Le plus grand changement géopolitique viendra de la Chine et non de la Russie, car le régime chinois cherche à rivaliser avec le mode de vie occidental et son système politique, a averti l’ancien premier ministre britannique Tony Blair.
Lors de la conférence annuelle de la Fondation Ditchley, principalement axée sur les relations anglo‑américaines, le 16 juillet, Blair a lancé un appel de ralliement aux nations occidentales pour qu’elles s’unissent afin de développer une stratégie cohérente visant à contrer la montée de la Chine en tant que « seconde superpuissance mondiale ».
Malgré l’invasion russe en Ukraine, « le plus grand changement géopolitique de ce siècle viendra de la Chine et non de la Russie », a‑t‑il déclaré.
« Un tout autre niveau »
Malgré « l’importante puissance militaire » russe, son économie ne représente que « 70% de l’économie italienne », a ajouté Blair.
En comparaison, la puissance de la Chine est « d’un tout autre niveau », avec 1,3 milliard d’habitants et une économie « proche du niveau des États‑Unis ».
« Au cours des deux dernières décennies, la Chine a poursuivi une coopération dynamique et réussie avec le monde, établissant des connexions qu’on a une profonde réticence à abandonner, selon ce que j’ai pu observer, même du côté des alliés traditionnels des États‑Unis. »
« La Chine a désormais rattrapé les États‑Unis dans de nombreux domaines technologiques et pourrait les dépasser dans d’autres », a‑t‑il ajouté.
« En compétition pour étendre son influence »
L’ancien premier ministre a rappelé que le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, n’a jamais caché son ambition d’envahir Taïwan.
L’invasion « brutale et injustifiée » de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine a montré que l’Occident ne pouvait plus attendre des grandes puissances mondiales qu’elles respectent les normes internationales en vigueur.
« En raison des actions menées par Poutine, nous ne pouvons pas compter sur les dirigeants chinois quant à l’adoption d’un comportement que nous jugerions rationnel. »
« Et même en laissant de côté Taïwan, la réalité est que la Chine, sous la direction de Xi, est en compétition pour étendre son influence et le fait de manière agressive. Pékin ne se bat pas seulement pour le pouvoir, mais aussi contre notre système, notre façon de gouverner et de vivre. »
Puissance douce
Blair a affirmé que l’Occident devait être suffisamment fort pour défendre ses systèmes et ses valeurs.
Selon lui, les puissances occidentales doivent augmenter leurs dépenses en matière de défense pour maintenir leur supériorité militaire. Elles doivent également étendre leur puissance douce en établissant des liens avec les pays émergents.
La Chine – ainsi que des pays comme la Russie, la Turquie et l’Iran – injecte des ressources dans les pays en voie de développement tout en établissant des liens solides en matière de défense et de politique. Selon Blair, il est essentiel que l’Occident n’oublie pas l’importance de la puissance douce.
« Nous disposons d’une grande opportunité. Les pays en voie de développement préfèrent les entreprises occidentales. Ils sont beaucoup plus sceptiques à l’égard des contrats conclus avec la Chine qu’il y a dix ans. Ils admirent le système occidental plus que nous ne le pensons », a‑t‑il ajouté.
PA Media a contribué à cet article.
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