Des portiques désinfectants, diffusant une fine brume virucide, comme porte de sortie à la crise sanitaire ? Des prototypes développés par le Dr Matthieu Rigaud, sur la côte basque, sont actuellement testés dans des Ehpad. Toutefois, ces systèmes posent des questions de coût, mais aussi d’efficacité puisque ces appareils ne peuvent pas désinfecter l’intérieur du corps.
Grâce à un système de nébulisation, les portiques pensés par le Dr Rigaud diffusent en brume très fine, générée par ultrasons, un produit désinfectant développé avec le laboratoire de produits sanitaires Slea, basé à Toulon. Et dont l’efficacité n’a pas encore à ce jour été sanctionnée par les autorités de santé, précise l’AFP.
« C’est un produit qui désinfecte à la fois les personnes et les surfaces : les chaussures, les vêtements, les mains, le cou, les cheveux, le visage », assure le médecin. « À 30 secondes, on atteint 99 % de réduction du titre viral », c’est-à-dire que 30 secondes après le passage sous le portique, « ce que vous avez de Covid-19 sur vous est éliminé à hauteur de 99 %. »
Il est difficile toutefois de déterminer la durabilité de la protection. « Selon ce que vous faites, ou si vous touchez une souillure juste après, donner une durée d’efficacité est incompatible avec la précaution sanitaire », précise le Dr Rigaud.
Selon Midi libre, la solution des cabines de désinfection n’est pas très réaliste, en particulier pour tous les commerces et restaurants déjà mis à mal financièrement par les fermetures successives à cause des confinements. En effet, un sas de désinfection coûte entre 8 000 et 30 000 euros, alors qu’un tunnel gonflable a un prix d’environ 2 500 euros.
Par ailleurs, l’infectiologue belge Yves Van Laethem a déclaré à La Libre : « On peut désinfecter l’extérieur d’un individu, en surface, mais, ici, le virus est présent dans notre pharynx et nos voies respiratoires », explique le spécialiste, à la retraite depuis 3 ans, qui est devenu le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19, ce qui fait de lui l’un des scientifiques les plus médiatisés de Belgique.
« Comment pourrait-on désinfecter un virus que l’on a à l’intérieur de notre corps ? » interroge l’expert, parlant des sas de désinfection. « Cela n’a pas de sens. »
Les entreprises ont des solutions contre le virus. Ici, chez Bisley, des sas de désinfection permettent la reprise des activités économiques, évènementielles, culturelles, sportives…
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Deux Ehpad des Bouches-du-Rhône, à Lambesc et Saint-Cannat, ont quand même décidé d’installer des portiques du Dr Rigaud à l’accueil des deux établissements.
Les deux établissements « tests » sont pour l’instant les seuls à avoir franchi le pas. « On est un peu des pionniers, mais quand on évalue le bénéfice et le risque, ça ne pouvait pas nuire. Et les résultats démontrés maintenant par les laboratoires prouvent qu’on a eu raison », commente Fabienne Coutouly, attachée de direction des deux établissements.
Sollicitée, l’Agence régionale de santé (ARS) Paca, qui n’avait pas donné son feu vert à cette installation, préfère se « ranger derrière la ligne de la Direction générale de la santé ». Laquelle estimait, fin 2020, que « les données scientifiques à ce jour ne sont pas suffisantes pour confirmer l’efficacité de ces procédés ».
Chez nos voisins belges, la question a déjà été tranchée depuis longtemps :« Cette idée avait déjà été envisagée à la fin de la première vague, à l’époque de la réouverture des commerces, mais la piste avait été rapidement écartée », précise l’infectiologue Yves Van Laethem.
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