Un nouveau rapport a révélé que le régime chinois utilise Twitter pour « façonner, gérer et contrôler les informations » relatives à la gestion de la pandémie du virus du PCC*, aux manifestations de Hong Kong, à Taïwan et au franc-parler du milliardaire chinois Guo Wengui.
Le rapport, intitulé « Retweetering through the Great Firewall » (retweeter en traversant la grande muraille électronique), publié par l’Institut australien de politique stratégique (ASPI), a révélé que l’activité était principalement destinée aux publics sinophones vivant en dehors de la Chine continentale et poursuivait une stratégie de longue date du Parti communiste chinois (PCC) pour tirer parti des plateformes de médias sociaux occidentaux.
Les campagnes étaient essentiellement des « vagues de désinformation« liées à des « opérations d’influence » et à des « messages diplomatiques » – tous travaillant de concert pour contrecarrer l’attention internationale portée au régime.
Le rapport a examiné 348 608 messages, publiés entre janvier 2018 et le 17 avril 2020. Les messages provenaient de 23 750 comptes Twitter. Le rapport a constaté que ces comptes étaient actifs pendant les heures de travail (de 8 h à 17 h), conformément au fuseau horaire de Pékin. Il n’y avait pratiquement aucun message publié pendant le week-end.
Twitter lui-même a attribué de nombreux comptes au PCC. Dans une déclaration d’août 2019, Twitter a déclaré disposer de « preuves fiables » permettant de conclure qu’il s’agissait d’une « opération coordonnée soutenue par l’État ».
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« Plus précisément, nous avons identifié des groupes importants de comptes agissant de manière coordonnée pour diffuser des messages liés aux manifestations de Hong Kong », indique la déclaration. Nombre de ces comptes Twitter ont été accessibles via des réseaux privés virtuels (VPN).
Twitter, tout comme Facebook et YouTube, n’est pas accessible en Chine.
Plus récemment, le 12 juin, Twitter a supprimé 30 000 comptes liés à des opérateurs soutenus par les États chinois, russes et turcs, et 150 000 autres comptes « relais » utilisés pour retweeter et diffuser l’information à un plus grand nombre d’utilisateurs.
Le rapport de l’ASPI a identifié (pdf) des exemples du type de contenu que le PCC a promu sur Twitter. Il a trouvé de nombreux messages liés aux manifestations de Hong Kong, qui suggéraient que des manifestants pro-démocratie avaient entravé le confinement du virus du PCC, communément appelé « nouveau coronavirus ».
L’un des messages comportait une image du président de l’hôpital général de Wuhan faisant l’éloge des médecins, disant dans le message : « En cette période de crise, Hong Kong devrait être unie, mais la période de lutte contre l’épidémie à Hong Kong est chaotique, et les éléments chaotiques utilisent encore des moyens méprisables pour obtenir des avantages politiques et monétaires […] »
Un autre message essayait de faire croire que Taïwan n’avait pas réussi à maîtriser le virus : « La réaction de la Chine pour lutter contre la pandémie a été la meilleure du monde […] alors que la réponse apportée par Taïwan s’est inspirée du modèle chinois. »
En fait, Taïwan a été salué dans le monde entier pour avoir réussi à enrayer et à gérer la pandémie, ce qui s’est traduit par des taux d’infection parmi les plus bas du monde. Au 11 juin, Taïwan comptait 443 cas de virus et 7 décès. Jusqu’à présent, l’Australie compte 7 285 cas d’infection et 102 décès. Les deux pays ont des populations similaires.
Les récentes émeutes et les troubles provoqués par la mort de George Floyd aux États-Unis ont également été récupérés par la campagne Twitter du PCC. Un message du 3 juin déclarait : « Le monde remet fortement en question les ‘droits de l’homme’ aux États-Unis. »
Les médias publics chinois ont profité des émeutes racistes de ces dernières semaines pour détourner l’attention sur leurs propres problèmes internes, à savoir la controverse autour de la loi de sécurité de Hong Kong, qui dissoudrait la politique « un pays, deux systèmes » qui autorise Hong Kong à fonctionner comme un pays démocratique.
Le 30 mai, sur le média public chinois Global Times, un commentateur éloquent sur les questions liées au régime a publié un commentaire intitulé « Attention ! La ‘belle vision’ de Hong Kong se répand aux États-Unis ».
L’ASPI a toutefois constaté qu’en dépit des efforts coordonnés de la campagne Twitter, celle-ci manquait encore de sophistication, ou de « raffinement linguistique et culturel », pour réellement impliquer le public.
Le régime a dû s’appuyer sur des « relais », c’est-à-dire essentiellement sur le recrutement de personnes chargées d’exercer une influence sur les comptes Twitter, afin d’obtenir un plus grand nombre de followers et de personnes engagées pour étendre son influence.
C’est peut-être aussi un moyen de rendre difficile l’établissement de liens avec le régime chinois.
Twitter lui-même a récemment fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir embauché un nouveau directeur qui aurait des liens avec le PCC.
* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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