Le PCC verse des larmes de crocodile à chaque déclaration du G7

Par Stu Cvrk
12 mai 2024 05:59 Mis à jour: 12 mai 2024 11:36

La Chine communiste et les pays du Groupe des Sept (G7) sont comme l’huile et l’eau : communisme contre capitalisme (même si certains capitalistes penchent vers le socialisme), mercantilisme contre libre-échange, et vols de propriété intellectuelle contre protection de la propriété intellectuelle.

Pendant plusieurs décennies, l’Occident – notamment les institutions internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, ainsi que les investisseurs multinationaux – a financé la croissance économique de la Chine en espérant que le Parti communiste chinois (PCC) atténuerait sa belligérance sur la scène mondiale, mettrait un terme à la persécution des groupes minoritaires, au vol de technologies et de secrets militaires et à l’utilisation de pratiques commerciales déloyales visant à conquérir les marchés étrangers.

Les espoirs que le régime chinois puisse, d’une manière ou d’une autre, se transformer en une société plus ouverte et plus « libérée », grâce à l’accès aux organisations financières internationales et aux Nations unies qui lui ont été donné, ont été douchés, le PCC ayant continué sans relâche à prendre des mesures visant à exploiter la situation pour son propre intérêt. Les médias rapportent des cas d’espionnage chinois, de surcapacité de production, de subventions publiques continues aux industries, d’empiètement de l’armée chinoise (Armée populaire de libération) dans les eaux territoriales et l’espace aérien d’autres pays, et de recours continu au travail forcé dans le Turkistan oriental (également connu sous le nom de « région autonome ouïgoure du Xinjiang »).

Dans le cadre de sa campagne de guerre de l’information, Pékin condamne périodiquement les déclarations de bon sens du G7 chaque fois que ces cas de sournoiserie communiste sont mis au jour.

Examinons le problème.

Le Groupe des Sept

Le G7 est une organisation intergouvernementale composée des plus grandes économies développées du monde : la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

Les dirigeants du G7 se réunissent périodiquement pour discuter des questions économiques et monétaires internationales, la présidence du groupe étant assurée à tour de rôle par les membres. Les dirigeants ont déjà abordé des questions cruciales telles que les crises de la dette, les embargos, les pénuries de pétrole, la pandémie de Covid-19 et divers aspects des relations du G7 avec la Chine communiste.

Par exemple, en décembre dernier, la déclaration du G7 à l’issue d’une conférence virtuelle comprenait ce qui suit : « Nous nous efforcerons d’obtenir des conditions équitables pour nos travailleurs et nos entreprises. Nous nous efforcerons de relever les défis posés par les politiques et les pratiques de non-marché de la Chine, qui faussent l’économie mondiale. Nous nous opposerons aux pratiques malveillantes, telles que les transferts illégitimes de technologie ou la divulgation de données. Nous renforcerons notre résistance à la coercition économique ».

L’accent a été mis davantage sur des questions telles que les droits de l’homme, la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et la militarisation de la mer de Chine méridionale. Ces sujets de préoccupation ont été abordés de diverses manières dans les déclarations du G7 au cours des dernières années, et les médias d’État chinois s’empressent de relayer les plaintes exprimées par la suite par la diplomatie chinoise.

Par exemple, un article du Global Times datant d’octobre 2023 condamnait une déclaration commune du G7 sur les pratiques commerciales déloyales de la Chine : « Les fonctionnaires et analystes chinois ont rejeté l’accusation de coercition économique du G7 et ont déclaré que le G7 dirigé par les États-Unis essayait en fait de former de petites cliques exclusives de pays riches pour protéger leurs intérêts tout en perturbant la coopération et le développement au niveau mondial. »

Les cris d’orfraie de la Chine communiste se poursuivent

Compte tenu des événements récents, cet autre extrait de la déclaration du G7 de décembre est particulièrement remarquable : « Nous appelons la Chine à agir conformément aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, et à ne pas mener d’activités d’ingérence visant à porter atteinte à la sécurité et à la sûreté de nos communautés, à l’intégrité de nos institutions démocratiques et à notre prospérité économique ».

Le 23 avril, le Wall Street Journal a rapporté l’arrestation de quatre espions chinois en Allemagne en l’espace de 24 heures. L’article citait le ministre allemand de l’intérieur : « S’il est confirmé que les services de renseignement chinois avaient des espions au Parlement européen, il s’agira d’une attaque contre la démocratie européenne qui vient de l’intérieur. » L’enquête est en cours, mais cette vague d’ « espions chinois capturés » semble mettre un point d’exclamation à la déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7.

Or, il ne s’agit là que des derniers incidents en Europe, comme Politico-Europe l’a précédemment rapporté sur les espions chinois omniprésents à Bruxelles : « Jusqu’à un journaliste chinois sur cinq travaillant à Bruxelles est soupçonné d’être un agent de renseignement, selon les services de sécurité belges. En effet, il y a tellement d’espions chinois soupçonnés d’opérer à Bruxelles que certains en font une sorte de plaisanterie ».

La dernière conférence du G7, qui s’est tenue en Italie en avril, a donné lieu à une déclaration sévère sur les droits de l’homme en Chine : « Nous restons préoccupés par la situation des droits de l’homme en Chine, notamment au Xinjiang et au Tibet. Nous sommes préoccupés par la détérioration du pluralisme et des droits civils et politiques à Hong Kong depuis l’adoption de la loi sur la sécurité nationale de 2020. Nous insistons à nouveau sur ces préoccupations à la suite de l’adoption récente de l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale en vertu de l’article 23 de la loi fondamentale, qui va encore éroder l’autonomie, les droits de l’homme et les libertés fondamentales à Hong Kong ».

Trois jours plus tard, le Global Times citait le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, qui affirmait que la déclaration du G7 était « une déformation délibérée des faits et de la vérité, et une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine ». M. Wang a ensuite balayé la critique du G7 en affirmant qu’en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, « Hong Kong a rétabli l’ordre et est prêt à prospérer, et le Xinjiang et le Xizang [Tibet] jouissent d’une harmonie sociale, d’une prospérité et d’une stabilité où les gens de tous les groupes ethniques vivent une vie heureuse ».

« Rétablissement de l’ordre avec caractéristiques chinoises » signifie apparemment perte de liberté et de démocratie pour les Hongkongais, un processus qui se poursuit depuis l’adoption de cette loi en 2020, et « prospérité et stabilité avec caractéristiques chinoises » signifie en fait génocide culturel pour les Ouïghours et les Tibétains.

La déclaration du G7 sur les droits de l’homme en Chine ne pouvait pas viser plus juste.

Conclusions

Les prêches du dirigeant chinois Xi Jinping qui prétendent que la Chine souhaite la coexistence pacifique, qui prétendent que la Chine est économiquement ouverte et que sa volonté de coopération internationale est réelle, sont contraires à la réalité, et le G7 met indirectement le doigt sur cette vérité.

Même les observateurs de gauche, historiquement favorables à un partenariat avec la Chine, ne peuvent que constater l’agressivité des pratiques commerciales chinoises. Robert Kuttner, par exemple, a écrit le 30 avril qu’un obstacle à l’ « entente » avec la Chine « est la montée du mercantilisme chinois, en particulier son modèle de production excédentaire dans un large éventail d’industries ».

Par exemple, il note que « les subventions chinoises [à l’industrie automobile] vont de taux d’intérêt nuls ou inférieurs à des subventions pour l’acier et les batteries des voitures électriques, en passant par des aides directes du gouvernement », soit le dumping de véhicules électriques chinois sur le marché mondial à un prix « bien inférieur au coût de production ».

Résultat ? Un quintuplement des exportations automobiles chinoises au cours des trois dernières années, directement dû à ces pratiques commerciales déloyales. C’est ce que Xi entend par « coopération avec caractéristiques chinoises ».

De même, les dirigeants de Taïwan et des Philippines int fini par apprendre ce que signifiait la « coexistence pacifique avec caractéristiques chinoises ». L’Armée populaire de libération déploie de plus en plus de navires et d’avions autour de Taïwan et les garde-côtes chinois utilisent des canons à eau contre les navires philippins dans la mer des Philippines occidentales. C’est le concept de coexistence pacifique selon les termes du PCC.

Il n’est donc pas étonnant que les cris d’orfraie des communistes chinois, dès qu’il s’agit des déclarations du G7, tombent de plus en plus souvent dans l’oreille d’un sourd !

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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