Le pétrolier suédois battant pavillon britannique, le Stena Impero, est arrivé samedi au port de Dubaï, au lendemain de sa libération par l’Iran, selon un pool de presse.
Le navire avait quitté vendredi le port iranien de Bandar Abbas où il était ancré depuis sa saisie il y a plus de deux mois, selon le site de suivi MarineTraffic.com.
Il est entré samedi après-midi dans le port Rachid à Dubaï après s’être arrêté dans la nuit au large des côtés émiraties, d’après MarineTraffic.com. Un pool de journalistes présent dans ce port commercial a confirmé l’arrivée du pétrolier. Le Stena Impero a pénétré dans le port entouré de plusieurs petits bateaux, dont au moins un battant pavillon émirati.
Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, avaient arraisonné le tanker de 183 mètres le 19 juillet, l’accusant d’avoir ignoré des appels de détresse et d’avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.
Son arraisonnement était survenu après une annonce de la prolongation de la saisie d’un pétrolier iranien par les autorités de Gibraltar, un territoire britannique à l’extrême sud de l’Espagne. Téhéran avait nié qu’il s’agissait de représailles. Le pétrolier iranien avait été ensuite libéré.
Ces saisies sont intervenues dans un contexte de tensions dans la région, exacerbées par le bras de fer entre l’Iran et les Etats-Unis, deux pays ennemis qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.
Mercredi, l’Iran a indiqué que la saisie du Stena Impero avait été levée mais que le dossier judiciaire « concernant des infractions et les dégâts environnementaux resterait ouvert ». « Le capitaine et le propriétaire ont signé à ce sujet un engagement par écrit par lequel ils acceptent (par avance) le verdict » qui sera prononcé à l’issue de la procédure.
Des images publiées samedi par l’agence iranienne montrent le capitaine du bateau signer ce qui semble être les documents de libération du navire avant son départ du port. On y voit également des membres de l’équipage, vêtus de rouge et de casques de protection, lever l’ancre.
Après sa saisie, le tanker avait été conduit au port de Bandar Abbas avec un équipage de 23 personnes à bord dont sept avaient été libérées le 4 septembre.
Il avait été arraisonné après l’annonce par le tribunal de Gibraltar de la prolongation de la saisie du pétrolier iranien Grace 1 détenu le 4 juillet.
Le gouvernement de Gibraltar et les Etats-Unis disaient soupçonner sa cargaison d’être destinée à la Syrie, en violation des sanctions contre ce pays. Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, ce pétrolier renommé Adrian Darya 1 avait quitté Gibraltar le 18.
Les autorités de Gibraltar avaient alors affirmé avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie les 2,1 millions de barils de pétrole que le navire transportait, ce que l’Iran a nié. Le 10 septembre, Londres a accusé l’Iran d’avoir manqué à sa parole en livrant le pétrole en Syrie.
Les tensions irano-américaines n’ont cessé de croître depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran. En mai et juin derniers, les Etats-Unis avaient imputé à l’Iran des attaques et des actes de sabotage contre des pétroliers dans la région du Golfe, où Téhéran avait par ailleurs détruit un drone militaire américain.
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