Le père de Lina – la jeune fille de 15 ans qui n’a plus donné signe de vie depuis sept mois – s’est exprimé pour la première fois dans un média, souhaitant notamment par ce biais couper court aux rumeurs.
Olivier Delsarte, 49 ans, a rompu le silence en accordant une interview aux Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), l’article ayant été publié ce mardi. Depuis la disparition de sa fille, le chauffeur routier a arrêté de travailler. S’il se dit frustré « de ne pas savoir » ce qu’il s’est passé ce 23 septembre 2023, il espère malgré tout que sa fille sera retrouvée.
« J’ai toujours été présent quand elle m’appelait »
Olivier Delsarte, qui réside dans l’Isère depuis environ un an, est séparé de la mère de Lina depuis une douzaine d’années. Il voyait donc sa fille un week-end sur deux seulement, et essayait alors de lui faire faire des activités telles que la randonnée. « Quand j’étais avec elle, j’avais envie que ça se passe bien. On avait un bon rapport », explique-t-il, précisant avoir « toujours été là pour elle ». « J’ai toujours été présent quand elle m’appelait », souligne-t-il encore, souhaitant couper court aux « ragots » disant qu’il n’était pas là pour sa fille.
Ce 23 septembre 2023, Lina avait quitté son domicile de Plaine (Bas-Rhin) en fin de matinée pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de chez elle. Elle devait prendre un train afin de rejoindre son petit ami à Strasbourg. Ne la voyant pas arriver, c’est lui qui a alerté la mère de la jeune fille. Des témoins, dont l’ancien maire du village, ont vu Lina sur le chemin de la gare entre 11 h 15 et 11 h 30. Le téléphone de l’adolescente a cessé d’émettre à 11 h 22 et n’a pas été retrouvé.
« Plus le temps passe, plus cet espoir s’amenuise »
Depuis la disparition de sa fille, le chauffeur routier est en arrêt de travail. « Au début, je pensais continuer à bosser. J’ai essayé de reprendre deux fois mais mon médecin a refusé à cause de mon métier. C’est pas comme si je travaillais à l’usine. Je pars la semaine, parfois quinze jours d’affilée. Si je pète un plomb, comme c’est déjà arrivé une fois, et que je suis au fin fond de l’Allemagne… », plaide-t-il auprès de nos confrères.
Le père de Lina souligne que le dernier échange qu’il a eu avec sa fille remonte à juillet 2022, soit quelques jours après la plainte pour viol déposée le 27 juin 2022. Ce jour-là, le père avait d’ailleurs accompagné sa fille. « Ensuite, je ne l’ai plus vue et il n’y a plus eu d’échanges », indique-t-il.
« Le fait de ne pas savoir, ça permet de garder un espoir, de se dire que peut-être, elle est séquestrée quelque part et toujours en vie. Je m’accroche à ça », a-t-il confié, reconnaissant cependant que « plus le temps passe, plus cet espoir s’amenuise ». « Au fond de moi, je me doute bien que… », a-t-il lâché sans terminer sa phrase, sans doute par peur de gâcher cette note d’espoir qui le maintien.
Pour « couper court à tout ce qui se dit »
Il a encore signifié avoir un « sentiment mitigé » dans le fait de ne pas savoir. « C’est frustrant, forcément. Mais d’un autre côté, ça laisse la porte ouverte… », a osé ce père de famille éploré, qui dit avoir fait un « effort surhumain » pour prendre la parole car, avoue-t-il, « ce n’est pas [sa] nature ». S’il l’a fait, c’est notamment pour « couper court à tout ce qui se dit ».
Et même si l’enquête piétine, il en convient malgré tout, les enquêteurs « se donnent à fond avec les moyens qu’ils ont » et « ne baissent pas les bras ». Olivier Delsarte a d’ailleurs été convoqué par eux à deux reprises, pour être entendu et bien qu’appréhendant ce moment, ses deux auditions « se sont bien passées ».
Dans le cadre de cette affaire, trois personnes avaient été placées en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg le 26 mars dernier, mais celles-ci ont été levées car il n’y avait « pas d’éléments incriminants », avait indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
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