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Le « péril iranien » pourrait bénéficier aux relations israélo-arabes

octobre 20, 2017 10:21, Last Updated: octobre 20, 2017 13:43
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Une reconnaissance d’Israël par ces pays arabes paraît encore lointaine, mais cela n’empêche pas l’émergence de discrètes coopérations, selon experts et responsables.

Un réchauffement significatif constituerait toutefois une rupture de la part de pays qui refusent de coopérer avec Israël tant que les Palestiniens n’auront pas leur indépendance.

La communauté d’intérêts, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu invoque pour laisser entrevoir une aube diplomatique nouvelle, a été illustrée récemment quand Israël et l’Arabie saoudite se sont retrouvés ensemble parmi les rares à féliciter le président américain Donald Trump après son discours sur l’Iran.

Israël considère ce pays comme un de ses principaux ennemis, tandis que Ryad voit en Téhéran son rival régional.

« Il se trouve que, sur ce point, Israël et les principaux pays arabes voient les choses du même oeil », a dit M. Netanyahu cette semaine, et « quand Israël et les principaux pays arabes voient les choses du même oeil, soyez attentifs, c’est que quelque chose d’important est en train de se produire ».

Il y quelques semaines, M. Netanyahu avait assuré que les relations avec le monde arabe n’avaient « jamais été aussi bonnes ».

Depuis sa création en 1948, seuls deux pays arabes, l’Égypte et la Jordanie, ont reconnu Israël.

Cependant, l’État hébreu est potentiellement un allié de taille, avec une armée réputée la plus puissante de la région, des capacités de renseignement respectées et des relations étroites avec les États-Unis.

Israéliens et Arabes ont des relations « à l’abri des regards indiscrets parce que, culturellement, la question est sensible au Proche-Orient », explique à l’AFP Ayoub Kara, ministre des Communications proche de M. Netanyahu.

Outre la perception partagée d’un « péril iranien », les compétences israéliennes dans la cybersécurité, le dessalement de l’eau ou l’agriculture incitent à tisser des liens, affirme-t-il alors que des firmes israéliennes commercent avec un nombre croissant de pays du Golfe.

Les signes d’une collaboration accrue sont toutefois difficilement discernables

La radio israélienne rapportait le mois dernier que le prince saoudien Mohammed ben Salmane s’était secrètement rendu en Israël et avait rencontré des responsables israéliens. L’information n’a jamais été confirmée.

En 2015, Israël avait annoncé l’ouverture d’une mission commerciale aux Émirats arabes unis bien que les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques.

Israël et certains pays arabes semblent « se coordonner » sur différents sujets, dont les moyens de contenir l’Iran, affirme Uzi Rabi, professeur à l’université de Tel-Aviv et spécialiste de l’Arabie saoudite.

« Il y a des rencontres partout entre Saoudiens et Israéliens, fondées sur des intérêts communs », affirme-t-il.

L’administration Trump cherche à rapprocher Arabes et Israéliens, espérant favoriser un accord « ultime » entre Israéliens et Palestiniens.

M. Trump, en visite dans la région en mai, a – fait rarissime – pris l’avion directement d’Arabie saoudite vers Israël.

« Ce qui se passe avec l’Iran a amené de nombreuses autres parties du Moyen-Orient à se tourner vers Israël », a-t-il affirmé.

La possibilité d’une reconnaissance d’Israël par les pays arabes en échange de la création d’un État palestinien est une approche envisagée depuis des années. Elle fondait le plan de paix saoudien de 2002, resté lettre morte.

Des responsables israéliens évoquent une démarche inverse : une reconnaissance d’Israël par les pays arabes, qui contribuerait ensuite à la paix avec les Palestiniens.

Les relations entre Israël et les pays du Golfe ne sont pas une nouveauté.

Dans les années 1980, le milliardaire et négociant d’armes saoudien Adnan Khashoggi était réputé pour entretenir des liens avec le ministre de la Défense de l’époque, Ariel Sharon, dit Gil Merom, spécialiste de politique internationale à l’université de Sydney en Australie.

De nombreux experts se montrent cependant sceptiques quant aux chances d’une confluence majeure à défaut d’accord mettant fin à cinquante ans d’occupation israélienne des Territoires palestiniens. Les dirigeants arabes connaissent les sensibilités de leurs opinions publiques, largement défavorables à Israël et solidaires des Palestiniens.

« Plusieurs pays arabes sunnites, notamment dans le Golfe, ont de plus en plus le sentiment que la menace représentée par l’Iran et l’islamisme militant représente la ligne de fracture principale », dit Kristian Ulrichsen, spécialiste du Golfe à la Rice University aux États-Unis, « et sur ces deux questions, il y a une certaine convergence d’intérêts avec Israël ».

Il juge pourtant prématuré de parler d’une reconnaissance d’Israël, mais il s’attend à ce que « les liens économiques et sécuritaires se développent plus ouvertement dans les mois et les années à venir ».

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