moyenne sont également en berne. »

Pauvreté de masse

Selon la Banque mondiale, le seuil de pauvreté signifie que les dépenses quotidiennes par personne sont inférieures ou égales à 5,50 dollars, soit environ 1200 yuans par mois. En mai 2020, le premier ministre chinois de l’époque, Li Keqiang, a révélé que la Chine comptait « 600 millions de personnes dont le revenu mensuel est à peu près égal à 1000 yuans », ce qui a attiré l’attention sur la pauvreté généralisée de la seconde plus grande économie du monde.

Pour M. Wang, M. Li a accidentellement révélé que 600 millions de personnes avaient de faibles revenus et que les données officielles ne faisaient état que de 66 millions de personnes.

« Cela montre que la Chine compte un grand nombre de personnes à faibles revenus, et le PCC a essayé par tous les moyens de dissimuler la situation réelle », a poursuivi M. Wang.

Ces dernières années, la fraude à l’allocation de subsistance et la corruption des autorités locales en Chine ont été régulièrement dénoncées.

Le système d’allocation de subsistance du PCC était à l’origine destiné à maintenir en vie les personnes démunies, mais la corruption du PCC se répand partout.

« Le droit d’identifier les allocations de subsistance revient au niveau des cantons du PCC, et ils reçoivent les subventions de l’État dans leur propre poche », a-t-il ajouté.

Cette corruption du PCC s’étend à l’ensemble de son système, depuis le pouvoir central jusqu’aux échelons locaux.

« De nombreux ménages à faibles revenus ne peuvent pas bénéficier de l’argent nécessaire à leur subsistence. »

Les gens se rebellent lorsqu’ils ne peuvent pas survivre : c’est pourquoi le PCC exerce un contrôle strict sur l’ensemble de la société et adopte de nombreuses méthodes, notamment la mise en place d’un système d’allocations de subsistance et, aujourd’hui, le renforcement de la surveillance des pauvres, a expliqué M. Wang.

Les travailleurs migrants des zones rurales qui ne trouvent pas d’emploi dans les villes et qui n’ont pas assez à manger peuvent se montrer mécontents et former des réseaux entre eux, a fait remarquer M. Lai. Le PCC a mis en place divers moyens pour maintenir la stabilité, dont l’octroi d’allocations de subsistance.

« Il s’agit d’une allocation de subsistance pour les personnes à faible revenu, mais c’est en fait un concept très fort de maintien de la stabilité. »

Ning Haizhong et Luo Ya ont contribué à la rédaction de cet article.

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